• Tozeur et son poète


    Le Jerid, Pays des Palmes
    , offre dans ses oasis de verdure aux habitations de briques ocres, un paysage ordonné. En arabe, le mot jenane signifie en même temps, jardin et Paradis. Le poète Abou El Kacem Chebbi (1909-1934) est l'un des premiers poètes modernes de Tunisie.

     

    Tozeur et son poète



    "La volonté de vivre


    Lorsqu'un jour le peuple veut vivre,
    Force est pour le Destin, de répondre,
    Force est pour les ténèbres de se dissiper,
    Force est pour les chaînes de se briser.
    Avec fracas, le vent souffle dans les ravins,
    au sommet des montagnes et sous les arbres...

     

     


     

    ... La lumière est dans mon coeur et mon âme,
    Pourquoi aurais-je peur de marcher dans l'obscurité ?
    Je voudrais ne jamais être venu en ce monde
    Et n'avoir jamais nagé parmi les étoiles.
    Je voudrais que l'aube n'ait jamais embrassé mes rêves
    Et que la lumière n'ait jamais caressé mes yeux
    Je voudrais n'avoir jamais cessé d'être ce que j'étais,
    Une lumière libre répandue sur toute l'existence."

                                    Abou El Kacem Chebbi
                                    (traduction S.Masliah)

     



    Tozeur et son poète




    « Luis Cernuda et l'exilSbeïtla (Tunisie) »

  • Commentaires

    26
    CORAM
    Vendredi 8 Août 2014 à 19:15
    Tes photos sont sublimes : nature, roche, pierre et ce magnifique derb...le Maghreb dans sa beauté apparente...et puis ce poème traduit: ce qui prouve que dans toute culture se trouvent des âmes sensibles qui ont ou non la liberté d'expression....J'aime avant tout ta manière, ton style, ton art de faire découvrir à l'autre, sans bouger de chez lui...il y a une âme et pas seulement un récit de voyage..Merci à toi et bravo pour la qualité de ton blog...Etant un peu réticente sur le blog (j'en ai visité certains dignes dudernier salon où l'on cause potins"..donc encore félicitations....pour le niveau...bonne soirée....
    25
    philippe & Chris
    Vendredi 8 Août 2014 à 19:15
    Un poète qui nous était inconnu...à découvrir d'urgence...merci.Bises
    24
    mah le
    Vendredi 8 Août 2014 à 19:15
    Aboul Kasem Echabi me fait penser à Schubert. Leurs père aux deux ont voulu faire d'eux autre chose que ce qu'ils voulaient, l'un instituteur et l'autre fonctionnaire. les deux ont désobéi et ont choisi l'art, l'un la musique l'autre la poésie. les deux ont excellaient. Les deux ont souffert de maladie. les deux sont morts jeunes vers la trentaine. Ecoutez Schubert en lisant Chabi.
    23
    Chiraz et mahmoud
    Vendredi 8 Août 2014 à 19:15
    Chants de la vie Je garde au fond du cœur crépuscule étoilé, Des mers alanguies que les cieux ne troublaient, Quelques chants entonnés, des oiseaux qui tournoient: Un lumineux printemps de douceur et d'éclat. Je garde au fond du cœur un matin, son mystère, Soupirs, sourires mêlés et des murmures. Hélas, tant d'amertume en même temps me saisit ! Hélas ! Combien grands les malheurs de la vie Et combien froid, hélas, est le cœur des humains ! Je garde au fond du cœur crépuscule étoilé Mais tout soudain s'assombrit derrière un nébuleux brouillard. Je garde au fond du cœur crépuscule étoilé Ô toi, mon frère ! Sais-tu où est ce matin ? La vie a passé, le crépuscule est loin Le fleuve qui bouillonne a des gémissements Le chant de la saison heureuse prend fin. Sais-tu, Ô toi mon frère, où se trouve mon naï, Si ce sont les alizés qui t'ont entraîné, Quel sort funeste pour ma forêt si fière, Ce qu'il est advenu du temple de prière ? Dites à mon cœur mes blessures profondes, Comment s'est estompé en moi l'enchantement Qui anime tous ceux dont la vie est heureuse ! Dis-moi, mon frère, dis-moi ! Connais-tu le matin ? Sais-tu s'il se trouve à l'autre bout du monde, Au-delà des mers, ou à l'ombre, simplement, De ma propre existence et je ne le vois pas ? Dis-moi, mon frère, sais-tu où est le matin ? Pauvre de moi, hélas, qui ne sais aujourd'hui de quoi est fait demain, s'il me consolera. ABOU ALKASEM ASHAABI 27 mars 1929 Traduction Chiraz et son père Mahmoud
    22
    mah le
    Vendredi 8 Août 2014 à 19:15
    Pendant que l'Europe et la France étaient en plein d'affairs comme celle de Dreyfus, voila ce qu'écrivait Gyu de Maupassant sur la situation des juifs à Tunis: "Descendons de notre colline et pénétrons dans la cité. Elle a trois parties bien distinctes : la partie française, la partie arabe et la partie juive. En vérité, Tunis n’est ni une ville française, ni une ville arabe, c’est une ville juive. C’est un des rares points du monde où le juif semble chez lui comme dans une patrie, où il est maître presque ostensiblement, où il montre une assurance tranquille, bien qu’un peu tremblante encore." Par le temps qui court ceci me laisse... je ne sais plus quoi... Quel gachi!
    21
    Samedi 24 Janvier 2009 à 21:43

    Mah, j'ai lu cet extrait de Maupassant, qui décrit la situation de la communauté juive à Tunis. Je ne suis pas une spécialiste de ces questions juives et arabes. Il me semble que les communautés juives étaient bien intégrées au Maroc également, et que pendant la dernière guerre mondiale, le Royaume du Maroc a protégé ses Juifs marocains. Il semblerait que Juifs et Musulmans aient vécus en bonne intelligence en Andalousie, au Maroc et sans doute dans d'autres pays du Maghreb.Toute la partie "commerce" leur était réservée car la religion musulmane n'autorisait pas certains commerces (banque, bijoux, travail de l'orfèvrerie). Je ne suis pas assez savante pour en parler. Pendant longtemps, ces deux religions ont cohabité.Et comme toi, par les temps qui courent... il me semble qu'il y a un vrai gâchis... Je le déplore comme des quantités de gens aujourd'hui. Nous sommes des millions à le déplorer, mais l'exaspération est telle dans les deux camps, que je crains fort que cela se termine très mal, et toujours au détriment des innocents qui n'y sont pour rien, et qui ne décident rien.  

    20
    Samedi 24 Janvier 2009 à 08:28

    Les deux sont grands... Merci Mah
    eva.

    19
    Samedi 24 Janvier 2009 à 08:26

    "Hélas, tant d'amertume en même temps me saisit !
    Hélas ! Combien grands les malheurs de la vie
    Et combien froid, hélas, est le coeur des humains !
    Je garde au fond du coeur crépuscule étoilé..."
    Chiraz et Mahmoud, je vous remercie de votre visite qui me touche beaucoup. Merci pour ces vers du grand poète dont on fêtera cette année le centenaire de la naissance...
    eva. 

     

    18
    Mercredi 21 Janvier 2009 à 22:54

    Chaque texte que tu postes est un vrai plaisir... un vrai plaisir de complicité...
    A propos du musée du Bardo : il est exceptionnel, et pour moi, il est important en amour de partager l'émotion visuelle... L'émotion est au rendez-vous aussi avec le Poète de Tozeur...
    Moi aussi je t'embrasse. eva.

    17
    Mercredi 21 Janvier 2009 à 21:00
    Des mercis comme s'il en pleuvait, eva, pour La chat et l'hirondelle, pour capter si bien les choses, l'objectif de ton objectif, et pour Mon amour, mon amour, cet poème où l'idéal amoureux dépasserait de façon naturelle l'amour de l'art, sans oublier de le partager au passage...Je t'embrasse.
    16
    Lundi 19 Janvier 2009 à 21:55

    J'adore les animaux en liberté ! J'ai aussi des photos de chèvres dans les arganiers de ton beau pays Samia... J'ai visité également une palmeraie dans le Sud du Maroc.
    Sur ce blog, il y a un article sur Matmata et les maisons troglodytiques.
    Bises à toi Samia. eva.

    15
    Lundi 19 Janvier 2009 à 21:50
    Bonsoir Eva, je ne suis pas la seule qui prend les photos des chèvres lol, là où les palmiers sont nombreux, il y a toujours un merveilleux Jinane, c'est comme dans le sud du Maroc, des merveilleux palmiers. Très belles photos, je ne sais pas si tu as visité Matmata, un très joli site où tu pourras voir les gens habitants des grottes..., Bonne soirée Ton amie Samia
    14
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:58

    Bonsoir Yann, merci de ton passage.

    13
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:57

    ???

    12
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:56

    Amitiés Phil et Chris, merci de votre fidélité.

    11
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:53

    Quand j'ai découvert Abou El Kacem Chebbi, ce fut un moment d'émotion intense, une émotion difficile à partager, qui passait de lui à moi... intime et secrète... par delà le temps (l'autre temps, celui qui ne se mesure pas, celui qui n'est pas de l'argent, mais d'une autre nature bien plus précieuse... le temps qui ne s'arrête ni ne fuit, le temps suspendu dans l'infini...
    Amitiés Jaouad.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    10
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:43

    Le Poète est le chantre de la Liberté, de la Douceur, de la Beauté, le Poète est l'ultime ami de celui qui est menacé dans sa quête de Liberté et de Beauté. Il est du devoir des moins menacés de faire en sorte que la voix du Poète ne se taise jamais, afin que les jardins continuent de fleurir et donner des fruits...

    9
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:32

    Merci Clem, contente de t'avoir ouvert un petit paradis...

    8
    Samedi 17 Janvier 2009 à 21:19
    Bonsoir Eva... un très beau texte d'un auteur que je ne connaissais pas...avec en plus,comme d'habitude les photos qui vont bien avec... bonne soirée et bon weekend Yann
    7
    Samedi 17 Janvier 2009 à 19:23
    alors là mauvais souvenir de tozeur, je n'ai jamais passé des vacances plus "pourries" qqu'à Tozeur
    6
    Samedi 17 Janvier 2009 à 12:57
    Poème phare de la littérature arabe, poème d'une grande intensité...poème qui nous rappelle combien nous pouvons être infiniment petit par rapport à l'infiniment grand...par notre simple faute et non par un déterminisme quelconque. Très jolies photos. Finalement, la beauté est partout, il suffit de s'y attarder. Mais j'oubliais...time is money!
    5
    Samedi 17 Janvier 2009 à 11:30
    Eva, Ces paroles raisonnent en écho avec l'actualité brûlante. De tous temps la Méditerranée du sud a engendré de très grands poètes...Une poésie reconnaissable à sa ferveur et aussi à sa dimension mystique. Tu nous en donnes un bel exemple. Merci de faire connaître la richesse de ce monde. Quand à "Jenine" je suis bien heureuse d'avoir une explication car j'avais noté qu'en Palestine, il y a Jenina. J'admire la logique de cette langue: jardin et paradis.... J'aime particulièrement les photos de ton jardin extraordinaire. Bises. J.
    4
    Samedi 17 Janvier 2009 à 10:09
    alors, cet article est un "jenane". clem
    3
    Samedi 17 Janvier 2009 à 08:26

    l'oasis est un lieu de paix, de générosité des arbres et des plantes, de magnificence produit par le travail obstiné de l'homme... la Paix aussi se cultive, elle devrait être l'objet de tous les soins, l'objet d'amour, l'unique but vers lequel chacun doit tendre...

    2
    Samedi 17 Janvier 2009 à 00:15
    Quand on lit ce poète et quand on pense à ce qui se trame pas si loin; ici, l'amour, la sérénité, la culture, là-bas, la force, lestin, ténèbres, le fracas ... la guerre dans toute sa violence, quel désastre ! Merci beaucoup pour ton ressenti, ta vision sur l'origine du monde. Bon w-e
    1
    Vendredi 25 Juillet 2008 à 23:26
    oui, Coram j'ai découvert ce merveilleux poète que je ne connaissais pas, et il m'a ravie, emportée avec lui, dans son beau pays ! Merci pour ta fidélité à me visiter.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :