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Sarlat (Dordogne)
Sarlat, "une blonde coiffée de gris et de bleu dans un costume moyen âge et ses atours Renaissance"
L'Hôtel de La Boétie, Place du Peyrou, construit par Antoine de La Boétie, vit naître le 1er novembre 1530 son fils Etienne qui fut l'ami de Montaigne. Ses baies Renaissance délicatement sculptées, encadrées de pilastres et de hautes lucarnes sont surmontées d'un toit de lauze à forte pente.
Montaigne rend un très beau témoignage de leur amitié dans ses Essais, au chapitre 27 du livre 1.
« Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiez, ce ne sont qu'accoinctances et familiaritez nouees par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos ames s'entretiennent. En l'amitié dequoy je parle, elles se meslent et confondent l'une en l'autre, d'un meslange si universel, qu'elles effacent, et ne retrouvent plus la cousture qui les a joinctes. Si on me presse de dire pourquoy je l'aymoys, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en respondant : Par ce que c'estoit luy, par ce que c'estoit moy ».
La rue Montaigne conduit du jardin de la Miséricorde où se dresse la Lanterne des Morts, vers la Place du Peyrou et l'Hôtel de La Boétie.
La Lanterne des Morts, ou Tour St Bernard élevée en 1180 après le passage de St Bernard à Sarlat a pu servir de fanal comme le laissent croire les ouvertures du dôme. Elle fut en tout cas utilisée comme chapelle funéraire et le sous-sol est un ancien ossuaire.
Demeure du XVIe à tour ronde et murs à pans de bois.
A l'arrière plan, le 10 de la rue des Consuls, l'Hôtel Selve de Plamon fut la résidence d'une famille de marchands drapiers. C'est vers 1330 que Guillaume Plamon, consul de Sarlat fit construire un étage avec trois fenêtres en ogives. Le 2ème étage avec deux baies rectangulaires à croisillon de pierre date du siècle suivant.
Périgord, pays des Pétrocoriens, pays de la pierre...
Au fond de la Place de la Liberté, avant de s'engager dans la rue des Consuls, on peut observer un des toits remarquables de la ville : celui de la Tour hexagonale de l'hôtel de Gisson, ou maison Chassaing (XVIe S)
D'hôtels en chapelles, de ruelles en traverses, une multitude de maisons et de cours intérieures forment un surprenant dédale.
Autrefois en sommeil, la vieille cité rajeunie offre maintenant au regard de celui qui veut bien voir, la splendeur d'un passé retrouvé.
photos eva baila 1984 ©
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Commentaires
Me voici encore en train de rêvasser de cette ville somptueuse où l'histoire s'est accumulée dans chaque pierre. Vais-je remonter un jour à la surface de notre réalité? Amitiés. SébastienOh oui, quelle plaie...Il faut y aller maintenant. Je vais retourner en Arles pour humer l'ai débarrassé des toutous et aller manger sous une tonnelle plein sud à l'abri du vent....Sarlat est un joyau. Si on "débarrassait" le vieux Sarlat de tous ses touristes, on serait magiquement transporté en arrière, au Moyen-Age à la Renaissance.
J'aime bien, moi aussi le vieux français des écrits de Montaigne.
Bises à toi El Duende. eva.
Bachir, je suis si contente de te voir ici. Tu as raison, mystérieusement, on ressent toujours un peu, sur les lieux mêmes "quelque chose" de ceux qui les ont habités, c'est très émouvant.
Mes amitiés Bachir. eva.
Quelle belle ville! Je ne la connais pas car elle doit être à l'écart des grands axes.Toute cette pierre qui a résisté merveilleusement au temps qui passe, et quelle propreté! De Montaigne, je ne connaissais que "parce que c'était moi, parce que c'était lui". Je trouve sa langue savoureuse et tes commentaires tout à fait intéressants...Oufff! Voila je te retrouve Eva! Merci pour ces belles photos. tu sais, quand je vois ces anciennes constructions je pense toujours aux gens qui les ont construites et habitées...Je reviendrai Eva!Bonsoir Eva... Comme d'habitude,un article bien complet,sur une ville riche en histoire,le tout ficelé aux p'tits oignons...superbe... bonne soirée YannNotre commentaire sera tout simple..MERCI. Amicalementca donne envie d'y aller toutes ces vieilles pierres
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L'idéal serait de visiter Sarlat "hors saison touristique"... et même, sans visiteur du tout (autre que soi-même !) et alors tous les rêves seraient possibles...