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    "La ronde des solitudes" Henri-Pierre Rodriguez

     

      

    "La ronde des solitudes.

    Il est des objets, anodins, des "objets de décoration" d'un goût plus ou moins sûr, des brimborions quasiment invisibles à force de faire partie de notre quotidien, des "nids à poussière" pour d'aucuns, des repères sentimentaux pour d'autres, des bibelots inutiles ou des inutiles encombrants.

    Et pourtant, pourquoi ces petits artefacts ne pourraient-ils être des témoins silencieux d'un message gardé au secret sous la chichiteuse afféterie, d'une voix  silencieuse lovée au creux des grâces maniérées ?

    Tenez, arrêtons la trajectoire purificatrice du plumeau et prêtons attention à ce petit groupe de porcelaine, ce petit cache-pot ou cette drôle de bouquetière, je ne sais.

    A première vue, rien que de très banal, une ronde d'enfants du siècle d'avant le dernier, vêtus de virevoltantes chemises blanches dont seuls les délicats motifs bleus les différencient les unes des autres, ils tournent autour d'une souche d'arbre et de ses rejets sur un sol escarpé se raccrochant aux branches pour ne pas perdre l'équilibre.

    Filles ou garçons ? Comment savoir, les touts petits portaient des vêtements semblables et les coiffures du premier âge étaient indifférenciées.

    Un jeu d'enfant ? Certes l'époque était friande de ces figurations sentimentales au bord de la mièvrerie.

    Mais...

    Oui, mais les mains tendues ne se rejoignent pas sauf pour ces deux-là dont les regards ne se rencontrent pas.

    L'un enlace la branche, sa main suppliante vers qui le devance et ne l'entend pas.

    Les visages doucereux comme ceux des gens "d'une autre rive" n'expriment aucune émotion, on pourrait les croire "aux anges", je les perçois fermés en eux-mêmes, emprisonnés dans leurs solitudes dans un monde d'incommunicabilité.

    Ils ne s’interpellent pas, ils savent le désert des appels.

    Et tourne la ronde lente d'une valse triste, tous groupés personne accompagné.

    Ils tournent appliqués à ne pas tomber, à ne pas déraper sur les aspérités de la terre.

    De la terre.

    De la vie..."

    Henri-Pierre Rodriguez (Texte et photos de "la ronde")

     

      

    Le blog de H.P.


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  • Elle disait...

     

     

    Il disait : « Parle-moi, parle-moi, invente des mots pour moi, des images pour moi, des histoires pour nous… »

    Elle disait : « Je ne suis qu’un fantôme, mes mots sont vides, mes images sont vaines, mes histoires n’existent pas… Oublie-moi, oublie-moi, oublie-moi… »

    Il disait : « Emmène-moi là-bas, où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » 

    Elle disait : « Je suis à toi, pleine de douceur et de fièvre, brûlante pour l’éternité, j’inventerai pour toi la montée des marches, le sable du désert, la belle Lumière primordiale, les Palais d’Orient, les fresques intemporelles, le Blanc profond, le Noir transparent et musical, les prisons mystérieuses…"

    Texte et video d'eva, sur des photographies de © Francis Meslet.

     

     

     


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  • "Eu sei que vou te amar" Tom Jobim/Vinicius de Moraes

     

    "Je sais que je t'aimerai" Tom Jobim chante un poème de Vinicius de Moraes.

    Vinicius de Moraes : "C'était un original très exubérant, en perpétuel besoin de romantisme (il semblait qu'il se remariait tous les deux ou trois ans), un éternel adolescent dont on s'étonna à sa mort qu'il eût déjà 66 ans." Wikipedia

     

    Toute la douceur musicale brésilienne... et la voix caressante de Jobim...

     


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    Passe le temps, passe le train du temps,

    Ni le vol du milan, ni la route des mouettes, ni la proue du navire n’empêche la rose de se faner, et la fleur d’oranger de tomber,

    Sur les vagues, sur la plage, passe le temps, le ressac efface le rire, efface les mots, efface l’amour…

    Rien n’empêche le temps de passer… pas même la mort…

       


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