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    Point de fuite...

     

     

     

    Sa voix était douce et soyeuse, et son accent de nulle part : elle prononçait toutes les syllabes avec une intonation à peine chantante, faisant à peine danser les mots à l'oreille...

      Elle lui dit alors :   "Tu aimes l'impressionnisme, que l'on regarde avec émerveillement en clignant les paupières pour faire vibrer la lumière, tu aimes Monet que j'aime aussi, mais je vais t'apprendre le Surréalisme...    Tu vois ce tableau, tu vois cette allée ombragée, c'est ici que l'on se quitte..."    Et lui, tout interdit de surprise, sans qu'il pût faire un geste, la vit franchir le cadre du tableau, et s'éloigner dans l'allée bordée d'arbres frémissants... Elle s'éloignait lentement sans se retourner, elle s'éloignait avec ses rêves et ses douceurs cruelles, elle s'éloignait pour se confondre avec l'enfant qu'elle n'avait jamais été... Elle s'éloignait enfin pour ne plus devenir qu'un petit point à l'horizon, un tout petit point, celui qu'on désigne habituellement dans la règle de la perspective, comme le point de fuite...   eva, © ce 24 novembre 2012


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  •                 Un petit port tranquille et ses bateaux qui se rangent au gré des courants, des lunes et des soleils qui s'aiment, s'attirent et se délaissent. Les voiles sont bleues, vertes, mauves ou rangées. La mer, elle, est silencieuse si le vent ne se fait point remarquer.

               J'aime l'abri du petit coude né de la rivière qui se jette à la mer, et le charme surranné des corps morts éparpillés. Ce sont de bien curieuses bouées qui ne retiennent pas les marées, mais les navires qui s'y amarrent. La nature nous promène dans son spectacle permanent, ses bruits, ses sources, et les délices de ses couleurs.

               Des nuages turbulents se baignent dans le ciel, éclaboussant le bleu de gris arrosés. Etrange impression de ce lieu aérien où il pleut des idées de rentrer auprès d'une cheminée, le regard allumé face aux flammes rouges cendrées qui projettent leur chaleur. Les dos des bateaux agitent leurs mâts secoués par les mouvements des flots, la musique des drissses et des chants d'oiseaux enchante ma pensée.

               Je rigole et je m'affole de cette illusion de paix, de ce lieu miroir où la guerre s'est effacée. Des souvenirs de peines qui ont existé bien avant que je sois né affleurent. Curieuse idée que de penser aux bombes qui, sans secret, déchiraient le ciel, crevaient les nuages, laissaient couler la colère rouge du pas de veines, transformaient les rues en artère de sang ou en arc-en-ciel de douleur.


                                                                                                                                                                                    JeffJoubert

    link Bleu Terre (site Léo Scheer)
    link Blog Reveenbleu

    Je remercie au passage les auteurs qui m'autorisent à poster sur ce blog leurs écrits en prose ou poésie. C'est un réel plaisir pour moi, qui,  je l'espère, est partagé par mes visiteurs. eva.

    photo eva ©


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    Le théâtre del Liceu : l'opéra de Barcelone a été restauré deux fois à la suite des incendies de 1861 et 1994.




    Dragon Art Déco d'une boutique de parapluies







    Plaça de la Boqueria, un pavement en mosaïque de Joan Mirò (1976)




























    Fontaine de Canaletes
    Dire de quelqu'un "qu'il boit de l'eau de Canaletes" signifie qu'il est de Barcelone.
    Cette fontaine date du 19eS (la légende veut que celui qui boit de son eau de source a l'assurance de revenir à Barcelone)




    L'avenue historique de la Rambla qui conduit à la mer est animée à toute heure du jour et de la nuit. Le nom de cette longue avenue appelée en catalan "Les Ramblas" vient du mot arabe ramlas qui désigne un torrent cessant de couler en saison sèche. En effet l'enceinte fortifiée de Barcelone suivait au 13eS la rive gauche d'un cours d'eau de ce type. Il fut canalisé à partir de 1366. Des monastères et l'université se sont établis au 16eS sur la rive opposée. Le lit du torrent a été comblé, et ces édifices ont disparu mais leur souvenir demeure dans les noms des cinq Ramblas qui forment l'avenue entre la très fréquentée Plaça de Catalunya et le Port Vell (Vieux Port).

    photo eva baila ©


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