-
Ronis et Courbet
Willy Ronis : Nu dans une mansarde, Paris 1949
Willy Ronis a toujours eu beaucoup d'admiration et de respect pour le corps féminin. Il le connaît, le parcourt, l'exalte et le traite avec pudeur et retenue. Ici, on est dans une mansarde modeste et dépouillée au sixième étage d'un immeuble parisien, les murs s'effritent et le sol est taché. La pose de la jeune femme s'inscrit dans la grande tradition des peintures du XIXe siècle, connues et appréciées de Ronis : il "revisite" en photo La Femme au perroquet de Gustave Courbet qui représente une femme étendue sur un lit défait, exécutée avec beaucoup de réalisme et de sensualité. Cueilli dans un moment d'abandon discret, les mains derrière la tête et les cheveux défaits, le modèle se donne explicitement au photographe. Les draps foncés sur lesquels la jeune femme est allongée soulignent les courbes harmonieuses de son corps pâle dans un jeu raffiné de noir et blanc. Le visage tourné de l'autre côté de l'objectif, et du spectateur, donne le ton de la scène, à mi-chemin entre le rêve éveillé et le désir charnel.
Gustave Courbet : la femme au perroquet
Tags : photo, peintres
-
Commentaires
1eva bailaDimanche 11 Mai 2014 à 15:35Les nus de Ronis sont comme ceux de Modigliani : d'une grande puretéRépondre
Ajouter un commentaire