• Venise

     

    Mon ami, mon frère, songe à la douceur de revenir à Venise……

     

                Nous perdre ensemble à Venise, chercher le Palazzo Contarini del Bovolo et le photographier…

     

                Prendre le vaporetto, et du coin de l’œil, guetter ton regard sur tes cousines vénitiennes… ces filles magnifiques et volubiles qui accompagnent leur babillage musical de gestes amples et inutiles, juste pour montrer leurs belles mains aux attaches fines…Te regarder marcher sur leurs pas en fixant leurs chevilles minces qui dansent, qui dansent…

     

    Retourner contempler le groupe sombre des Tétrarques en porphyre, sur la Place Saint Marc, et les chevaux du Quadrige dressés dans la lumière et le scintillement coloré…Faire la photo des pigeons, et celle du Lion gardant la lagune, la photo du gondolier qui tire la langue au moment où l’objectif le surprend, la photo du Grand Canal aux reflets impressionnistes… et celle de tous les Palais qui regardent passer le vaporetto…

     

    Marcher longtemps pour nous perdre, nous perdre et nous perdre, jusqu’au fond des placettes de Venise - les campos - où les margelles en pierre ciselée des puits anciens demeurent autant de témoins des craintes passées des Vénitiens, vestiges de la peur du manque d’eau douce dans les citernes…

     

                Venise, la superbe, la décadente, peinte par Canaletto et Guardi…

    Se rendre à Burano où les maisons de pêcheurs sont de toutes les couleurs comme autant de signes de reconnaissance pour ceux qui rentrent à la maison : celle-ci violette avec sa jardinière de fleurs blanches, celle-là framboise avec son pélargonium rose, et cette autre, bleue avec un rideau pâle qui tremble dans la chaleur accablante de fin d’après-midi…

     

    Marcher encore sur la plage publique du Lido, celle des pauvres où ne fut pas tourné le film de Visconti… Et rentrer à l’hôtel dans la torpeur du soir et le parfum léger des lauriers-roses.

     

                Sous les pales du ventilateur géant tournoyant d’une manière inquiétante au plafond de la chambre sans climatisation….

      

     

      eva, ©  texte, photos et video

      


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  • Les paysages marocains...

     

      Les paysages du Maroc exercent sur le visiteur une irrésistible fascination. Leur minérale beauté exprime avec force et magnificence toute la mystérieuse et sauvage poésie venue d'un autre âge ou d'un autre monde.

            L'impression insolite d'une présence invisible est encore accentuée par l'apparente absence de toute vie animale ou végétale. Mais soudain, au fil du voyage, et de loin en loin, comme surgis de nulle part, un berger, des chèvres, un dromadaire, une palmeraie... ou même, un ksar se confondant avec la chaude couleur de la terre, parce que fait de cette terre-là...
     
             Pareillement, la violence des couleurs, la dureté des minéraux, font place d'une manière inattendue à la tendresse des tonalités assourdies, et à la douceur tiède du sable des dunes... Mais, que se lève le vent du Désert, et le sable qui était caresse devient alors menace dont il faut se protéger sous le chèche...

    eva  (texte, photos et video)  ©

     

     


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    Moissac, le plus beau cloître du monde...

     

    Tous les cloîtres sont beaux : ces lieux respirent la paix, les galeries enserrent un carré de terre, ouvert vers le ciel, l’air et la lumière, avec la chanson de l’eau qui jaillit à la fontaine. Les longs couloirs sont d’abord faits pour se déplacer à l’abri des intempéries, comme les « couverts » de la place, au centre des villages. La marche est rythmée par l’ombre portée des colonnes pour ceux qui se rendent à l’église ou aux bâtiments conventuels…Mais ici, à Moissac, on peut imaginer que les moines pouvaient trouver l’inspiration dans ces chapiteaux qui donnent à ce cloître une place de premier plan dans l’ordre de la spiritualité comme dans le monde de l’art. Ici, il y a ces 116 colonnes dont le polissage d’origine devait faire miroiter les tendres couleurs. Il y a ces 76 chapiteaux qui viennent éclore sur ces colonnes. Les arcs en tiers-point trahissent un remontage gothique au XIIIe S mais les chapiteaux, de même dimension et de même facture, avec leurs dés et leurs volutes, datent de ce premier cloître qui fut érigé en 1100. Il y a surtout ces 46 chapiteaux historiés qui nous racontent des scènes de la Bible et de la vie des Saints. Ils sont débordants de vie, alliant la bonhomie des détails savoureux à la rigueur d’une composition savante. (texte Pierre SIRGANT)

     

     


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