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Syracuse, Neapolis.
A l'ouest d'Achradine s'étend le parc archéologique de Neapolis. Le chemin qui mène au superbe théâtre grec de Neapolis longe les ruines de l'autel de Hieron II (Ara di Ierone), autel sacrificiel de dimensions exceptionnelles - 200m sur 23m - autrefois orné de statues géantes (telamones). Il n'en reste que les fondations, mais sa taille est impressionnante. Ce monument dédié à Zeus servait aux sacrifices publics lors desquels près de 400 taureaux pouvaient être mis à mort.
Le vaste théâtre grec peut accueillir 15 000 personnes. Ce chef-d'oeuvre antique, achevé en 474 av. J.C. fut réaménagé par Hiéron II au IIIe siècle avant notre ère.
La cavea (hémicycle compte 66 rangées de gradins séparées, à mi-hauteur par un promenoir et réparties en neuf travées qui portaient chacune un nom de divinité ou de dignitaire de l'époque.
Sur la terrasse, se trouve le nymphaeum, un ensemble de cascades, de sources et de niches abritant des statues ou des offrandes votives.
Du haut des gradins, la vue est superbe. C'est dans ce théâtre - parmi les plus vastes du monde grec, avec ses 138m de diamètre - que les Perses d'Eschyle, furent représentés pour la première fois, en 412 av. J.C. et qu'Epicharme créa la comédie. Cette tradition théâtrale s'est perpétuée jusqu'à nos jours, et, en été, on joue entre autres, les tragédies de Sophocle et d'Euripide.
La via dei Sepoltri (l'allée des tombeaux) mène vers le nord à des tombes troglodytiques et à des niches funéraires byzantines sculptées. Puis, on descend vers les latomies (carrières exploitées par des bagnards dans l'Antiquité). Ces carrières autrefois voûtées sont maintenant à ciel ouvert.
De ces carrières les architectes de Syracuse ont extrait des millions de mètres cubes de pierre pour leurs édifices. Les immenses grottes servirent également de prisons pendant des siècles.
photos eva, juin 2011
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Commentaires
Je suis tout à fait d'accord avec toi... Je n'ai jamais assisté à une corrida "en vrai", mais j'en ai regardé souvent à la TV (où l'on ne montrait que les meilleurs toreros, ceux qui respectent et aiment les toros, tu sais ceux qui dansent la danse d'amour avec les toros) Avant d'entrer dans l'arène, les toros vivent dans de grands espaces, libres, et sont évidemment mieux traités que les pauvres bêtes dans les élevages intensifs (et extensifs), oui, les toros de corrida meurent libres... et parfois ce sont les toreros qui meurent dans l'arène... parce que pour les meilleurs toreros, entrer dans l'arène, ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est probablement autre chose, quelque chose qui ressemble à l'amour du toro...
Si j'étais taureau, chère Eva, je pense que je préfererais mourir en combattant au soleil à l'effroi des sordides couloirs de la mort des abattoirs.
Ce pourquoi j'aime la corrida et ne m'y opposerai que le jour où les abattages aussi seront prohibés.Je pense même que ce sont eux qui sont à l'origine de la la corrida... Comme toujours, les réminiscences de lointaines pratiques... Sur l'île de Minos, les Minoens sautaient par dessus les cornes des taureaux pour apprivoiser ce qu'ils croyaient être le dieu des forces telluriques... Ceci m'a toujours un peu fascinée (mais je ne m'en vante pas trop, vu le mauvais effet que ça produit toujours...). Il ne faut pas être hypocrite, si la corrida disparaissait, ces taureaux-là disparaitraient aussi...
Belle synthèse en quelques tableaux Eva.
Soit dit en passant, les Grecs n'avaient rien à envier aux Espagnols aficionados de la corrida.
Entre castrations, jeux de cirque et sacrifices, on se demande comment la noble bête a pu survivre.tu peux le dire, la barbarie n'a pas d'âge, pas de limites, et la cruauté est la principale distraction de l'être humain... C'est à désespérer...
Je suppose, puisque tu n'es pas loin d'Orange, que tu as déjà assisté à une représentation dans ce théâtre qui est magnifiquement conservé... C'est le premier théâtre antique que j'ai eu l'occasion de voir, si bien que chaque fois que j'en visite d'autres, j'imagine aisément à quoi ils pouvaient ressembler à l'origine...
J'avais réagi très vivement au moment de la parution de cet article. Quand la barbarie est institutionnalisée elle est d'autant plus épouvantable n'est-ce pas ?
Et tu nous en raconte de belles sur les carrières... C'est pas mieux que l'Inquisition en Espagne où on venait voir écarteler les impies sur la place publique !Eva,
Tout ce que tu nous raconte est fabuleux ! Des grottes qui servent de prisons, des taureaux sacrifiés en masse, et la pièce "les Perses" représentée quelques 400 ans avant JC. Cette pièce, je l'ai vu à la télévision en noir et blanc et c'était extraordinaire. Alors j'imagine dans un théâtre, avec cette acoustique si particulière...Ce théâtre grandiose, complètement creusé dans le roc, était partiellement occupé par des installations en vue d'une représentation, mais j'ai vraiment aimé malgré cet inconvénient...
mais c'est charmant ce que vous me dites Eva. lisez ceci:http://dominique.baumont.over-blog.com/article-26073202.htmlBon, rien que pour vous :
Ces carrières aux parois creusées de niches, envahies de végétation et embaumées par les citronniers, étaient jadis de sombres geôles. C'est là que furent incarcérés 7000 prisonniers Athéniens en 415 av.J.C. Plutarque raconte qu' "on les laissa mourir à petit feu pendant dix semaines et pourtant tous ne moururent pas. Au coucher du soleil, quand le peuple de Syracuse sortait dans les rues pour goûter la brise marine, beaucoup de gens venaient ici, au bord de a carrière, du côté au vent pour que leurs narines ne soient pas offusquées par la puanteur, et contemplaient ces hommes qui pourrissaient debout. Les belles Syracusaines tenaient des fioles de parfum devant leur nez et, penchées au bras d'un domestique, elles regardaient avec curiosité car les Athéniens avaient la réputation d'être de beaux hommes". Pour finir, les quelques survivants furent marqués au fer rouge et vendus en esclavage. D'après la légende, certains captifs auraient su réciter à leur maître des tirades des oeuvres d'Euripide et comme les Syracusains "avaient pour la poésie une passion plus grande que n'importe quel Hellène hors de Grèce", ils auraient été libérés.
extrait du guide "SICILE" bibliothèque du voyageur, éditions GALLIMARD
bises et bonne soirée Dominique.
je suis assez difficile à traumatiser Eva. J'ai quelques Jétails croustillants d'exactions commises en certaines régions d'Afrique...Je l'ai vue, ne t'en fais pas... elle me fait tellement envie!Sur mon guide bleu Gallimard, j'ai certains détails cruels à propos des prisonniers... mais je n'ai pas voulu traumatiser les visiteurs...
Tu as bien vu ! les vestiges des deux grosses colonnes sont ce qui reste du fond de scène... Et au fond, on voit... la MER ! (juste une ligne derrière la verdure sur la photo !)
Magnifique série de photos avec toutes les explications qui s'imposent. Le théâtre comportait-il un mur de fond de scène qui aurait disparu? certainement... enfin, j'imagine... la base des deux grosses colonnes de part et d'autre de la scène le laisse penser... çà fait bizarre de voir cet amphithéâtre face à la campagne environnante!Très beau théatre Eva. les prisons ont l'aire assez peu accueillantes (mais c'est vrai que ce n'est pas leur rôle premier !)Bises et bonne journée. DominiqueMerci pour cette visite, avec tous ces détails c'est comme si on avait le guide avec soi ! Et toujours de la TRES BONNE musique en fond !
Bon week end.
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Grâce à toi, chère Eva, je m'y trouve!