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Ulysse, épilogue.
Ulysse voyait bien que le souvenir de Calypso s’écaillait comme la peinture de sa barque mais il sentait aussi que son désir d’elle était toujours lancinant dans les nuits froides et solitaires au seuil de la vieillesse. Trop tard ! il était trop tard, et la vie était ici, morne et triste, aux côtés d’une reine occupée à tisser par habitude, et d’un fils qui attendait la mort du père…
eva ©
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Tags : mots, photo
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Commentaires
5Jean-FrançoisVendredi 17 Mai 2019 à 14:26Je me demandais à quels auteurs tu fais référence en décrivant une Pénélope 'ennuyeuse et aigrie' et qui 'n'aimait pas les hommes' Cela semble tellement différer du mythe reconnu depuis l'antiquité. Il est vrai que d'innombrables relectures ont eu lieu au XXe siècle chez les mouvements féministes notamment, mais généralement plutôt en faveur de Pénélope. Peut-être aussi que tu as toi-même revisité le mythe, ce qui, il faut le reconnaitre, est ton droit le plus absolu
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Vendredi 17 Mai 2019 à 17:55
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4Jean-FrançoisVendredi 17 Mai 2019 à 01:12Ah non alors ! Vla un mec, Ulysse, qui part vadrouiller sur son rafiot pendant 20 ans. Vingt ans, ça fait un bail ! Il laisse sa meuf, la queen Penelope et son rejeton Télémaque seuls à la maison. Pas vraiment cool. Et pendant tout ce temps, la Pénélope elle lui reste fidèle et trouve toutes sortes d'entourloupes pour faire poiroter les prétendants. Cent quatorze qu'ils étaient les prétendants. Faut croire qu'elle était belle la Pénélope. Et Monsieur, quand il daigne enfin rentrer à la maison, vla t'y pas qu'il ne pense qu'à ses parties de jambes en l'air avec une danseuse exotique, la Calypso, avec qui il s'est accoquiné pendant sept ans … Je trouve ça totalement immoral. Il faudrait plutôt s'incliner devant l'admirable fidélité de la Pénélope. Un bien triste sire que ce soit-disant époux de la reine...pou de la reine… pou de la reine (ô pardon, ça c'est Offenbach !)
Avec mes excuses pour le beau texte de Michel Giliberti :-)
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Vendredi 17 Mai 2019 à 09:14
Bonjour Jean-François, j'ai écrit le texte, et j'ai choisi les photos de Michel Giliberti pour l'illustrer.
Pénélope a peut-être été fidèle (va savoir !) mais elle n'aimait pas les hommes... Ce qu'elle aimait c'était son statut de reine, et elle considérait Ulysse comme sa propriété. Elle était ennuyeuse et aigrie... Et donc on peut comprendre qu'Ulysse ait pris de si longues vacances
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La fin d'un voyage, la fin d'une aventure, la fin des rêves.
Retour à la case sans départ du quotidien.
Quitter les bras de l'amante et s'échouer dans l'ennui des rivages trop connus.
Ton texte, Eva, est admirable, profond et subversif, et met en scène avec brio les belles photographies de notre ami Michel.
Et n'oublions pas l'accompagnement musical, languide et constellé des douces lumières du désenchantement.
Bravo
Oh merci mon Henri-Pierre pour ce beau commentaire ! Oui, les photos de Michel sont merveilleuses : elles évoquent Ulysse et Calypso sans que jamais ils n'apparaissent : la sensualité des fleurs somptueuses, l'éclat pur et transparent de l'air, la douceur des plages, SONT la beauté et la douceur de Calypso... les portes murées, la grosse serrure à imbrication, les urnes vides abandonnées, l'oiseau (de mauvais augure) sur le ciel noir SONT l'enfermement d'Ulysse dans sa mélancolie (son "retour à la case sans départ du quotidien"). Enfin, le duduck arménien "languide et constellé des douces lumières du désenchantement"... oui... la douleur lancinante de la perte d'un dernier amour... au seuil de la vieillesse... Je t'embrasse Henri-Pierre, profite bien de tes vacances