• Rouen, rue Eau de Robec.

     

    Rue Eau de Robec 8

     

      « Sa mère lui choisit une chambre, au 4ème sur l’Eau de Robec, chez un teinturier de sa connaissance… Dans les beaux soirs d’été, à l’heure où les rues sont vides, quand les servantes jouent au volant sur le seuil des portes, il ouvrait sa fenêtre et s’accoudait. La rivière qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers accroupis au bord, lavaient leurs bras dans l’eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton séchaient à l’air. En face, au-delà des toits, le grand ciel pur s’étendait, avec le soleil rouge se couchant. »                                                                 

     

                                                                                                  Gustave Flaubert (Madame Bovary)

     

    Rue Eau de Robec 2

     

     

    Rue Eau de Robec 3

     

     

    Rue Eau de Robec 5

     

      photos eva ©

    « Sur les pas d'Emma Bovary...Un thé au Sahara (Paul Bowles) »

  • Commentaires

    29
    Dimanche 4 Mars 2012 à 00:35

    Si tu relis Mme Bovary en connaissant très bien Rouen, tu peux suivre Emma pas à pas dans cette ville... C'est extraordinaire ! C'est la ville de Flaubert, ce n'est pas étonnant (et aussi de Corneille bien sûr) Le père de Flaubert était chirurgien en chef à l'Hôtel Dieu, et le personnage de Charles Bovary a bel et bien existé... Toute l'histoire de Mme Bovary est une anecdote romancée qui a fait scandale à la sortie du roman... J'adore ! A Rouen, avec Flaubert, je suis comme un poisson dans l'eau  

    28
    Dimanche 4 Mars 2012 à 00:19
    Je ne connaissais pas ce passage de Flaubert. On a l'impression de le vivre! J'adore cette rue car je trouve qu'elle est unique à Rouen, elle n'a pas son pareil! Merci Eva de ce voyage dans mon passé à Rouen! Beau dimanche à toi!Amitiés.
    27
    Samedi 26 Mars 2011 à 06:38
    Voilà que tu nous fais entrer au coeur du récit! C'est super, ça!
    26
    Jeudi 24 Mars 2011 à 17:44
    de bons souvenirs dans cette rue, un bon petit resto et un magasin de musique !!! ;-)
    bonne soirée !
    25
    Mercredi 23 Mars 2011 à 15:15

    Dans l'extrait, Flaubert fait clairement allusion aux teintures, mais il évoque aussi le soleil couchant... A présent, le ruisseau n'est souillé que par les papiers que les passants jettent de temps en temps... Il est bien sage dans un petit canal en béton, avec des arceaux fleuris, et des petits passages à gué...

    24
    Mercredi 23 Mars 2011 à 15:05
    Robec vient de raudh bekkr « rouge ruisseau »(wikipedia).
    Un nom prédestiné pour un ruisseau coulant dans le quartier des teinturiers ou serait-ce dû au rouge reflet du soleil couchant...
    23
    Mercredi 23 Mars 2011 à 14:50

    Non, je ne promène jamais le livre à la main... Je ne lis pas énormément, mais il y a des auteurs vers lesquels je reviens toujours, et j'ai donc, présents à l'esprit certains textes que j'ai lus et relus...

    22
    Mercredi 23 Mars 2011 à 14:31
    Je ne pensais pas continuer si vite la promenade... il suffirait me diras-tu que je sois moins paresseuse et que je recherche dans tes articles pour les retrouver. Ces vielles façades si bien entretenues conservent parfaitement l'ambiance du roman. T'es-tu promenée, le livre à la main?
    21
    Mercredi 23 Mars 2011 à 11:43

    Mais oui Dominique, Rouen est la plus belle ville de France parce qu'elle est intacte et VIVANTE !

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    20
    Mercredi 23 Mars 2011 à 11:42

    Je ne vois pas ce quartier avec un oeil touristique, je te promets ! Rouen est si vivant, si habité dans ce quartier, qu'il est très facile d'y marcher en imaginant pouvoir y rencontrer Charles Bovary se rendant à l'hôpital où le père de Flaubert était Chirurgien en chef...

    19
    Mercredi 23 Mars 2011 à 11:40

    Oui, c'est une impression étrange... et quand tu marches dans cette rue, tu t'attends à voir exactement tout ce qui est décrit dans ce texte. Magiquement tu es transporté au siècle d'avant, et si tu lèves la tête tu peux voir Charles Bovary au dernier étage, sur l'ancien séchoir de sa "chambre de bonne"... Ces petits studios sont d'ailleurs toujours loués à des étudiants (le CHU n'est pas très loin, et l'école des Beaux Arts est à deux pas...). Bonne journée Lekroum. eva.

    18
    Mercredi 23 Mars 2011 à 11:36

    Très sincèrement je ne pense pas que ta recherche sur les pas de Alexandra David Neel ou Théodore Monod soit moins culturelle que la mienne. "L'ailleurs" est parfois plus près, mais ton ailleurs à toi ouvre des horizons extraordinaires, des horizons lointains qui sont d'une grande diversité et qui élèvent spirituellement. En tout cas, tes "ailleurs" demandent une grande ouverture d'esprit et une forme sportive indéniable ! Bisous Danae, et merci pour tes horizons...  

    17
    Mercredi 23 Mars 2011 à 11:10
    C'est une très bonne idée d'aller "sur les pas de ", toi c'est Rouen ou Etretat, et moi c'est Alexandra David Neel ou Théodore Monod !!! moi c'est beaucoup moins culturel que toi. Je t'embrasse Eva merci pour cette promenade.
    16
    Mercredi 23 Mars 2011 à 09:53
    c'est tres curieux ; cette impression d'une autre époque , pas si lointaine pourtant...bon mercredi Eva ; à bientot...
    15
    DAN
    Mercredi 23 Mars 2011 à 09:11
    Je ne vais pas te parler littérature, tu connais mon point faible, mais dans le texte de ton billet Flaubert parle des couleurs du ruisseau nul doute qu'à cette époque les conditions de vie et d'environnement n'étaient pas les même qu'aujourd'hui. De même que nous voyons ces rues et quartiers d'un oeil "touristique" mais à l'époque, et comme j'ai pu le constater dans les pays de l'Est dans le passé, ces rues étaient (parfois) d'infâmes cloaques, alors notre époque a peut être beaucoup de travers mais de ce point de vue on est tout de même mieux que nos ancêtres !
    14
    Mercredi 23 Mars 2011 à 08:14
    Très bel extrait ! Et Rouen semble vraiment une belle ville. Bises et bonne journée. Dominique
    13
    Lundi 17 Mai 2010 à 00:44
    Ah mais oui mais bien sur dame Eva, j'avais oublié que Madame Bovary avait un lien avec la ville de Rouen. La dernière photo est vraiment sublime, l'angle, le choix des immeubles, elle brille de mille feux.

    Caroline
    12
    Dimanche 16 Mai 2010 à 15:21

    Je commence juste avec Rouen... j'ai fait une moisson de photos ! et c'est un vrai voyage imaginaire dans le temps et la littérature... Bon dimanche Chris-Tian. (Je n'ai pas de racines, mais j'ai Rouen dans le coeur...)

    11
    Dimanche 16 Mai 2010 à 15:08
    Comme tu sais nous faire vivre Rouen, Eva ( j'allais écrire Emma ) sous la prose de ce somptueux roman de Flaubert. Flaubert, un grand ! Je t'embrasse et je te souhaite un bon dimanche.
    10
    Dimanche 16 Mai 2010 à 13:16

    tu le dis tout à fait bien "mettre mes pas dans les pas d'un écrivain..." A propos de Flaubert, justement, c'est à Carthage que j'ai ressenti cela aussi fort... Presque plus rien ne reste de Carthage... Mais Flaubert l'a animé d'une vie si intense dans "Salambô"...

    C'est aussi ce que je ressens quand je copie un tableau de maître : mettre mes pinceaux dans les traces du maître... Quand on regarde une oeuvre dans un musée, on ne voit pas tout, on ne ressent pas tout... Quand je copie, aucun détail ne m'échappe, et je suis proche du peintre, aussi proche que cela est possible... (même si je n'ai pas de talent !!) Je suis avec lui... http://eva.baila.over-blog.com/article-22291506.html

    9
    Dimanche 16 Mai 2010 à 13:03

    ...! Rien à ajouter

    8
    Dimanche 16 Mai 2010 à 13:01
    J'aime ce fil d'eau entre littérature et lieux réels!Mettre mes pas dans les pas d'un écrivain, quelle excitation...C'est presque une enquête, avec des indices plus ou moins évidents à découvrir...
    7
    Dimanche 16 Mai 2010 à 12:54
    He bien Eva, je suis exactement comme vous... Je ne connais de Flaubert que madame Bovary et Salammbô.je comprends plus ou moins ce que veut dire le cher Gustave quand il se "compare" à madame Bovary, car c'est exactement pour les raisons que vous expliquez si bien... l'envie d'autre chose,un jour.le plus extraordinaire c'est que "nos" choses habituelles sont parfois "l'autre chose" pour certains, alors qu'à le vivre nous le trouvons terne. Cruauté de l'habitude..
    @ bientôt
    Michel
    6
    Dimanche 16 Mai 2010 à 11:54

    Je le fais aussi avec Maupassant, sur la côte normande... Maupassant qui a si bien su décrire Etretat et les Cauchois... http://eva.baila.over-blog.com/article-20273823.html

    Bon Dimanche Danae... Bises !

    5
    Dimanche 16 Mai 2010 à 11:51

    Dans cette rue, j'ai rencontré le fantôme de Charles... qui "étudiait" à l'Hôtel Dieu où le père de Flaubert était chirurgien en chef... C'est ainsi qu'est né le roman : une anecdote  à la fois bien ordinaire et sulfureuse... Je ne veux pas faire la pédante : il me faut bien avouer que de Flaubert je ne connais que "Madame Bovary" (et quelques passages de Salambô). Flaubert disait : "Madame Bovary" c'est moi... Je ne sais pas ce qu'il voulait dire par là, mais peut-être a-t-on l'occasion de se prendre tous un peu pour Mme Bovary (Qui ne s'est pas dit, à un certain moment, en son for intérieur, comme Emma, "Est-ce que je ne mérite pas un peu autre chose que ce que j'ai ?"). Il y a une autre explication aussi : Il semblerait que Flaubert ait été réellement l'amant (le clerc de notaire) de Delphine Delamare...(Emma). On peut voir aussi à Rouen, 17 rue du Sacre, l'ancienne pharmacie ou vécut la fille des Delamare. Vraiment, je peux dire que Rouen, pour moi, est la ville bruissante de cette histoire commme toute la campagne avoisinante (Ry, Buchy, etc...). C'est la force d'un écrivain vraiment, que de laisser une trace pareille dans une ville, et de frapper l'imaginaire,  rien qu'avec des mots... Je vous embrasse Michel.

    4
    Dimanche 16 Mai 2010 à 11:31

    Je ne sais pas du tout te répondre Marithé, je n'en ai jamais entendu parler ! On peut penser que non (contrairement à l'Epte dans ma campagne). Ce petit ruisseau est bien draîné et son lit est en béton, donc ça coule bien, et ne déborde pas ! Bises et bon dimanche...

    3
    Dimanche 16 Mai 2010 à 11:14
    Bonjour Eva, Associer le texte de Flaubert avec la rue qui correspond, c'est une très bonne idée, qui marque ta culture et je te félicite. Je t'embrasse.
    2
    Dimanche 16 Mai 2010 à 10:00
    C'est un vrai bonheur de découvrir ce que l'on connait et aime par le prisme d'un autre regard que le sien. Ces photos m'enchantent, me ravissent et me donnent envie d'aller me promener dans le vieux Rouen...et si je rencontre le fantôme de madame Bovary, je lui dirai que j'ai cru vous y rencontrer en chair et en os...
    Je vous embrasse
    Michel
    1
    Dimanche 16 Mai 2010 à 07:28
    Cette rue Eau de Robec avec les maisons à colombages est bien jolie et typique.Déborde t-elle quelque fois cette eau?
    Bises
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