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Recueillement (Charles Baudelaire)
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le front du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles Baudelaire (Nouvelles fleurs du Mal)
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Commentaires
ce magnifique poème est un de mes préférés depuis toujours. Merci pour ces très belles photos. Je viens de créer mon site de poésie (un site tout simple) desmotspourquoifaire.fr venez y faire un tour.Non je dors très bien, mais j'écoute avant de m'endormir !!! C'est mieux de penser à de belles choses plutôt que de compter les moutons !tu es insomniaque Danae ? J'essaie de ne pas faire comme Baudelaire : quand je ne peux pas dormir, je pense à quelque chose d'agréable, de doux, d'enchanteur... (un tableau en cours, ou simplement une couleur, un poème oublié, ou simplement un mot magique, une musique aimée, ou simplement une note....) Bises Danae
J'écoute la nuit et j'entends le vent qui souffle, les balises sur la mer qui cornent, ou bien les chats qui miaulent, heureusement que le matin arrive avec le chant des oiseaux !!! Bises EvaOui, en effet ! un doodle en l'honneur de Juan Gris ! et j'ai vu aussi tes photos de la cathédrale de Beauvais, et de son horloge astronomique arrêtée ! Merci Benissa ! bonne fin de journée ensoleillée...
Oui, j'ai parlé du doodle sur Tumblr: suffit que tu cliques sur mon pseudo et tu y es. Bises.tu le dis très bien "apprivoiser" le mal de vivre... Merci de ton passage Benissa... (nouveau doodle, nous devons être nombreux à penser à toi !!)
c'est bon signe pour toi : tu es si parfaitement heureux que tu ne peux pas imaginer le "spleen" de Baudelaire... Lis le com de Benissa, elle explique tout très bien... Il suffit de voir les portraits de Baudelaire (portraits peints et photographies) pour comprendre... Bonne journée Dan
Il faut être un poète comme Beaudelaire pour apprivoiser ainsi la douleur, s'en faire presque une amie alors que sur la fin de sa vie le mal existentiel le hante et le fait de plus en plus songer à la mort.Je dois vraiment être à part mais je ne vois pas du tout où il veut en venir...?
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J'ai flâné sur votre site bien agréable. Il est dommage qu'on ne puisse pas y poser quelques mots, un échange possible rend toujours un site plus vivant, plus convivial. Je vous félicite pour les récompenses reçues pour votre poésie.