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Rêvé pour l'hiver (Arthur Rimbaud)
L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...
Et tu me diras : "Cherche ! " en inclinant la tête,
- Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
- Qui voyage beaucoup...
Arthur Rimbaud (En wagon, le 7 octobre 1870)
photo eva ©
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Commentaires
Bonjour Raphaël, je ne suis pas prof de français, et je ne peux pas t'aider.
Ce poème-ci est tout simple, il ne dit rien d'autre que ce qui est écrit, c'est pour cette raison que je l'ai aimé... ce n'est qu'un voyage (rêvé) en wagon... Quoi de plus délicieux que de foncer dans la nuit aux côtés d'un être aimé ?Bonjour,
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur ces vers de Rimbaud, de quelle manière les interpréter ? Un "spécialiste" de Rimbaud m'a dit un jour que chez le poète il y avait parfois plus d'une lecture possible, pas forcément linéaire, notamment dans le "Bateau Ivre", et qu'en ce domaine rien n'était vraiment fixé selon les règles littéraires traditionnelles. Je voulais savoir si cette "analyse intuitive" était crédible car j'avoue ne pas toujours comprendre les vers apparemment hermétiques de Rimbaud, ceux-ci par exemple que j'aimerais qu'on m'explique, si tant est qu'une explication de vers soit sensée :
"Je fis un voeu : mes ailes d'Empyrée toutes trouées
Ma fiole couverte de l'or des horizons funestes
Tout célestes me mirent de glace en échos nets
Je vis un feu où se regardait l'oiseau des rouées."
(Rimbaud)
Raphaël Zacharie de IZARRAIl n'y a pas de meilleur endroit qu'un wagon de chemin de fer, qui glisse dans la nuit, pour rêver, et rêver encore...
bonjour eva,
le poème de rimbaud est splendide;je suis particulièrement sensible au mélange subtile de la réalité et du symbole;dans ce poème on voit à quel point la frontière entre les deux estfluctuante et impalpable;peut-être parceque
nous essayons sans cesse de réaliser nos rêves;j'aime ce poème car il montre que nos rêves sont loin d'être étrangers à ce que nous sommes.C'est vrai que Charleville n'est pas loin de chez moi et pourtant je n'y suis jamais allé. Il me reste encore beaucoup de choses à découvrir.Pourtant Rimbaud, il était près de chez toi...
http://www.mag4.net/Rimbaud/album26.html
si tu cliques sur ce lien, tu peux voir à Charleville, sur la place Ducale, l'image en pied de Rimbaud... Il semble attendre le passant... C'est extra !Rimbaud, je connais encore moins.Un très beau poème, les deux premiers vers sont en quelque sorte une invitation au voyage
Bisesoui, quel plaisir de rouler dans le soir, au côté de Rimbaud ! et lui au milieu : moi d'un côté, et Verlaine de l'autre...
Je t'embrasse. eva.La musique guillerette convient aussi tout à fait à la poésie de Rimbaud.
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Un peu comme toi.
Merci Eva.
Bises.