- Wa tislit, is tgumt is tmyart ?

Is akk° iffɣ unmarg n-dar-un tasa-nm ?

- Mqqar iga dar-un ljnt ur-tt myarɣ

Mqqar iga dar-nɣ jahnnama riɣ-t.

- ô mariée, es-tu bien installée ? Es-tu satisfaite ?

Regrettes-tu encore ta famille ?

- Je ne veux pas de votre demeure même si c'est le paradis,

Je préfère la nôtre même si c'est l'enfer.

Les chants de mariage, appelés dans l'ensemble du  sud-ouest du Maroc tanggift, accompagnent le rituel du mariage. Ces tanggift font partie du répertoire poétique, d'importance non négligeable mais encore très peu connu et très peu étudié par les chercheurs. Ce répertoire est constitué de poèmes chantés, appelés tizrarin - couplets poétiques - composés par des femmes de l'Anti-Atlas, de chants rituels - chants d'obtention de la pluie belɣ°nja par exemple - et de chants à caractère religieux.

 La célébration du mariage joue un rôle capital dans l'organisation d'une société, c'est un moment privilégié où plusieurs manifestations rituelles (rites de passage, rites de séparation, rites de fécondation, etc...) entrent en jeu. Ces chants appartiennent au genre poétique et ne sont accompagnés ni de musique ni de danse. Ils relèvent d'un univers exclusivement féminin, car ils sont chantés à tour de rôle par deux groupes de femmes, l'un s'exprime au nom du marié, l'autre au nom de la mariée. il s'agit de poèmes fortement scandés, reposant sur des répétitions de strophes et sur l'accentuation de certaines syllabes et accompagnés de temps en temps de youyou taɣ°rit. 

source : AMARG , Abdallah El Mountassir, Chants et poésie amazighs, Editions L'Harmattan