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    Man Ray (1890 - 1976)

     

    Ce dessin de Guido Crepax est inspiré de la très célèbre photo de Man Ray intitulée "Le Violon d'Ingres" 

    La tendresse, l'humour, le talent... réunis là en hommage au grand Man Ray.

     

     


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    Max Ernst

      

    « La Puberté proche… ou les Pléiades »

     

    (Max Ernst 1921 collage sur carton 24.16 x16.6 cm)

     

     

    Le personnage central est une femme nue en suspension sur un fond bleu. Une très jeune femme sans visage…anonyme donc. Son pied gauche est habillé d’une socquette (comme une petite fille) évoquant « la puberté proche », sa jambe droite porte un bas… Une jeune fille en suspension entre sa puberté nouvelle, et son destin de femme…

     

    A l’origine il s’agit d’une femme nue sur un divan, mais Ernst, au découpage, escamote son visage, ne laissant que la chevelure, et fait passer le personnage de l’horizontale à la verticale. 

    Le titre « Les Pléiades » suggère une constellation d’étoiles. 

    La poésie écrite au bas du tableau de la main du peintre, semble une dédicace, un message laissé à celui qui contemple et s’interroge :

     

    «  La puberté proche n’a pas encore enlevé la grâce tenue de nos pléiades 

    Le regard de nos yeux pleins d’ombre est dirigé vers le pavé qui va tomber La gravitation des ondulations n’existe pas encore. »

     

    «  Le pavé qui va tomber » en bas à gauche de la composition, évoque la force de gravité qui s’oppose à l’élévation des astres. Ernst glisse du phénomène physique exercé par la terre, à une attraction d’un autre ordre, exercée par le corps féminin : la force du désir.

     

    Le fond bleu figure le ciel, tandis que les effilochements argentés, placés en haut du tableau, font penser à des ailes. Cependant, l’essentiel n’est pas de chercher le sens des symboles ici et là, mais plutôt de se laisser envahir par cette sensation de sérénité rare qui se dégage de l’ensemble : dans l’harmonie chromatique de l’étendue bleu pâle et du jaune sable on perçoit les « ondulations » de la mer, et les vagues d’un ciel en train de devenir, par ce mouvement, une mer : le violet, l’indigo, l’outremer étant animés par un même rythme de flux et de reflux.

     

    Dans le texte énigmatique, le mot « grâce » pourrait à lui seul qualifier ce collage. L’artiste nous invite à nous rallier à la beauté lumineuse et le désir, autre force d’attraction plus sublime et subversive… Mais il se peut que nos « yeux pleins d’ombre » ne puissent pas voir la beauté, attirés par le point de chute du tableau (le pavé qui tombe) encore plus que par la grâce de la femme-astre en état d’apesanteur.

     

    Avec cette œuvre, Max Ernst offre à notre regard surpris une image rayonnante, et à notre esprit incrédule un texte mystérieux qui nourrit l’imaginaire.

     

    N.B. : Volontairement j’ai renoncé à interpréter la sphère centrale, (certains voient la représentation du globe terrestre) ainsi que l’élément vermillon (qui n’est, à mon avis, qu’un élément de couleur destiné à ramener le regard au centre du tableau). Comme je le dis précédemment, l’essentiel est l’impression générale. L’art pictural n’a pas de vocation élitiste, et ne s’adresse pas exclusivement aux « intellectuels », le plaisir doit être avant tout purement sensoriel, la peinture se reçoit, avec émerveillement et sans grand questionnement.

     

     

     


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    Née en 1966 en Biélorussie, Lilia Mazurkevich est une artiste peintre de renommée mondiale. Elle étudie à l'Ecole d'art de Brest en Biélorussie de 1975 à 1979, puis à l'Université des Arts et du Design de Kiev entre 1984 et 1987, et enfin à la City & Guilds Art Scholl of London entre 1998 et 1999.

    Après ses études, elle travaille comme illustratrice pour des journaux biélorusses, ce qui l'amène dans les années 1990-2000 à réaliser des couvertures et du contenu pour des romans ainsi que des manuels de recherche vendus partout dans le monde. Elle quitte alors son pays natal et intègre le monde occidental. Elle vit aujourd'hui à Londres.

    On remarque dans toutes ses oeuvres une attention particulière aux détails, dans une approche hyperréaliste. Toutefois, elle est souvent classée parmi les artistes surréalistes, de par sa série "Night" mêlant érotisme et onirisme.

    Ses peintures sont aujourd'hui conservées dans des collections privées aux Etats-Unis, en Italie, au Royaume-Uni, en Russie, en Suisse, en Ukraine. En 2012 elle intègre également le Phantasten Museum de Vienne (Autriche). 

     

     


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    Leonore Fini

     photo Eddy Brofferio

     

    En 1929 Leonor a 20 ans. A Milan, elle rencontre le prince Lorenzo Ercole Lanza del Vasto de Trabia et elle tombe amoureuse de lui. Eleonor décide de le rejoindre à Paris. Dans le compartiment du train, elle rencontre un peintre éminent, Filippo de Pisis. Ce dernier l'introduit dans le milieu parisien, lui faisant connaître Supervielle, De Chirico et Max Jacob aux Deux Magots. Elle fréquente les salons de Montesquiou et des Noailles. 

    Un an plus tard, elle fait la connaissance de Cartier-Bresson (le célèbre nu photographié alors par Cartier-Bresson dans la mer, et dont on ne voit pas le visage, n'est autre que Leonor Fini) et d'André Pieyre de Mandiargues. Bientôt elle s'installe chez ce dernier. Elle fascine bien d'autres photographes, dont Erwin Blumenfeld, George Platt Lynes, Dora Maar, Lee Miller et d'autres encore. 

    En décembre 1932, la galerie Bonjean, que dirige Christian Dior, donne à celle-ci sa première exposition. Parmi les tableaux qui y figurent, le Travesti à l'oiseau est un portait de Mandiargues. Elle parvient à s'imposer comme peintre en exposant en 1933 avec les Italiens (Carrà, De Chirico, Sevirini, Campigli, De Pisis) puis en étant invitée un an plus tard à prendre part à l'exposition organisée par Paul Eluard sur le dessin surréaliste à la galerie Quatre Chemins. 

    Le marchand Julien Levy, l'invite en novembre 1936 à New York, où il la présente en tandem avec Ernst; le catalogue contient, en traduction anglaise, un poème d'Éluard, "Le Tableau noir", dédié à Leonor.

    Des toiles telles que la Chambre noire, Femme en armure ou D'un jour à l'autre marquent son engagement dans l'univers surréaliste avec une forte connotation érotique. André Breton n'apprécie pas son travail : une femme ne peut avoir dans son univers inquisiteur qu'une place subalterne. Mais il est clair que Léonor Fini fut bien autre chose que l'auteur de petites fantaisies libertines dans des teintes pastel et qu'une amoureuse des chats.

     

     sources bibliographie : la sulfureuse Leonor Fini

    et leonor-fini-et-mandiargues-un-roman-inacheve.htm


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