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La chute d'Icare (Pieter Bruegel l'Ancien)
La Chute d'Icare ou le tableau philosophique (1558)
(Il n’est pas vraiment certain que cette œuvre peinte sur panneau de bois, soit réellement de Bruegel.)
Dans un paysage grandiose et serein, tout à la fois de campagne, de mer et de montagne, où l’air est transparent, la lumière douce et belle, le laboureur laboure, le berger garde ses moutons en rêvassant, les caravelles naviguent au loin sur une mer d’huile, un pêcheur pêche… Et, dans l’indifférence générale, Icare, minuscule et pathétique, se noie dans un coin du tableau…
Sous nos yeux, Icare est en train de vivre la fin de son aventure, tandis que le laboureur impassible continue de labourer, le pêcheur tranquille continue de pêcher, le berger imperturbable continue de garder ses moutons, et les bateaux aux voiles gonflées continuent de voguer là-bas… Pauvre Icare, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner alors que se joue le drame de ta vie…que ton rêve disparaît dans l’écume… et que s’accomplit la grande fatalité de l’immense et terrible solitude de l’être humain…
eva baila (copyright France 2008©)
Tags : peinture, mots
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Commentaires
Il a essayé au moins ! Il a payé de sa vie ! Je te souhaite à toi aussi un bon réveillon et une bonne année 2012 Philippe.
Oui, c'est ma lecture. Car bien que la société soit indifférente aux autres, elle se mobilise quand quelqu'un se noie. Effectivement Icare est peu visible : à mon avis c'est voulu, car en se noyant, par son échec, il passe du statut de demi-dieu à celui d' homme ordinaire ...Il a malgré tout réalisé le rêve de tout homme, le mien en tout cas : voler, voler et survoler des paysages sublimes.
Je te souhaite une bonne fin d'année. Elle va très vite laisser sa place à une autre qui sera, je l'espère, très heureuse.
Mes meilleurs voeux pour 2012.Faut vraiment le chercher Icare qui se noie dans l'indifférence totale, heureusement que tu nous le dis ! Pauvre Icare, combien de ce monde sont dans la même situation. Bisous bisous Eva et bonnes fêtes et très bonne annéeCette lumineuse citation de l'Ecclésiaste a été longtemps un leit-motiv pour moi ! J'ai changé ce refrain pour : Boire le soleil comme lézard sur la pierre ! avec la vieillesse, un semblant de sagesse tranquille m'est venue !
Tu es sévère : l'idéal du laboureur, c'est de tracer son sillon droit, l'idéal du berger, c'est de récupérer la brebis égarée, chacun d'entre nous a un idéal ("si tu ne peux pas être une étoile au firmament, soit une lampe en ta maison" Proverbe arabe)... Chacun, en entrant dans le tableau y trouve ce qu'il a en lui... Moi qui ne crée rien, j'y ai trouvé simplement la solitude de celui qui est tiré du néant, par le hasard de la naissance, et qui se sent complètement étranger à ce monde rationnel...
Même les plus entourés et les mieux aimés d'entre nous soufrent à un moment ou à un autre, d'une extrême solitude... d'une solitude définitive...
Il faut vraiment entrer dans le tableau (attiré par son titre même : "la chute d'Icare") pour y trouver ce malheureux dont on ne voit plus que les jambes ... La tragédie qui est la sienne passe complètement inaperçue si l'on ne cherche pas à comprendre ce titre...
Dans d'autres toiles, Bruegel est aussi un journaliste, un témoin de son temps : il peint des personnages en situation, il raconte aussi des anecdotes; on trouve dans ses tableaux une multitude de détails intéressants concernant la société de son époque... C'est en copiant certains de ses tableaux que j'ai pu observer des détails qui passent complètement inaperçus si on ne fait que regarder...
oui, parce que les tragédies individuelles, finalement, ne sont que des anecdotes comparées à la trajectoire de la planète, à celle des civilisations, à celle des peuples...
Je rectifie mon point de vue d'avant. Il y a certes la solitude de l'être humain.
Icare meurt pour avoir essayé de voler avec des ailes collées à la cire et pour s'être approché trop près du soleil : la mort d'Icare, c'est le risque que prend celui qui va hors des sentiers battus pour s'élever vers son ideal. Ideal qui risque de le brûler...Dans le tableau, il y a ceux qui n'ont as d'ideal et qui continuent à vaquer à leurs occupations quotidiennes dans l'indifférence générale.Le tableau traite de la solitude du créateur avant tout.Icare meurt dans l'indifférence générale. Le monde continue à tourner...Tu vois juste Eva, ce qui me marque dans cette scène c'est l'indifférence totale de la nature et du quotidien par rapport au drame qui se joue.
Eh eh, tu parlais bien "d'entrer dans les tableaux"...Rien de nouveau sous le soleil, vanité, tout n'est que vanité et poursuite du vent, est-il écrit dans la bible, et peint sur un tableau ajouterais-je, le mythe d'Icare continue de nos jours !On retrouve souvent ce thème de la solitude parmi la multitude,chez munch, Sempé, deux artistes qui n'ont rien à voir mais touchés eux aussi par ce sentiment face à la société humaine....
merci , je ne connaissais pas cette toile !
très bonne fin de semaine en attendant la nouvelle année !!! biseNotre lot a tous...helas.Les peintres étaient aussi les photographes d'autrefois lorsque la photo n'existait pas encore... L'art pictural a évolué avec l'invention de la photo : les peintres n'ayant plus besoin de copier la réalité, ils inventèrent de nouvelles façons de peindre... A son tour, la photo évolue pour imiter les techniques picturales... C'est très intéressant ! Bonsoir Yvon.
eva.Celle-ci est sur Wikipedia, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à en copier une moi-même et c'est un exercice assez amusant ! Merci de ton passage Christian.
eva.Je suis impressionné par la qualité de la reproduction de l'oeuvre .C'est vrai Giselle, on ne peut rien te cacher : j'aime beaucoup la peinture et la poésie de Michel, j'aime sa sensibilité, sa grande finesse, sa générosité et sa science de la photographie...
Amitiés. eva.Dans le cadre classique d'OB je ne peux pas faire mieux ! Après pour changer les normes, il faut être bon en informatique ! Merci Phil et Chris... Je viens chez vous dans un moment.
eva.Oui, c'est dommage certainement... Tes compte-rendu de voyages sont déjà tellement intéressant, j'imagine ce que devait être l'imaginaire, la poésie, l'écriture chez toi...
Icare, est avec Ulysse, l'un de mes héros préférés...
Merci Mathilde pour ce com si personnalisé et si chaleureux.
@ bientôt. eva.Une certaine solitude est nécessaire je pense! Qui serait sans doute la conscience de soi! Tant que la connexion n'est pas faite! L’homme est fondamentalement seul! Il y a tant de solitudes!!! J’adore venir te lire, j'écrivais davantage avant et puis je me suis tue petit à petit! C’est dommage!! Bonne soirée à toi.Une belle représentation...mériterait une grande photo.BisesOui ,
Tu as tout dit Eva de la fatalité de la solitude de l'être humain...
Merci pour la finesse de ton esprit!J.Bonjour chère Eva, ton blog est toujours une source de connaissances et je ne peux pas tout regarder hélas pas le temps, mais qu'elle plaisir de savoir le lien avec l'artiste Michel Giliberti. Bisous a tout à l'heure. Giselle
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A bientôt et bonne année et tous mes voeux de bonheur