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Pompei, les boulangeries.
Le pistrinum comprend le four et les moulins. Les moulins se composent d'un massif circulaire fait de moellons, sur lequel s'élève une meule fixe en tuf, de forme conique, que venait coiffer la meule mobile dont la partie supérieure évasée recevait le grain qui, converti en farine, retombait sur la base ronde. Pour cela, dans les trous carrés, ménagés à la partie étranglée de la meule, on plaçait une traverse de bois et des hommes, des femmes (esclaves) et quelquefois des ânes étaient attelés à ces moulins pour tourner sans cesse en marchant sur le pourtour dallé du massif circulaire.
NB : "Tous les esclaves , dit Apulée (Métamorphoses, liv. I) étaient marqués d'une lettre au front, avaient les cheveux rasés d'un côté et portaient un anneau au pied"
Dans les fours des boulangeries de Pompei, on retrouva des pains entiers carbonisés ; plusieurs portent la marque du fabricant et devaient être d'une pâte plus fine, c'étaient très probablement les siliginei, du nom du froment employé (siligo) tandis que le pain commun était le colyris.
Portrait de Paquius Proculus et de son épouse (Musée de Naples)
Paquius Proculus (portrait ci-dessus) était édile et boulanger de son état : le jour de son élection ses fours ne durent pas être assez grands pour remercier les électeurs. Cette munificence est exprimée par une peinture où un boulanger vêtu de blanc, assis à son comptoir de bois, offre des pains à ses concitoyens ; du reste, les boulangers de Pompei devaient être riches, car nous voyons fort peu de maisons particulières posséder un pistrinum, et le pain, comme de nos jours, était l'aliment utile pour tous. Chacun apportait son grain, on le conservait ensuite dans les amphores dont plusieurs furent retrouvées pleines de farine et de blé.
photos eva ©
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Commentaires
Avce cette musique, quelle douceur mon reveil ce matin !bonjour eva
De beaux vestiges...
je ne m'aventurerai pas à cette boisson qu'est la posca !
Une trés belle journée à toi
je t'envoie de gros bisous
béaOui, les meules sont intactes, et pourraient tourner encore probablement... Le portrait est conservé au Musée de Naples et il est souvent reproduit, tout comme celui de Sappho...
Les esclaves... Toute société qui évolue dans la richesse s'encanaille (il faut bien passer le temps!) et a ses esclaves. L'argent permet tout. De nos jours aussi...Rome n'a t-elle pas décliné à cause de la débauche ?
Ceci dit, je trouve les meules à blé très belles et le portrait aussi...Quand je pense que le début de l'ère chrétienne avait apporté un semblant d'humanité, réprouvant la cruauté et l'immoralité de tout genre, et que nous fonçons tête baissée dans un manque total d'humanisme. Le monothéisme a changé de Dieu : il semblerait qu'il y ait pour une partie des "civilisés" un seul dieu : celui du pognon...
Pas pessimiste, mais réaliste ! C'est un cycle est nous sommes en fin de cycle malheureusement !
Amicalement AlainMerci de ta visite Alain. A propos de ton PS, je suis tentée de te répondre qu'actuellement nous sommes sur la pente de la régression... On peut penser que ça finira en décadence (comme pour les Romains !) - mais ceci est un point de vue pessimiste - Bonne fin de journée. eva
Je viens de passer un bon moment sur tes pages et les articles sur Pompei je me suis instruit ou ai retrouvé des souvenirs oubliés, je te laisse ce petit coucou pour te remercier des belles photos et des textes, c'est un réel plaisir de prendre un peu de temps ici, comme à chacune de mes rares visites
Amicalement et bonne journée Alain
PS. on pense toujours que c'est maintenant que nous sommes "civilisés" grave erreur ... Pas beaucoup de nouvelles choses sous le soleil depuis des milliers d'années....tu nous fais vivre le quotidien de ces romains qui semblent encore bien vivants et si modernes:monsieur et madame tiennent un magasin, si tout se passe bien monsieur sera élu car il est très connu et offre le pain à ses pauvres...Je plains les pauvres esclaves qui devaient faire tourner le moulin ! Merci Eva, tu rends bien vivante cette période. BisesEn tout cas, ils ont l'air florissants, et il font bien la paire : l'élu commerçant, et son épouse qui tient les comptes...
Je crois bien que de nos jours, l'esclavage est condamné, mais il est toujours pratiqué ici et là (y compris à Paris, où l'on "recueille" parfois dans certaines maisons, des clandestins, parfois même mineurs, qui sont corvéables à merci, pas payés, mal nourris, et quasiment prisonniers de leur situation de sans papier...)
Aujourd'hui encore je connais des boulangers qui ne se plaignent pas de leur commerce !Très beau couple que celui des boulangers. Bon journée amie Eva. DominiqueEncore une belle page de l'histoire de Pompéï. J'ai parfois l'impression avec cette civilisation Romaine, qu'elle est plus proche de nous que ne l'est le moyen âge en France par exemple. Hormis l'esclavage qui en soit en condamnable, on a la sensation qu'ils vivaient comme nous !
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Attention à la douceur... ne va pas te rendormir !