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    Jacqus Azema

     

    Jacques Azema est avec Majorelle, celui qui a le plus influencé la peinture faite à Marrakech. Après avoir été lauréat de l'Ecole des arts déco de Paris, Jacques Azema s'installe en 1930 dans la ville ocre, où il anime des ateliers de peinture et enseigne également à l'Ecole des Beaux Arts de Casablanca. Subtilement colorées, ses oeuvres sont des plus rares, car sa production était très limitée. 

     

     

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    Les moissonneurs  (tempera sur carton 35 x 48cm)


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    Le chemin de sable

     

    Ne pas se rappeler en suivant ce chemin...

    Ne pas se rappeler, je te donnais la main.

    Nos pas étaient semblables,

    Nos ombres s'accordaient devant nous sur le sable,

    Nous regardions très loin, ou tout près, simplement.

    L'air sentait ce qu'il sent en ce moment.

    Le vent ne venait pas de l'Océan. De là

    Ni d'ailleurs. Pas de vent. Pas de nuage. Un pin

    Dont le jumeau fut coupé dans le temps

    Etait seul. Nous parlions ou nous ne parlions pas.

    Nous passions, mais si sûrs de la belle heure stable !

    Ne te retourne pas sur le chemin de sable.

     

    Sabine Sicaud (1913-1928)

     

    photo eva (sable de la dune du Pyla)


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    hier...

     

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    puis aujourd'hui !

     

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     Jardin botanique de Palerme (les cactus)3

     

    "Monsieur,

     

    Vous me demandez de venir passer une huitaine de jours chez vous, c'est à dire auprès de ma fille que j'adore. Vous qui vivez auprès d'elle, vous savez combien je la vois rarement, combien sa présence m'enchante, et je suis touchée que vous m'invitiez à venir la voir. Pourtant, je n'accepterai pas votre aimable invitation, du moins pas maintenant. Voici pourquoi : mon cactus rose va probablement fleurir ! C'est une plante très rare, que l'on m'a donnée, et qui, m'a-t-on dit, ne fleurit sous nos climats que tous les quatre ans. Or, je suis déjà une très vieille femme, et, si je m'absentais pendant que mon cactus rose va fleurir, je suis certaine de ne pas le voir refleurir une autre fois...

     

    Veuillez donc accepter, Monsieur, avec mon remerciement sincère, l'expression de mes sentiments distingués et de mon regret."

     

    Ce billet signé Sidonie Colette née Landoy, fut écrit par ma mère à l'un de mes maris, le second. L'année d'après, elle mourait, âgée de soixante-dix sept ans. Au cours des heures où je me sens inférieure à tout ce qui m'entoure, menacée par ma propre médiocrité, effrayée de découvrir qu'un muscle perd sa vigueur, un désir sa force, une douleur la trempe affilée de son tranchant, je puis pourtant me redresser et me dire : "Je suis la fille de celle qui écrivit cette lettre, -cette lettre et tant d'autres que j'ai gardées. Celle-ci en dix lignes, m'enseigne qu'à soixante seize ans elle projetait et entreprenait des voyages, mais que l'éclosion possible, l'attente d'une fleur tropicale suspendait tout et faisait silence même dans son coeur destiné à l'amour. Je suis la fille d'une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d'une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d'argent pour autrui, courut sous la neige fouetttée de vent crier de porte en porte, chez des riches, qu'un enfant, près d'un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues... Puissé-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d'éclore, infatigablement, pendant trois quarts de siècle..."

     

    Colette (La naissance du jour. 1928)         


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