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    Cordes sur Ciel (Tarn)

     

     

    "On voyage pendant des années sans trop savoir ce que l'on cherche, on erre dans le bruit, empêtré de désirs ou de repentirs et l'on parvient soudain dans l'un de ces deux ou trois lieux qui attendent chacun de nous en ce monde. Le voyageur qui, de la terrasse de Cordes, regarde la nuit d'été sait ainsi qu'il n'a pas besoin d'aller plus loin et que, s'il le veut, la beauté ici, jour après jour, l'enlèvera à toute solitude. Le silence devient vaste et léger sur la vieille cité déserte. Et l'on se dit que cette carène, incrustée de vieux et précieux coquillages, s'est échouée tout au bout du monde, à la frontière d'un autre univers, et qu'ici les amants ennemis vont enfin s'étreindre, l'amour et la création vont s'équilibrer enfin...

    Car c'est bien là ce qui fait l'enchantement de Cordes : tout y est beau, même le regret."

     

    Albert Camus.

     

    (illustration : Cordes vue des Cabanes, Yves Brayer, huile sur toile 1941)

     

    Cordes sur Ciel (Tarn)

     

    Cordes sur Ciel (Tarn)

     

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    Côte amalfitaine 7a

     

    Ulysse ne pouvait oublier la douceur de Calypso…

     

    Il se souvenait de sa douceur comme d’un fruit au bord des lèvres, il se souvenait de ses mains comme le dernier voile sous la lune, il se souvenait de son regard velours qui le prenait tout soudain par le cœur, il se souvenait de sa voix et de son rire, de la saveur épicée de sa peau, de la veine bleue à son poignet délicat, de ses doigts fuselés de musicienne qui savait toutes les notes de la joie raffinée…

     

    Ulysse ne pouvait oublier la grâce languissante de Calypso, son allure de nymphe, son pas dansant, sa nuque gracile sous la chevelure parfumée, ses mains comme des oiseaux…

     

    De retour à Ithaque, Ulysse avait bien tenté de s’intéresser aux affaires de son royaume…

    Peine perdue ! Sa reine était fatiguée d’avoir trop attendu, et son vieux chien était mort de surprise en le retrouvant. Une cour veule et agitée tournoyait dans son palais. Ulysse, dans une froide colère, tua les prétendants comme il était écrit qu’il devait le faire…

     

    Mais… Ulysse ne pouvait oublier la douceur de Calypso…

    Il se souvenait de sa douceur comme une coupe au bord des lèvres, il se souvenait de ses mains comme un baume sur ses reins, il se souvenait de son sourire, de son regard, de sa voix… Un peu d’elle gravitait autour de lui sans rémission…

     

    Et le souvenir de Calypso qui sembla tout d’abord un élixir enivrant devint vite une drogue dont le manque lui faisait une douleur lancinante la nuit, dans la grande solitude de sa couche.

     

    Ulysse ne put jamais oublier la douceur de Calypso...

                                                                                              eva  © (texte et photos)

     

     

     

    Calypso.

     

     


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    Sappho

     

    Sappho, poétesse lyrique grecque du 7e et 6e s. av. JC se jettera du haut du rocher de Leucate par amour pour Phaon le Mytilénien. (photo prise au Musée National Archéologique de Naples, fresque provenant du site de Pompéi, Région VI, Insula Occidentalis)

     

     

     

     

     

     

    Lettre de Sappho à Phaon (fiction) : 

     

    « …Et de toutes celles qui ont suivi tes pas,

     je resterai la seule à posséder ton ombre, la couleur de ta voix,

    et le poids mystérieux de ton regard...

    La seule à les avoir aimés assez pour en saisir à jamais

    l'évanescence, la tessiture, et le secret. »   eva ©

     

    Pompei, villa des Mystères

     

     texte et photos eva ©

     

     


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    Ravello

     

    "J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres."

     

                                                         Paul Eluard (Derniers poèmes d'amour)


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