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    La Tapisserie de Bayeux.

     

    Sur près de 70 mètres de long, c’est le récit brodé de la conquête de l’Angleterre en l’an 1066 par Guillaume Duc de Normandie. Remarquablement conservée, la Tapisserie de Bayeux est inscrite au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO.

    Ce document unique au monde daté du XIe siècle, considéré comme l’une des premières bandes dessinées de l’Histoire, met en scène plus de 600 personnages, 200 chevaux, une quarantaine de navires et plusieurs centaines d’animaux et figures mythologiques.

    Plus de 900 ans après sa création, cette fresque de lin et de laine nous immerge dans une fabuleuse épopée médiévale. Elle était autrefois attribuée à tort à la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant (1028-1087). En réalité, son commanditaire est certainement Odon de Conteville, évêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume. Au lendemain de la victoire de Hastings, Odon devint le second personnage du royaume : en l’absence de son frère, il le replaçait en tant que « vice-roi ». Il reçut de nombreux domaines en Angleterre, ainsi que le comté du Kent. Or, dans ce comté, comme dans le reste du pays, se trouvaient de nombreux ateliers de broderie. De plus, les moines de la cathédrale et ceux de Saint Augustin de Cantorbéry réalisaient dans leur scriptorium respectif, des manuscrits enluminés, dont certaines illustrations ont servi de modèle aux dessinateurs et aux brodeurs (ou brodeuses). La grande majorité des spécialistes admettent aujourd’hui que la Tapisserie a été confectionnée en Angleterre, et vraisemblablement à Cantorbéry, par une équipe composée d’Anglais et de Normands.

    Cette toile de lin très fine, de fond écru, brodée avec des laines de couleur, longue de 68,38m et large de 48 à 51cm est constituée de neuf lés, joints les uns aux autres par de fines coutures. Le centre de la toile, occupé par le récit historique, est encadré par deux bordures décoratives de chacune 7 à 8 cm de haut. Cette toile est surmontée d’une bande de lin (numérotée tardivement de 1 à 58) permettant son accrochage chaque fois qu’elle était exposée dans la cathédrale de Bayeux. Une doublure protège le revers de l’œuvre.

    Les laines utilisées pour la broderie ont été teintes à partir des trois colorants végétaux : la garance (rouge), la gaude (jaune) et le pastel (bleu indigotine). Ils donnent suivant leur utilisation pure ou les mélanges réalisés par les teinturiers, une dizaine de coloris aux nuances variées : rouge, jaune, beige, bleu foncé, vert.

    Les quatre points de broderie utilisés sont le point de couchage, dénommé aussi « point de Bayeux » exécuté en plusieurs temps. Le premier consiste à tendre des fils recouvrant presque le dessin ; le second à recouvrir perpendiculairement les premiers fils par des fils espacés d’environ 3 mm ; enfin, de petits points fixent le tout sur la toile. Les reliefs ainsi obtenus sont soulignés d’un point de tige qui dans certains cas, a été exécuté avant même le remplissage des sujets. Ce point de tige sert aussi à tracer des visages, des  mains et le texte qui court sous la bordure supérieure. Un point de chaînette et un point fendu sont utilisés pour donner plus de relief à certaines lettres et à certains motifs linéaires.

     Aucun homme, aucun animal de la Tapisserie de Bayeux n’est en position immobile et statique. Tout dans l’attitude suggère le mouvement et la vie. L’inclinaison de la tête, la position des pieds, le geste de la main, le froncement du sourcil, le jeu du regard donnent une vie intense aux personnages. De même les animaux, comme les oiseaux des bordures, manifestent leur vitalité.

    La dernière image de la Tapisserie a été très restaurée au XIXe siècle. L’arbre est figé dans sa raideur et les hommes sont dotés de traits grossiers. La Tapisserie est-elle inachevée ou bien quelques scènes ont-elles disparu ? On ne peut le dire. Une gravure du début du XVIIIe siècle atteste déjà de sa mutilation à cet endroit. Il est plaisant de croire qu’elle se terminait par la scène de couronnement de Guillaume à l’abbaye de Westminster le jour de Noël 1066, puis par une broderie décorative verticale. Il est peu vraisemblable qu’elle ait raconté la marche victorieuse des Normands sur Londres, en passant par Douvres, Cantorbéry, Southwark, Wallingford, Berkhamsted. 

    Pierre Bouet et François Neveux (Université de Caen) 

     

     

     


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    Westminster Houses of Parliament... and the Thames



      

             Big Ben




    (Very Big Ben !)


    La relève de la Garde devant Buckingham Palace




    Westminster Abbaye


     

                 
              Harrods (very expansive !)



           
    St Paul's Cathedral




                                                                                                                   au loin : Tower Bridge



    Tower Bridge




         

     









































       photos eva baila ©


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