• Isabelle Eberhardt, notes de route...

     

    Danae

     

     

    " Beaux jours de sable et de soleil ! Rien d'amer ne soulevait mon coeur. J'avais trouvé le fond de ma respiration morale. La force joyeuse de la terre était en moi. Je me sentais immortelle et si riche dans ma pauvreté !

     

    Après les battues et les randonnées dans le pays sombre de Ben-Zireg, le soir, sous les tentes applaties par l'espace, quand les dernières notes du clairon avaient agrandi le silence, nous nous couchions près des chevaux entravés aux piquets et qui mâchaient lentement leur poignée d'orge. Rien ne marquait plus l'heure. Bien souvent j'aspirais l'air annulé comme si le temps s'était arrêté. Je me souviendrai toujours de ces veillées si calmes dans une atmosphère de danger. Nous arrosions nos galettes azymes de nombreuses tasses d'un thé à la menthe préparé sur un feu d'alfa et d'épines, et nous restions longtemps à écouter le vent. Près des brindilles éteintes, commençaient alors d'interminables récits de la plus vague géographie, mais je savais toujours y mêler à point la citation attendue qui donnait au récit l'estampille de la vérité éternelle. Si complète est la discrétion musulmane qu'on ne me demandait rien de plus."

     

    Isabelle Eberhardt (Notes de route : Maroc, Algérie, Tunisie)

     

    La photo est de mon amie Danae : http://danae.unblog.fr/2010/01/20/voyage-dans-le-hoggar-68-charles-de-foucauld-suite/   

    « L'amoureuseL'attente (Rainer Maria Rilke) »

  • Commentaires

    23
    Samedi 9 Mars 2013 à 16:10

    Mais oui Danae !Moussa me prépare le thé ! c'est l'heure :)

    22
    Samedi 9 Mars 2013 à 15:35
    Merci chère Eva, heureuse de revoir Moussa, mon guide libyen ! Bises
    21
    Vendredi 15 Février 2013 à 12:00
    Le désert ne se raconte pas, il se vit….."Mano Dayak"
    20
    Jeudi 14 Février 2013 à 18:38

    François Augieras (écrivain confidentiel et un peu loufoque, mais ô combien attachant) était persuadé qu'il était aussi une réincarnation d'Isabelle, et comme elle, il a toujours cherché les ailleurs de lumière... Mais lui, il est mort à l'Hospice de Domme en Dordogne...

    19
    Jeudi 14 Février 2013 à 16:23
    Si tu me prends par les sentiments...
    J'adore cette Isabelle aux rêves plus grands qu'elle et qu'un oued en crue, compatissant, amena vers les ailleurs de lumière auxquels elle aspirait.
    18
    Mercredi 13 Février 2013 à 20:01

    Bientôt j'aurai plus de temps pour lire tout ce que j'ai envie... et bien sûr je commencerai par Isabelle qui me fascine mais dont je n'ai pas lu grand chose (juste un petit conte : "Yasmina") 

    Cette très belle citation que tu m'offres en partage, correspond à ce que j'ai ressenti lorsque je suis allée là-bas, dans les dunes de Merzouga...

    17
    Mercredi 13 Février 2013 à 19:55

    ah ! j'avais vu quelque chose d'un peu semblable sur un blog d'un ami marocain : la cuisson d'un mouton entier à l'étouffée dans un four creusé dans le sol (il faudrait que je retrouve le lien)... Je vais chercher ça !

    16
    Mercredi 13 Février 2013 à 17:52
    chère Eva,
    Je suis une passionnée des écrits d'Isabelle Eberhart. J'ai adoré lire "au pays des sables"
    « Il est des heures à part, des instants très mystérieusement privilégiés, où certaines contrées nous révèlent, en une intuition subite, leur âme, en quelque sorte leur essence propre, où nous en concevons une vision juste, unique et que des mois d’étude patiente ne sauraient plus ni compléter, ni même modifier. »
    et aussi le livre d'Edmonde Charles Roux, Isabelle du désert, un désir d'Orient
    Merci de nous rappeler ces personnes au destin si lumineux qu'il rachète la noirceur du monde!
    15
    Mercredi 13 Février 2013 à 11:42
    Très beau texte et superbe photographie!
    Je vais aller voir le blogue de ton amie.
    Bises Eva.
    14
    Mercredi 13 Février 2013 à 01:13
    Gargoulette c'est la cuisson traditionnelle dans cette sorte d'amphore en terre cuite , bouchée, mise directement dans le feu, dans le sable, sous le ciel du désert Tunisien. Un délice !
    Je croyais que c'était plus connu que cela.
    Bonne nuit Eva.
    13
    Mardi 12 Février 2013 à 21:41
    La balade va être longue !j'aime beaucoup !

    Bises Eva
    12
    Mardi 12 Février 2013 à 20:41

    Danae a un très joli blog, plein d'aventures ! Bises du soir Noëlle !

    11
    Mardi 12 Février 2013 à 20:40

    ah comme ça je comprends ! c'est une sorte de ragoût... et gargoulette, c'est le nom du blog !  Quand on me dit "gargoulette" je pense à l'espèce de gourde en peau de chèvre, des bergers de Provence (boire à la gargoulette : de haut, sans toucher le bec en os de la bouche : un petit jet direct et miraculeux !)

    10
    Mardi 12 Février 2013 à 20:35

    tu vois ! Il allait bien avec le texte d'Isabelle ! je n'ai pas hésité une seconde ! Bises ma Danae 

    9
    Mardi 12 Février 2013 à 14:33
    Merci Eva , j'ai commencé la balade chez Danae , ton amie...

    Bises
    8
    Mardi 12 Février 2013 à 13:36
    ah voilà qui m'étonne : http://www.tunisie.ouest-atlantis.com/gargoulette.html -
    Et oui c'est une cérémonie du thé, un rituel d'éternité.
    7
    Mardi 12 Février 2013 à 11:33
    Merci Eva, quelle surprise de retrouver mon beau Moussa sur ton blog aujourd'hui ! Isabelle Ebernhard est comme Alexandra David Neel et Théodore Monod des personnages que j'admire pour leurs parcours aventureux dans des contrées difficiles ! Bises chère Eva
    6
    Mardi 12 Février 2013 à 11:06

    oui Noëlle, belle aventure et belle écriture. Et Danae, c'est un peu Isabelle : une aventurière joyeuse au destin bien moins tragique, mais une vraie voyageuse qui raconte avec humour ses pérégrinations ! Bises Noëlle 

    5
    Mardi 12 Février 2013 à 11:04

    le mouton à la gargoulette ? connais pas ! Ce que j'aime sur cette image, c'est le cérémonial, c'est le geste de l'homme Bleu, le geste du poignet qui fait mousser le thé dans le verre... versé de haut, en un mouvement précis et rapide... l'expression grave et concentrée du visage... Bonne journée Nathanaël !

    4
    Mardi 12 Février 2013 à 09:08
    Belle aventure que la vie d'Isabelle Eberhardt !

    Un peu de rêve , merci

    Bises Eva
    3
    Mardi 12 Février 2013 à 01:22
    La première fois que j'ai bu le thé à la menthe comme ça , c'était en Mauritanie , j'avais 10 ans, je n'ai pas dormi de la nuit ! Souvenir des nuit dans le désert .
    Et le mouton tunisien à la gargoulette ? Hum... Merci de raviver ces bons souvenirs Eva .
    2
    Lundi 11 Février 2013 à 23:55

    c'est que Isabelle du Désert, elle l'a tant aimé... C'était une vraie aventurière... tout comme Danae, qui partait sac au dos ! Bonne nuit Dan !

    1
    DAN
    Lundi 11 Février 2013 à 23:52
    Quand on a connu des soirées dans le désert (bien qu'étant en hôtel) on retrouve dans ces quelques mots l'atmosphère si particulière de la tombée du jour au Sahara !
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :