• Wassily Kandinsky (1866-1944)

    Wassily Kandinsky (1866-1944)

     

    "Composition VII" 1913 

    huile sur toile , 200 x 300 cm

    (doit être considérée comme le chef-d'oeuvre de Kandinsky à différents points de vue : dimensions, engagement subjectif et avant tout comme une entité picturale objective. C'est le sommet de ses réussites artistiques de sa période de Munich.)

    Quand il réfléchit à la genèse de son art abstrait, Kandinsky fait allusion dans ses souvenirs à une expérience synesthétique pendant qu'il écoutait "Lohengrin" de Richard Wagner; il se souvenait du choc qu'il eut quand il entendit pour la première fois la nouvelle de la fission de l'atome; et finalement, il dit en regardant l'une des Meules de foin de Monet qu'il sentit nettement que les objets étaient superflus dans un tableau. Le moment exact où l'étincelle jaillit a été décrit par Kandinsky, comme suit :

    "Un jour alors que j'étais à Munich, j'ai eu l'expérience hallucinante dans mon atelier à laquelle je ne m'attendais pas. C'était au crépuscule : je venais de rentrer chez moi, ma boîte de peinture sous le bras, après avoir peint une étude d'après nature. J'étais encore absorbé rêveusement dans le travail que j'avais fait quand tout à coup, mon regard se posa sur un tableau d'une beauté indescriptible qui était imprégné d'une lumière intérieure. Pendant un moment, je restai saisi, puis rapidement j'allai vers cette peinture énigmatique dans laquelle je ne pouvais rien voir que des formes et des couleurs dont le contenu m'était incompréhensible. La réponse de l'énigme vint immédiatement : c'était l'un de mes propres tableaux couché sur le côté contre le mur. Le lendemain, à la lumière du jour, je tentai de retrouver l'impression que m'avait donnée le tableau, la veille. Je n'y parvins qu'à moitié. Même en regardant la peinture de côté, je pouvais encore distinguer les objets et il manquait cette belle couche de couleur transparente très fine, créée par le crépuscule de la veille. Alors, je sus pour de bon que le sujet portait préjudice à mes peintures. Un effrayant abîme de responsabilité s'ouvrait alors devant moi et une série de questions diverses m'étaient posées. Et la question primordiale était de savoir : qu'est-ce qui allait remplacer l'objet manquant ?"

    (Cet évènement eut lieu probablement vers 1909)

     

      

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