• Pompei, les victimes.

     

    Pompei : le berger pétrifié

     

    Peu d'endroits au monde sont aussi chargés d'émotion que Pompei. Outre l'inestimable ensemble de monuments, d'habitations, de mobilier et d'oeuvres d'art que les fouilles ont exhumé depuis le XVIIIe S. c'est une saisissante et exclusive chronique de la vie quotidienne de l'Antiquité qui apparaît dans ses rues, sur ses places, dans le moindre recoin des maisons. A ces éléments matériels qui enrichissent notre connaissance, les moulages des corps des victimes, réalisés dans les vides qu'ils ont laissés dans la gangue éruptive, ajoutent une dimension humaine unique.

     

    Moulage 2

     

     M. Fiorelli, le savant italien auquel on doit d'avoir déblayé méthodiquement Pompei, eut l'idée de faire couler du plâtre  dans les moules naturels formés par la cendre mouillée qui en séchant s'était solidifiée autour des corps des victimes tombées ensuite en poussière. L'exécution de ce procédé a donné les empreintes humaines que nous voyons ici.

     

    Moulage

     

    Tout ce monde fut étouffé par les cendres, chacun avait la tête voilée et semblait dormir. Plusieurs habitants ont été découverts munis de victuailles. Dans les caves de la villa de Diomède, on retrouva 18 cadavres de femmes et d'enfants entourés de provisions de bouche de toutes sortes.

     

    Pompei, le Vésuve

     

    Quant au Vésuve, Plutarque et Strabon nous le représentent n'ayant qu'un seul sommet, la campagne des environs très fertile et tout le mont couvert d'herbes, d'arbrisseaux et de vignes, excepté le haut, presque tout plat et stérile. Les secousses répétées et violentes du sol devaient être d'un mauvais présage : les Champs Phlégréens allaient bientôt rappeler leur terrible origine... Après 16 ans d'un calme relatif, le 23 août 79, sous Titus, éclata le drame terrible. Le Vésuve lança des torrents de lave, de boues et de cendres brûlants. En quelques jours, la Campanie fut dévastée : Herculanum, Rétina, Oplonte, Tégianum, Stabies et Pompei disparurent ensevelies. La lave épargna Pompei située sur une petite colline de tuf. Les cendres et les pierres ponces (lapilli) lui servirent de tombeaux.

     

    photos eva © août 2010

     

    « Pompei, l'entrée de la maison.L'Enfer (Dante,Chant 14ème) »

  • Commentaires

    25
    Jeudi 28 Octobre 2010 à 16:21

    C'est la vie ! Les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les tsunamis... c'est la vie !

    24
    Jeudi 28 Octobre 2010 à 15:26
    J'arrive après tout le monde pour répéter combien ces corps figés dans le moment de leur mort peuvent bouleverser les âmes sensibles. Paix à leur âme ! Bisous Eva
    23
    Jeudi 28 Octobre 2010 à 12:11

    Je crois bien que j'y suis allée pour eux (la première fois...) ! Non pas par voyeurisme, mais pour leur mémoire, pour être plus proche d'eux qui sont si loin dans le temps...

    22
    Jeudi 28 Octobre 2010 à 10:53
    Je me souviens avec émotion d'avoir vu ces corps pétrifiés lors de ma visite il y a quelques années.
    21
    Jeudi 28 Octobre 2010 à 00:06

    oui vraiment, loin de m'effrayer, ces moulages me font rêver... Ils ont l'éternité pour eux...

    20
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 23:59
    Saisissant ces corps fixés à jamais dans des positions tellement naturelles !
    19
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 22:33

    J'ai vu pire : à Herculanum, il y a des squelettes exposés dans des châsses de verre...

    18
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 22:27

    oui, ça m'intéresse et je te remercie pour cette participation (la devise de ton blog est bien belle, et c'est un plaisir de constater qu'avec toi, le Net est réellement un "lieu d'échanges d'idées, d'images et de réflexion sur la vie qui coule".

    Voici donc en tête de blog ce soir, la gravure de Gustave Doré, et la citation que tu as traduite pour nous. Encore merci Grain, et bonne fin de soirée.

    17
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 20:13
    En fait j'ai un texte de Chateaubriand sur le Vésuve et c'est lui qui cite Dante en italien... moi j'ai pensé que ça t'intéresserait et j'ai traduit! Amitiés.
    16
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 20:10
    la vue de ces corps m'a toujours choqué, depuis les premières que j'ai vues dans les livres d'histoire, ou de géographie, je ne sais plus.....
    bonne soirée !
    15
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 19:40

    Grain tu m'épates !... J'ai une version bilingue de l'Enfer (ainsi que du Purgatoire et du Paradis) de Dante, mais je dois reconnaître que je ne l'ai jamais lue en entier. En réalité, je l'avais achetée parce qu'elle était illustrée par Gustave Doré qui me fascinait (et que j'admire toujours). Après vérification, il s'agit du Chant 14ème je vais essayer de scaner la gravure de G.Doré. (J'ai été si heureuse un jour de lire qu'il s'était inspiré des rochers de Ronda pour graver ceci : 

    http://eva.baila.over-blog.com/article-20365511.html

    14
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 19:22
    Sur tes pas c'est comme si nous y étions nous aussi.
    13
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 19:11

    Ces moulages m'ont beaucoup impressionnée la première fois que je les ai vus. Il y a même le moulage d'un chien qui n'avait pas pu s'enfuir, il était attaché, et on l'a retrouvé tordu d'effroi...

    12
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 19:08

    Pour les sculptures de Giacometti vous avez raison Dominique. Ici ce sont des moulages en plâtre coulé dans les creux laissés par les corps tombés en poussière 

    11
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 19:05

    Peut-être s'agissait-il des petits tableaux peints sur les murs des lupanars... Ils ont été longtemps censurés, mais maintenant tout le monde peut les voir.

    10
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 17:28
    Je ne sais pas si cela est toujours d'actualité (je ne le pense pas), mais cette institutrice qui nous faisait apprendre nos leçons dans mon enfance, avait visité Pompéï juste après la première guerre mondiale, et elle nous racontait que certaines pièces du musée étaient interdites aux femmes.
    9
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 17:20
    Impressionnat ces corps recouverts de cendres ! Parfois on dirait des Giacometti.(en blanc). Bisous à vous et bonne journée. Dominique
    8
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 17:02
    Tout ceci est très curieux, étonnant même. Du reste à propos de curiosité je constate que vous n'êtes pas la dernière. C'est de l'érudition ou je n'y connais rien !
    Bonne fin de journée!
    7
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 16:54
    Dante dans L'Enfer écrit
    . . . . . . . . .Arrivammo ad una landa
    Che dal suo letto ogni pianta rimuove.
    ………………………………………
    Lo spazzo era una rena arida e spessa,
    ……………………………………
    Sovra tutto'I sabbion d'un cader lento
    Piovén di fuoco dilatate falde,
    Come di neve in Alpe sanza vento.
    "Nous arrivâmes dans une lande
    où aucune plante ne poussait
    Le sol était un épais tapis aride
    que recouvrait lentement une chute de sables brûlants
    De larges nappes de feu pleuvaient comme la neige dans les Alpes sans vent"
    Peut être avait-il visité la région du Vésuve?
    6
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 13:59

    Le Vésuve est extrêmement surveillé, au moindre danger, tout le monde sera "déplacé"... Le problème, c'est qu'il y a de plus en plus de monde à déplacer...

    5
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 13:41

    Je n'ai pas vu les champs phlégréens, il paraît que c'est spectaculaire...

    4
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 08:58
    effectivement, que d'émotions ! et dire que l'histoire va se repeter de toutes façons .... un volcan ,même en sommeil offre un couloir au magma qui lui, dans les entrailles de la terre ne dort pas !
    3
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 05:53
    Incroyable ce cataclysme, j'aimerai bien visiter cet endroit, que tu décris si bien Eva, très interessant...bise bonne journée à toi...
    2
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 03:04
    Images étonnantes des victimes de Pompéi. Intéressant les moules ont formé de la cendre humide. Vos images de ces endroit et personnes sont étonnantes.
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    1
    DAN
    Mercredi 27 Octobre 2010 à 00:28
    Pour ceux n'ayant jamais vu d'éruption volcaniques, cette visite de Pompéï permet de se rendre compte de l'immense puissance d'un volcan, car, à première vu quand on arrive a pompéï, on se dit que ce volcan est bien loin de la cité, et pourtant ton reportage montre bien qu'il en fut autrement.
    Il y a aussi, un peu plus en nord, un volcan encore en semi-activité appelé le solfatara, où il ont eu la bonne idée d'y installer un terrain de camping, et dormir dans cet endroit (j'y ai passé plusieurs nuit)est un souvenir inoubliable. On pense automatiquement à Pompéï à quelques Km de là avec le vésuve !
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