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Tu marchais...
Tu marchais lentement dans la rue devant moi, et je t’ai dépassé …
Sans te regarder, sans me retourner…
Il faisait beau et je sentais dans mon cou, le soleil comme un baiser,
entre mes cheveux et le décolleté en V de ma robe rouge,
Je sentais le soleil et ton regard sur ma peau,
Ton regard sur mes jambes bronzées et mes chevilles nues…
Tu ne regardais que mon dos, et ma robe légère qui dansait sur mes jambes,
Je me sentais belle parce que le soleil brillait et que tu me voyais bouger dans la lumière,
Je me sentais légère parce que tu me suivais, et cette joie me portait devant toi,
Je marchais dans la rue devant toi,
Brusquement j’ai fait volte-face et je t’ai heurté,
Derrière mes lunettes de soleil, tu ne m’as pas reconnue…
Je t’ai heurté, et tu as posé tes mains sur mes bras en t’excusant,
J’attendais tes mains, je les espérais comme des oiseaux,
Tu ne m’as pas reconnue parce que tu ne pensais pas à moi…
Dans la rue, tu suivais juste une femme que tu ne connaissais pas…
Et j’ai goûté le sous-bois de tes yeux, comme une voleuse,
Comme une fraudeuse, j’ai cueilli tes yeux…
eva le 26 avril 2009 ©
photo flickr
Tags : rue, mots
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Commentaires
35guardiolaVendredi 8 Août 2014 à 18:41Je trouve ça très charmant, d'une douce finesse, mon bravo!...Répondre34lauraVendredi 8 Août 2014 à 18:41Et ben voila !C'est vrai ? J'ai bien aimé ! Un jeu de plume... Comme ce jeu avec les noms des toiles de Magritte (tiens, je le remettrai à minuit !) j'aime bien l'inter-activité du web !
http://eva.baila.over-blog.com/article-la-grande-famille-du-web--39176988.html
Ca m'a fait plaisir de relire ce très beau texte sur lequel on s'est rencontrés. Je n'en reviens pas encore de mon audace à avoir osé une telle réponse!
Mais ton texte incite vraiment à répondre...
Bonne nuit.Le fantasme classique ! Celui de celles qui ne font pas se retourner les hommes dans la rue ! ("Etre belle, une heure seulement..." Belle, grande, et dansante à la fois !) Bises ma chère Laura.
oui Lecroum, c'est une belle photo, qui claque et qui danse, c'est une photo en provenance de la banque d'images Flickr mise à disposition par la plateforme over-blog... C'est une photo qui illustrait bien mon texte, et que j'aurai bien aimé faire... Merci de ta visite.
superbes couleurs sur celle ci , le regard de cet homme à vélo aussi...:-)...bravo Eva ; bonne journéece n'était pas dramatique, juste en même temps le plaisir de surprendre, d'être la même et toujours une autre... un jeu en quelque sorte...
Ne pas être reconnue par un amour dont les yeux se portent ailleurs... Une cruauté de la vie que tu évoques avec beaucoup de pudeur et de dignité.hé non Dominique, moi je ne suis pas du tout comme ça, et je ne m'habille jamais en rouge...
Je ne sais pas s'il a de la chance... en tout cas il ne s'ennuie pas... c'est toujours un peu lui qui m'inspire les histoires que je raconte... je sais qu'il fait comme les autres, comme tous les autres : il regarde les jambes des femmes dans la rue, et il a bien raison, la vie est si courte... Mais j'ai toujours envie de lui faire la farce que je raconte ici : le séduire alors qu'il pense à une autre... Le doubler en quelque sorte ! (lol)
On dit, parfois,"tu en as trop dit ou pas assez", je pencherai pour le "pas assez", mais en venant ici régulièrement je sais compter sur une suite, même si c'est pas la même histoire !Quelle belle histoire romantique mais qui se termine mal puisqu'il ne l'a pas reconnue ! Quel talent et imagination Eva, ton récit est plus que magnifique, on ressent tes émotions, ton mari a de la chance de t'avoir ! BisesRavissant Eva ! Je ne m'en souvenais plus. C'est vous cette jolie silhouette ? Bises et bonne journée. DominiqueCe fut un agréable moment ! Bien sûr ;-))
hé bien, puisque je vous ai retrouvé, je vous mets en lien !
(sauf si vous ne le souhaitez pas !!)Bonjour Eva ,
Quelle tentation de pasticher Rimbaud ou Prévert pour suivre des yeux cette jolie silhouette qui se balance et tangue sur de belles jambes bronzées, une envie de se raconter un roman ,de croiser ses yeux , d'échanger un sourire ,une complicité fugace avec le plus beau des astres.
Clin d'oeil à Philippe(tout partagé)
Au plaisir d'une balade biz....oui, je confirme, c'est une fiction ! Mais plus que ça : c'est un fantasme universel : suivre et être suivi(e)... Merci d'avoir joué de si bonne grâce avec cette image et ce texte ! C'est un plaisir d'être lue ainsi, et ce qui compte n'est pas tellement ce que l'on écrit, mais ce qui est reçu par celui qui lit ! Quelle merveille ce jeu (innocent...)
@ bientôt Philippe !
eva.
Comment peux-tu penser que je ne t'ai pas reconnue?
Comment peux-tu imaginer que je ne pensais pas à toi?
Alors que ton image reste gravée en moi, alors que tu occupes toutes mes pensées.
Pas une minute, pas une seconde, tu ne quittes mon esprit.
Je vis pour toi, je vis par toi, tu vis en moi, je vis à travers toi!
Je n'ai pas pu te parler et tu as cru que je ne t'avais pas reconnue.
Les mots, les "je t'aime", les "reviens-moi" sont bloqués au fond de ma gorge depuis que tu m'as quitté. Ils ne veulent pas sortir. Ils ne veulent plus te rejoindre, te supplier encore et encore. J'ai trop mal.
Voilà pourquoi mes mains ne t'ont pas retenue, voilà pourquoi mon regard est resté dans l'obscurité des sous-bois.
A quoi auraient servi les mots? A quoi aurait servi d'esquisser un geste?
J'aurais souffert une fois de plus, je serais mort une fois de plus.
PS Tu étais plus que superbe dans ta robe rouge, une apparition, une déesse, un chef d'oeuvre de la création!
Excusez-moi si j'ai laissé les mots s'échapper. J'avais juste envie de répondre à votre texte touchant et bien écrit.
Signalons quand même à ceux qui passent ici et qui me liraient que tout ceci n'est qu'une fiction. J'aime jouer avec les mots. Je n'aurais peut-être pas dû pour un premier passage chez vous.Félicitations...tout simplement ..Bonne soirèe.BisesJ'adore. Il y a une grande charge érotique dans ce poème. Mais du bel érotisme, rien de vulgaire. J'adore tout ce qui touche à l'attente. Même si on prête beaucoup de chose là dedans. L'attente est porteuse d'attente. J'adore ces émotions fugaces. Et qui n'a jamais éprouvé ce que tu décris. Je suis de retour et tu es le premier blog que je visite avec un plaisir immense. Merci pour ce moment de fraîcheurMerci JP, si le mannequin te plaît, tu continues l'histoire comme tu veux...
(N'oublie pas que dans le début d'histoire, c'est une femme que tu connais bien !)
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