• Vol au-dessus d'un nid de coucou

    Vol au-dessus d'un nid de coucou

     

    "Vol au-dessus d'un nid de coucou" traite d'un sujet que personne à Hollywood ou ailleurs n'avait osé aborder et porter à l'écran. Mais en 1975, un jeune réalisateur tchèque, arrivé aux Etats-Unis en 1968, Milos Forman, va être choisi par le jeune producteur Michael Douglas pour tourner ce film inspiré d'un roman américain de Ken Kesey décrivant de l'intérieur un hôpital psychiatrique raconté par un Indien schizophrène, dans un style à la fois psychédélique et sombre. Milos Forman y voit l'expression du totalitarisme qu'il a connu en Tchécoslovaquie. 

    Le film raconte l'histoire de Mc Murphy (Jack Nicholson) qui va se faire passer pour fou afin d'éviter la prison. Un pari de dupe, qui se terminera mal, très mal ! La thématique essentielle qui est la confiscation de la liberté, se lit sur trois niveaux :  le romancier américain dénonçant le système psychiatrique, le réalisateur dénonçant l'inhumanité d'une administration totalitaire aveugle, et les acteurs qui apportent chacun leurs idées et leur expérience des abus des petits chefs. L'autre grande force du film s'exerce dans la relation qui existe entre Mac Murphy (Jack Nicholson) et tous les autres patients (en particulier le "Grand Chef" indien dont le rôle est tenu par un artiste peintre canadien) qui va retrouver une raison de vivre, une résurrection, une renaissance, au contact de Mac Murphy incroyablement vivant, tonique, insolent, et... humain, restant toujours épris de Liberté ("au moins, j'aurais essayé !"). Ces deux personnages-là nous offrent l'une des plus belles fins de film qu'Hollywood ait jamais produite, remplie d'espoir, de poésie et de tristesse. Un chef d'oeuvre du genre !

     

      

     

    et aussi : l'évasion

     

    J'ai cherché en vain l'extrait de la séquence sur le bateau (sorte de "Nef des fous" où les fugitifs jouent à faire les psychiatres) suivant immédiatement la folle équipée en bus, et je ne l'ai retrouvée que dans la bande annonce que je vous ai proposée ci-dessus. Enfin, la dernière vidéo ci-dessous (qui dure 50 minutes ô combien passionnantes) relate la genèse du film, et le témoignage des intervenants (producteur, cinéaste, acteurs principaux et petits rôles, etc...) On y voit comment la fusion entre l'équipe de cinéastes et les occupants de l'hôpital, patients et médecins, s'exerce dans une ambiance étonnante et d'une rare créativité, Milos Forman n'hésitant pas à s'écarter de son scénario pour suivre les idées de ses acteurs. Les conditions de réalisation de ce film font qu'il est joué avec une justesse exceptionnelle happant le spectateur dans une affaire déstabilisante et sans issue. Une histoire où l'humain se brise contre l'administration et l'abus de pouvoir.   

     

    Il était une fois … Vol au dessus d'un nid de coucou - ARTE from Gonzo Oin on Vimeo.

    « Gauguin, manaò tupapaùNoir »

  • Commentaires

    6
    Dimanche 17 Mai 2015 à 19:40
    Henri-Pierre

    Je me souviens. Emotion intacte...

    5
    Lundi 6 Avril 2015 à 21:36

    Comme tout le monde, je connais le titre mais je n'aurais pas pu dire de quoi ça parle.

    Bonne semaine. 

    4
    ODILE
    Lundi 6 Avril 2015 à 17:34

    SUPER CE FILM

     

    3
    Lundi 6 Avril 2015 à 10:18

    Un des plus beaux films de Milos Forman, qui a su traiter avec une maitrise et une sensibilité remarquable, un argument et un univers, celui des malades mentaux, à l'époque tabou. Et sans doutes, selon moi, une des plus belles interprétations de Jack Nicholson. Un film qui m'avait profondément touché. Merci de cet hommage à un film troublant qui a laissé une trace indélébile dans l'histoire de la cinématographie américaine.  

    2
    Dimanche 5 Avril 2015 à 21:01

    Tu me fais plaisir Dan ! Je n'aurais pas fait ce billet que pour mon plaisir alors ! Je n'ai vu ce film qu'une seule fois, et je n'ai jamais voulu le voir une autre fois parce que ça m'avait trop impressionnée... Pourtant j'adore Nicholson ! J'ai trouvé ces interviews en cherchant la séquence de la nef des fous (dont j'avais même oublié l'existence) et j'ai eu envie de partager cette vidéo même si elle est un peu longue. Je me suis dit qu'un long week-end était peut-être l'occasion... Va-t-en savoir... Je pense que le cinéma est tombé dans la facilité : on tire le grand public vers le bas (comme avec beaucoup d'autres medias)... dommage... Bonne soirée Dan !

    1
    DAN
    Dimanche 5 Avril 2015 à 19:12

    J'ai tout vu, tout écouté et je trouve ton billet formidable car il permet, pour ceux comme moi n'ayant pas vu les coulisses du tournage, de se faire une idée précise des motivations qui ont poussé producteur réalisateur acteurs à faire ce film. J'ai toujours été intéressé par ce genre de film déjà très jeune avec "qu'est-il arrivé à Baby Janes", je trouve qu'aujourd'hui le cinéma est plus timide de ce point de vue, car les moyens de communication ayant changé peut-on lui reprocher ?

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