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ET (Didier Griparis)
ET
Mon corps, étonné de vieillir,
Regarde les signes du passé venir à leur tour.
Et ma vie, de petits riens pris au sérieux,
S'effiloche et tente encore de séduire.
Elle y réussit parfois.
Mais ce soir tous ces bruits m'aspirent,
Me grignotent.
Ces voix et ces cris me rongent, m'érodent,
M'exténuent.
Je pense à ma maison aux murs jaunis,
Ce rien, ce pas grand-chose,
Modeste exil.
Un abri contre le temps,
Mais inutile.
Car c'est de dedans que vient la mort.
Je n'ai pas, pas encore, trouvé de sens à ma vie.Les points cardinaux appartiennent
Aux montagnes mes amies,
Et à la mer lourde.
Je reconnais alors être dépassé par ce monde qui,
C'est stupide,
Ne m'a jamais accueilli,
Même si quelques fois j'y pleure.
Et ce soir, avec respect et amertume,
Je délaisse les Hommes.
Entre voir et regarder,
Se glisse l'instant propice
Où l'âme monte et descend,
Suit les rythmes et les flux de l'air,
Qui ne cesse de manquer
Et n'est pas le vent.
Mais que m'importe finalement,
Ici ou ailleurs,
Puisque la mort vient de l'intérieur.
(Didier GRIPARIS)
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Tags : poésie
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Commentaires
22Philippe96Vendredi 8 Août 2014 à 19:12Lien suivi..à mettre dans ses signets et à découvrir tranquillement.Bises et amitièsRépondre21Didier GriparisVendredi 8 Août 2014 à 19:12Un grand merci Eva pour la lumière que tu donnes à ce poème. et puis à celles et ceux qui prennent le temps de le lire et de le commenter. Ca me touche beaucoup.Je suis allée lire votre dernier billet, et j'avais posté un com. Mais je crois bien qu'il n'a pas été enregistré. C'est dommage parce que même s'il était resté sans réponse, il était important pour moi de vous le faire lire... Je vous embrasse.
émouvant, troublant et très touchant comme je les aime , vous avez eu beaucoup de chance d'apprendre , de lire et d'en etre tous arrivé là, j'aurai voulu etre comme vous , avec cette passion envahissante qui vous pousse vers l'emerveillement
j'ai écrit et je joue avec le feu ,ce matin sur mon blog ,avec la peur au ventre comme a chaque fois que j'essaye de comprendre , pourquoi cela me vide autant et je me dit aussi que la mort vient de l'interieur ,Très beau ce paysage et beau poème également.... Bon dimanche Eva.Bonjour Eva, la mort vient de l'intérieur puisque l'âme qui souffre et c'est toujours elle qui quitte le corps mortel, joli poème, bon weekendPourtant.... que la montagne est belle .. ici comme ailleurs... quand on sait la regarder..........et vice-versa ! mais, tout comme le bonheur, la liberté se mérite... il faut beaucoup sacrifier pour atteindre (un tant soit peu) l'un et l'autre...
Ravie de te connaître Laurent, à très bientôt. eva.Alors ce qu 'on appelle le bonheur est une forme de liberté !Tout est dit avec une extrême lucidité de la condition de l'Homme, et aussi du poète, de la douleur de vivre, de la lente mais sûre descente! Des accents d'un lyrisme incroyable en ces temps où la poésie est devenu par trop intellectuelle à mon goût, désincarnée. Ce poème est un hymne à la vie par delà les apparences. La douleur transmuée en art. Avec toute mon admiration! El duende.La Liberté, elle est d'abord dans la tête de chacun, celui qui n'a pas trouvé son propre chemin de liberté est enchaîné par la société, et tout son environnement immédiat. La liberté est dans le regard qu'on porte sur soi-même et sur les autres, la liberté est aussi l'aptitude qu'on peut avoir à prendre du recul par rapport à sa vie, à son existence (et c'est en rapport direct avec le merveilleux poème ET de Didier Griparis). eva.
Je publie sur cet article mais cela concerne ton profil : l' illusion de liberté n' est-ce pas une forme de liberté en soit ?Chris et Phil, vous qui aimez tellement la poésie, vous allez aimer Didier Griparis, c'est un vrai poète... Il faut suivre le lien sur son blog et lire... C'est si beau !
Bises. eva.tu as raison Clem, un peu mélancolique, comme la vie...
Merci de ton passage. Amitiés. eva.magnifique ..un lien à suivre ,merci (photo également)Un poème qui inspire de la tristesse, mais beau Bisesencore beaucoup d'émotions dans ce texte !
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