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    Passeig de Gràcia, la Casa Battlò est le plus célèbre des trois édifices de la Manzana de la Discordia. Scintillant comme un bijou géant, sa façade est décorée de "trencadis" (tessons de carrelage), bleu, mauve et vert. Cette maison est surmontée d'une bosse couverte de carreaux de faïence représentant le dos hérissé d'écailles d'un dragon (d'où son surnom : la Casa del Drac ou Maison du Dragon). 


    A l'intérieur, on pénètre dans l'univers fantastique de Gaudì, où la cage d'ascenseur ressemble à un aquarium...


    ... les vitraux du séjour sont d'une beauté éblouissante...

    Sur la terrasse, on peut approcher le dos du dragon, son étroite crête couverte de céramiques irisées surplombant la façade....(rappel de la légende de San Jordi terrassant le dragon)


                                                                                                                                               
         ...les extraordinaires cheminées, éléments généralement fonctionnels et invisibles d'un immeuble, sont la signature de Gaudì. Celles-ci sont regroupées et ornées de motifs abstraits...





































    photos eva baila ©


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    La Pedrera ou "Casa Milà" fut la dernière oeuvre civile de Gaudì (1906 à 1912). Les balustrades des balcons, véritables sculptures en fer furent créées par Jujol à partir de la première qui fut dessinée et même forgée par Gaudì.


      

     





    La façade en pierre calcaire ressemble à une mer balayée par la tempête, les débris de mosaïque représentant l'écume et les balustrades, des masses d'algues... Gaudì était était très inspiré par la vie marine.


    Cette construction totalement exempte de lignes et d'angles droits a été conçue pour être fonctionnelle et constitue un exemple suprême d'architecture faite sculpture...

    La plupart de ces huit étages sont occupés par des appartements, les autres accueillent la Fundaciò Caixa Cataluya.











    L'immeuble n'a pas de murs intérieurs porteurs, il est supporté par des piliers en béton armé, bien visible dans le hall d'entrée.



    L'appartement-musée est meublé d'un mobilier majorquin dessiné par le designer Gaspar Homar (1870-1953)




    Sur le toit en terrasse trônent d'incroyables cheminées masquées surnommées "espantabruixes" (épouvantails à sorcières) en formes de hiboux, guerriers ou centurions. Loin d'être plate, la terrasse accuse des lignes ondoyantes à l'instar du reste de l'immeuble.





























    Incurvations et escaliers formant des vagues donnent à voir les patios intérieurs et la ligne d'horizon dominée par la grande oeuvre de l'architecte Gaudì : la Sagrada Familia, (à gauche de l'image) et par la Torre Agbar de l'architecte français Jean Nouvel (à droite sur l'image ci-dessous).


     


    photos eva ©       La Sagrada Familia (Barcelone et Gaudì)

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  • "Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée.
    ... Pour bien des choses délicieuses, Nathanaël, je me suis usé d'amour. Leur splendeur venait de ceci que j'ardais sans cesse pour elles. Je ne pouvais pas me lasser. Toute ferveur m'était une usure d'amour, une usure délicieuse.
    Hérétique entre les hérétiques, toujours m'attirèrent les opinions écartées, les extrêmes détours des pensées, les divergences. Chaque esprit ne m'intéressait que par ce qui le faisait différer des autres. J'en arrivais à bannir de moi la sympathie, n'y voyant plus que la reconnaissance d'une émotion commune.
    Non point la sympathie, Nathanaël, - l'amour."

    André Gide (Les nourritures terrestres)

    photo eva baila ©


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  • Platero est petit, doux, velu, si moelleux d'aspect qu'on le dirait tout en coton, sans ossature. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux escarboucles de cristal noir.

    Si je le laisse en liberté, il se dirige vers le pré et il caresse de son museau tiède, les effleurant à peine, les petites fleurs roses, jaunes ou azurées... Si je l'appelle doucement "Platero", il s'avance vers moi d'un petit trot joyeux qui semble rire, comme je ne sais quel grelot idéal...

    Il mange tout ce que je lui donne. Il raffole des mandarines, du muscat d'ambre, des figues violâtres, avec leur minuscule goutte de miel cristallin...

    Il est tendre et caressant comme un enfant, comme une petite fille... ; mais il est dur et sec, intérieurement, comme une pierre. Lorsque nous traversons, le dimanche, les dernières ruelles du village, les campagnards, lents et coquets, s'arrêtent pour le regarder :
    - On dirait de l'acier...
    De l'acier, mais oui. De l'acier mêlé d'un argent de lune.

                                                             Platero y yo (Juan Ramon  Jimenez) Traduction de Claude Couffon 

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