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Prière dans le temple de l'amour (Abou El Kacem Chebbi)
Délicieuse tu es, comme l’enfance, comme les rêves, comme la mélodie,
Comme le matin nouveau,
Comme le ciel riant, comme la nuit de pleine lune, comme la rose,
Comme le sourire du nouveau né.
Quelle grâce en elle.
Beauté et jeunesse heureuse à peine éclose.
Quelle pureté en elle, inspirant l’adoration dans le cœur du malheureux, de l’obstiné.Sa délicatesse est telle qu’elle fait trembler la rose sculptée dans la pierre.
Qui es-tu ?...
Qui es-tu, Vénus revenue du passé, pour redonner jeunesse et bonheur au goût de miel à ce monde triste et malheureux ?
Ou l’ange du Paradis descendu sur terre pour ramener la quiétude originelle ?
Toi… Qui es-tu ?
Tu es une belle image, merveilleuse, née de l’harmonie de l’univers.
Il y a en toi ce qu’il y a en lui d’ambiguïté, de profondeur, de beauté sacrée et adorée…
Abou El Kacem Chebbi (traduction Hatem Ben Miled)
illustration : wallpaper Acanthus Morris 1875
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Commentaires
7ShéhérazadeVendredi 8 Août 2014 à 18:51A toi, cher Poète de Tozeur, à toi qui parles si bien de l'Amour, je veux te dire : je suis la 8ème dormante de Chenini... Je t'attends... Quand tu t'approcheras je me lèverai, et nous continuerons notre route sur les chemins de poussière...RépondreJ'ai d'abord cherché, chez les Préraphaélites, un portrait de jeune fille, puis je suis tombée sur ce carton pour papier peint de Morris, et je l'ai choisi d'autant plus que les textes du Maghreb proscrivent généralement les représentations humaines et animales. La feuille d'acanthe est si belle, on la retrouve partout, y compris en Afrique du Nord puisque les Romains sont passés par là et que les chapiteaux de colonnes ont été récupérés à l'occasion de l'édification de certaines mosquées (comme celle de Kairouan par exemple) !
Délicieux poème et l'illustration me plait beaucoup et me rappelle l'école quand nous devions dessiner des feuilles d'acanthe et rendre le relief avec des hachures avant de commencer à les tailler dans le bois.Bien plus tard j'ai appris à reconnaître la plante et elle ressemblle exactement à ça sauf qu'elle ne se tortille pas autant en vrai !Tu as raison, d'ailleurs, ce poème (que j'ai tronqué) se termine de cette façon :
"Tu souffles sur mon chant la douceur de la nostalgie, les rêves, la souffrance et l'amour, après que la tristesse de mes jours ait étreint mon coeur et muselé mes chants. Tu es la cantate des cantates, chantée par le dieu du chant, le seigneur de la poésie."
Ces derniers mots prennent une résonnance étrange quand on sait que Chebbi est mort à l'âge de 25ans. Il aimait la vie, c'est la vie qui ne l'aimait pas...
Beaucoup de similitudes avec le Cantique des cantiques....Beau programme . Bonne JournéeSuivre le flux RSS des commentaires
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