• Vous,

    je ne vous regarde pas
    ma vie non plus ne vous regarde pas
    J'aime ce que j'aime
    et cela seul me regarde
    J'aime ceux que j'aime
    je les regarde
    ils m'en donnent le droit.

    (Jacques Prévert)

     

    photo eva baila ©


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  •                                                                                          Vue d'Amsterdam (Jacob van Ruisdael)

    Mon enfant, ma soeur,                                                        
    Songe à la douceur
    D'aller là-bas vivre ensemble !
    Aimer à loisir,
    Aimer et mourir                                         
    Au pays qui te ressemble !
    Les soleils mouillés
    De ces ciels brouillés
    Pour mon esprit ont les charmes                                            Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Si mystérieux                                                                       Luxe, calme et volupté.
    De tes traîtres yeux,

    Brillant à travers leurs larmes.                                             Vois sur ces canaux

                                                                                               Dormir ces vaisseaux

    Là tout n'est qu'ordre et beauté,                                          Dont l'humeur est vagabonde ;

    Luxe, calme et volupté.                                                         C'est pour assouvir
                                                                                               Ton moindre désir
    Des meubles luisants,                                                           Qu'ils viennent du bout du monde.
    Polis par les ans,                                                                  - Les soleils couchants
    Décoreraient notre chambre;                                                Revêtent les champs,
    Les plus rares fleurs                                                            Les canaux, la ville entière,
    Mêlant leurs odeurs                                                             D'hyacinthe et d'or ;
    Aux vagues senteurs de l'ambre,                                           Le monde s'endort
    Les riches plafonds,                                                             Dans une chaude lumière.
    Les miroirs profonds,
    La splendeur orientale,                                                         Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Tout y parlerait                                                                    Luxe, calme et volupté.
    A l'âme en secret
    Sa douce langue natale.                                                        Charles Baudelaire.
                                                                                                (Spleen et Idéal)



    photo Aforassem : les canaux d'Amsterdam

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  • Sur le soupir de l'amie
    toute la nuit se soulève,
    une caresse brève
    parcourt le ciel ébloui.

    C'est comme si dans l'univers
    une force élémentaire
    redevenait la mère
    de tout amour qui se perd.

     



    Rayner Maria Rilcke
    (Vergers)

     

    photo eva baila ©


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  •  

    "Tout le monde se servait d'une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l'Orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s'y établirent. Ils se dirent l'un à l'autre : « Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! » La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! »

    Dieu descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Dieu dit : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres. » Dieu les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c'est là que Dieu confondit le langage de tous les habitants de la terre et c'est là qu'Il les dispersa sur toute la face de la terre."

    (Genèse, chapitre 11, Bible de Jérusalem)

    L’origine de ce mythe est bien évidemment la Mésopotamie voisine mais ses modalités d’élaboration sont encore mal définies. Son origine pourrait être la déportation à Babylone d’une partie de la population juive en 597 après la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor II (604-552). La déportation de populations civiles était une pratique courante à cette époque pour amener le calme dans les régions rebelles. Les Juifs auraient été subjugués par la grande ziggurat de Marduk, située au cœur du sanctuaire de l’Esagil : « temple dont la tête est élevée ». La ziggurat en elle-même était appelée l’Etermenanki : « temple-fondation du ciel et de la terre ». Selon Francis Joannès, elle était conçue comme « le pivot qui réunissait le ciel et la terre et assurait l’unité de l’Univers ». (source : Wikipedia)

     


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