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Par eva-maïa le 22 Janvier 2009 à 00:00
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon coeur, qui ne bat que pour vous,
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front,
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Paul Verlaine (Romances sans paroles)
photo eva baila ©
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Par eva-maïa le 16 Janvier 2009 à 00:00
Las playas, parameras Les plages désertiques
Al rubio sol durmiendo, Au blond soleil qui dorment
Los oteros, las vegas Les buttes et les plaines
En paz, a solas, lejos; En paix, seules, au loin
Los castillos, ermitas, Châteaux et hermitages,
Cortijos y conventos, Métairies et couvents
La vida con la historia, La vie avec l'histoire
Tan dulces al recuerdo, Si douce au souvenir,
Ellos, los vencedores Eux qui sont les vainqueurs,
Caínes sempiternos, Sempiternels Cains,
De todo me arrancaron. De tout m'ont arraché
Me dejan el destierro. Excepté de l'exil.
**** ****
Contigo solo estaba, Je n'étais qu'avec toi,
En ti sola creyendo; Je ne croyais qu'en toi
Pensar tu nombre ahora Et ton nom aujourd'hui
Envenena mis sueños. Empoisonne mes nuits.
Luis Cernuda Traduction Pierre Pascal.
(Page dédiée à nos frères exilés de tous pays, de toutes langues, de toutes couleurs...)
link Boîte à idées
link Au début était le blog
link Le Blog de Dominique Baumont
photo eva baila ©
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Par eva-maïa le 14 Janvier 2009 à 00:00
Chemins qui ne mènent nulle part
entre deux prés,
que l'on dirait avec art
de leur but détournés,
chemins qui souvent n'ont
devant eux rien d'autre en face
que le pur espace
et la saison.
Rayner Maria Rilke
(Quatrains Valaisans 1926)
photo eva baila ©
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Par eva-maïa le 8 Janvier 2009 à 00:00
Odeur des pluies de mon enfance,
Derniers soleils de la saison !
À sept ans, comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été !
Ô temps charmants des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau .
René-Guy Cadou
photo eva baila ©
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