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Lorsqu'on prend, au bas de la colline, la rue escarpée qui traverse le village, apparaît, suspendue entre ciel et terre, la ravissante façade du Café des Nattes ou el-Qahoua el-Alia (le Café haut perché), façade mille et mille fois dessinée, peinte, photographiée. A l'intérieur, les plafonds à solives et les colonnes qui les soutiennent sont peints de bandes, droites ou en spirale, rouges et vertes, à liseré blanc. On vous y servira un café turc parfumé à l'eau de fleur d'oranger ou un thé aux pignons...
A Sidi Bou Saïd, les écrivains André Gide, Henry de Montherlant, Federico Garcia Lorca, Georges Duhamel et le philosophe Michel Foucault ont laissé des souvenirs vivaces. Sur les pas de Paul Klee, Auguste Macke et le Baron d'Erlanger, les peintres tunisiens ont fait de Sidi Bou Saïd leur terre de prédilection : Jellal Ben Abdallah, Abdelaziz Gorgi, Hédi Turki, Ali Bellagha, Brahim Dhahak...
photos eva baila mai 2008 ©
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La Tour Hassan se dresse majestueusement depuis plus de 8 siècles sur la colline dominant le Bou Regreg. Elle est l'un des plus prestigieux monuments de Rabat et l'emblème de la ville. C'est le minaret inachevé de la mosquée Hassan construite par Yacoub el Mansour vers 1196. L'édification de cette mosquée aux dimensions colossales sans rapport avec la population de Rabat à cette époque, laisse penser que le souverain almohade projetait de faire de Rabat sa nouvelle capitale d'empire. Après la mort de Yacoub el Mansour en 1199 la mosquée inachevée fut laissée à l'abandon et seul le minaret résista au tremblement de terre de 1755.
La mosquée Hassan constituait un rectangle de 183 sur 139m (la mosquée de Cordoue 175x128m). C'était donc le plus grand édifice religieux de l'Occident musulman et seule la mosquée de Samarra (Irak) présente une taille supérieure. La grande cour s'étendait au pied du minaret et l'immense salle de prière hypostyle était divisée en 21 travées séparées par des rangées de colonnes massives surmontée de chapiteaux. Ce sont les vestiges de ces imposants piliers en pierre qui ont subsisté et qui donnent encore une impression d'infini et de grandeur.
(source : Guide Voir Hachette Maroc)
photos eva baila 2004 ©
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Hommage à Francisco Goya (Tres de Mayo) et Boris Vian (Le Temps de vivre)
Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler des pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l'odeur des arbres
Il respirait de tout son corps
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre.
Boris Vian
Le temps de vivre
Tres de Mayo Francisco Goya
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