"Le taureau" de René Char.

Il ne fait jamais nuit quand tu meurs,
Cerné de ténèbres qui crient.
Soleil aux deux pointes semblables.

Fauve d'amour, vérité dans l'épée,

Couple qui se poignarde unique parmi tous.

Tout est dit dans ces lignes.

J'ai assisté à une corrida en Arles pour faire des photos (qui sont réussies).

Je ne les posterai pas car j'ai ressenti un malaise en voyant ce spectacle que pourrait avoir un "regardant".

Courage obstiné de Padilla (mata-d'or) , éborgné par une corne justement , et interrogation du taureau qui se demande ce qu'il fout là.

Un couple de jeunes à ma gauche sur les gradins , je demande à la jeune fille si elle supporte la vision du combat , elle de me dire ...........Regardez par le viseur de votre appareil photo ce sera moins "dur".

Bises Eva

• • eva-maïa

    Samedi 24 Octobre 2015 à 12:04
    

    "couple qui se poignarde".... c'est la définition même du couple (non ?) c'est la définition de la PASSION (je ne parle évidemment pas du compagnonnage des vieux couples... assaisonné à la tendresse et à l'amitié... Je parle de la passion terrible et destructrice... 

Ma raison ne trouve aucune excuse à la corrida.
Ma sensibilité aime cette liturgie dévastatrice.

• • eva-maïa

    Samedi 24 Octobre 2015 à 09:25
    

    Tu as tout dit mon ami ! C'est pareil pour moi... je ressens la même chose avec parfois un peu d'embarras (ou un peu de honte)...

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Plus en douceur qu'en tauromachie en tout cas, puisque tué en une fraction de seconde sans douleur, alors que les taureaux......

Une fête du sang et de la mort. C'est certain. Mais elle est si ancienne. Je ne sais que penser de cet étrange rituel où l'homme s'offre à la mort en saluant la bête qu'il va égorger. Des chefs-d'oeuvre se sont nourris de sa barbarie (je pense bien sûr à Carmen et à bien des tableaux et dessins de Picasso).

Et si ce billet permettait d'évoquer le superbe film de Pablo Berger "Blanca Nieves". Film muet, en noir et blanc de 2012, tellement original, d'une telle beauté formelle qu'il en devient inoubliable. L'histoire se passe en 1920 et la petite Carmen est fille de matador. Après bien des déboires, elle se retrouve au sein d'une troupe itinérante de nains matadors qui lui donnent son nom Blanca Nieves. Elle portera elle aussi l'habit de lumière... (ce film a été diffusé par Arte il y a peu de temps)

• • eva-maïa

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:32
    

    Je n'ai pas vu ce film, mais sur le net, il semblerait que Blancanieves soit un remake de Blanche Neige et les 7 nains... (la vie, l'amor, l'amour.... et ça correspond à peu près aux billets que j'ai fait antérieurement)

Tout lu, regardé la superbe photo de Michel Gilberti , mais je n'aime pas, j'aurais simplement trop peur ...pour l'homme et pour le taureau....

Dommage de mettre ce tableau à la corbeille !

Eva , je t'embrasse, bonne nuit

• • eva-maïa

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:33
    

    Noëlle, je n'aime pas non plus.... tout le côté commercial-tiroir-caisse... Bises tout plein !

La corrida, sujet emblématique de notre période qui s'émeut bien souvent pour des bonnes causes au détriment hélas de bien d'autres moins agressives ou moins voyantes. Je ne vais pas trop rentrer dans l'arène mais juste pour te dire que ma position, favorable, rejoint assez facilement tes commentaires. Cette toile ne résume pas la corrida malgré son titre mais elle nous interroge à travers ces gouttes de sang qui dégoulinent des habits des matadors. Sang du taureau, mais aussi sang de l'homme qui affronte le fauve de presque 10 fois son poids car la corrida est surtout un combat, celui de l'intelligence contre la force!

• • eva-maïa

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:34
    

    Oui, il s'agit bien du sang du torero AUSSI, j'ai dit ça à Dan, et je l'ai aussi laissé entendre dans mes billets antérieurs.

Bonjour Eva,

De l'élevage des poulets à la corrida...Mouai... Bizarre amalgame.

Le toréador des poulets court moins de risque (à part la grippe aviaire).

• • pierre*

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 21:10
    

    "Torero de poulets", j'évoquais les combats de coqs...

    "Ceux qui militent contre la corrida....baffrent...la chair des animaux", là, j'abandonne, l’amalgame est  trop fort.

    Merci pour ce sujet à réfleXions multiples...

  • eva-maïa

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:37
    

    Je n'ai pas connaissance d'activité de "torero de poulets" mais ce que je sais, c'est que les mêmes qui militent contre la corrida dont aussi ceux qui baffrent honteusement plus que de raison la chair des animaux sacrifiés dans les abattoirs de toutes sortes...

C’est pas faux au sujet des élevages des animaux de boucherie, mais leur abattage se fait de plus en plus en « «douceur», bien que la mort reste la mort, de plus c’est pour nourrir des êtres humains qu’ils sont abattus, une nécessité que nous «impose» la nature, alors que la corrida ne nous est pas imposé par cette même nature, c’est simplement pour le «««plaisir»»» des spectateurs, et là, il n’ y a aucune nécessité !
Sachant que l’on peut discuter ici mon commentaire n’a rien d’agressif bien entendu, chacun voyant midi à sa porte au sujet de n’importe quel opinion !
Bonne journée Eva.

• • eva-maïa

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:37
    

    des abattages en douceur ???? ah bon ! 

Ne jamais jeter un billet... pour les retardataires :-) Quant à ma position sur la tauromachie (si ça intéresse quelqu'un), je suis comme toi assez mitigé... dans toute décision, il y a du pour et du contre... ne serait-il possible d'y mettre fin tout en laissant de superbes taureaux sauvages en liberté ? La concession n'étant pas vraiment le propre de l'homme... 

• • eva-maïa

    Jeudi 22 Octobre 2015 à 10:41
    

    heu.... ça ne satisfait pas la symbolique de la corrida... Il faudrait restaurer alors les jeux de l'arène comme sur l'île de Minos http://maia-blog.eklablog.com/l-amor-la-mort-a108900050

Ce tableau traduit assez bien l’horreur qu’est la tauromachie !

• • eva-maïa

    Mardi 20 Octobre 2015 à 23:49
    

    Bonsoir Dan ! Tu sauves mon billet :-)) car vu le peu d'empressement des visiteurs, je m'apprêtais à le mettre à la corbeille ! En réalité, ce tableau est une toile d'Yves Brayer. J'aime beaucoup peindre les tissus, et n'ayant pas pu achever cette copie de Brayer intitulée "Nature Morte aux habits de lumière" j'ai décidé d'en faire "ça"... (mais pas vraiment, car la copie attend sagement que je la termine soigneusement). Voilà, j'ajoute que je suis fascinée par la corrida... je n'aime pas, mais... ça me fascine. J'ajoute aussi que le sang qui dégoutte des habits n'est pas toujours celui des taureaux... il ne faut pas l'oublier... J'ajoute encore que la fin de la corrida signifiera aussi la fin des taureaux magnifiques qui sont élevés en liberté... Alors... Et tant qu'on y est, on pourrait pleurer sur les élevages intensifs de cochons, de poulets, et de bovins. Je te signale en passant que je mange très peu de viande, parce que ça me répugne...