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Soliloque (Giuseppe Ungaretti)
Longtemps je t'ai cherchée en moi,
Jamais je ne te trouvais,
Puis ce qu'est vivre et le monde
M'ont été en toi révélés.
Ce jour-là je fus heureux,
Mais la jubilation du coeur
Frémissant m'avertissait
Qu'elle jamais ne m'assouvit.
Ce ne fut qu'égarement bref,
Déjà tes doigts de sommeil,
Comble de compassion,
Me caressent les yeux.
Attentive, tu m'as donné
Alors cet immense calme
Envahissant après l'amour
Qui en a connu la fureur.
Le soleil refulgure en toi
Avec l'aube resurgie.
Pareille gaieté de la mer
Me ramènera-t-elle à croire ?
C'est le leurre aujourd'hui de chair
Qui va dévastant mon coeur
Usé par le délire.
Giuseppe Ungaretti (1969) traduit de l'italien par Philippe Jacottet
peinture Egon Schiele
Tags : peintres, poètes
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Commentaires
Merci Dan, je suis heureuse que tu aies fait le lien entre les deux. Merci beaucoup, c'est vrai que je choisis toujours avec soin l'oeuvre qui pourrait illustrer les mots des poètes que j'aime.
J'aime beaucoup cette peinture que l'on découvre petit à petit, la cape, le visage et ensuite le bras.
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Le leurre de chair!!!!!!!!!!!!!!!!!
Mais non ce serait plutôt un "appelant"...................sourire
L'image est terriblement érotique , force et finesse..................lèvres et téton bien mis en valeur...............C'est beau
Bises