• Les mots prisonniers...

     

    Tes mots dorment ici,

    mots ronds et parfumés, chauds, doux et colorés,

    vibrants et ronronnants...

     

    Ils attendent le signal,

    pour sauter sur mes mains,

    sur mes joues, sur ma bouche,

    dans mon corsage, là où mon coeur bat fort...

    En déferlante, tes mots jailliront sur moi, vers moi, en moi...

    Ils me feront la fête, comme le chien fidèle, au retour de la maîtresse !

    Bondissant, me léchant partout, ils se coucheront dans mon giron,

    et je les caresserai, avec reconnaissance...

     

    Ces mots-là ne sont plus à toi... 

    Ils dorment là et je les tiens,

     

    J'ouvre les plis et un à un, et ils viennent à moi,

    Entre les pages ils glissent sur mes doigts,

    Entre mes cils je les reconnais,

    C'est comme si tu venais juste de les écrire...

    et ça me fait sourire…

     

    Ils dorment à l’ombre de ma joie…

    eva © (texte et photo) 

     


    2 commentaires
  • "Balada Aleixo" José Afonso

    Quand tout va de travers, Zeca chante pour moi....

     

     


    1 commentaire
  •  

    Les livres...

     

     

     


    3 commentaires
  •  

     

    "La ronde des solitudes" Henri-Pierre Rodriguez

     

      

    "La ronde des solitudes.

    Il est des objets, anodins, des "objets de décoration" d'un goût plus ou moins sûr, des brimborions quasiment invisibles à force de faire partie de notre quotidien, des "nids à poussière" pour d'aucuns, des repères sentimentaux pour d'autres, des bibelots inutiles ou des inutiles encombrants.

    Et pourtant, pourquoi ces petits artefacts ne pourraient-ils être des témoins silencieux d'un message gardé au secret sous la chichiteuse afféterie, d'une voix  silencieuse lovée au creux des grâces maniérées ?

    Tenez, arrêtons la trajectoire purificatrice du plumeau et prêtons attention à ce petit groupe de porcelaine, ce petit cache-pot ou cette drôle de bouquetière, je ne sais.

    A première vue, rien que de très banal, une ronde d'enfants du siècle d'avant le dernier, vêtus de virevoltantes chemises blanches dont seuls les délicats motifs bleus les différencient les unes des autres, ils tournent autour d'une souche d'arbre et de ses rejets sur un sol escarpé se raccrochant aux branches pour ne pas perdre l'équilibre.

    Filles ou garçons ? Comment savoir, les touts petits portaient des vêtements semblables et les coiffures du premier âge étaient indifférenciées.

    Un jeu d'enfant ? Certes l'époque était friande de ces figurations sentimentales au bord de la mièvrerie.

    Mais...

    Oui, mais les mains tendues ne se rejoignent pas sauf pour ces deux-là dont les regards ne se rencontrent pas.

    L'un enlace la branche, sa main suppliante vers qui le devance et ne l'entend pas.

    Les visages doucereux comme ceux des gens "d'une autre rive" n'expriment aucune émotion, on pourrait les croire "aux anges", je les perçois fermés en eux-mêmes, emprisonnés dans leurs solitudes dans un monde d'incommunicabilité.

    Ils ne s’interpellent pas, ils savent le désert des appels.

    Et tourne la ronde lente d'une valse triste, tous groupés personne accompagné.

    Ils tournent appliqués à ne pas tomber, à ne pas déraper sur les aspérités de la terre.

    De la terre.

    De la vie..."

    Henri-Pierre Rodriguez (Texte et photos de "la ronde")

     

      

    Le blog de H.P.


    3 commentaires