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Giverny, le jardin d'eau.
"...Pour renouveler l'eau de bassins que je vais creuser sur le terrain qui m'appartient en vue d'une culture de plantes aquatiques, je voudrais installer une prise d'eau dans l'Epte au moyen d'un petit fossé dont les extrémités seraient ouvertes dans la berge rive droite de l'Epte et munies d'une petite vanne de o,60 à 0,70m de largeur. Aucun ouvrage ne serait installé dans le lit du ruisseau qui puisse modifier le niveau ou le régime des eaux. Il ne s'agit en somme que d'une petite dérivation intermittente dont le volume d'eau peu important par rapport au débit du ruisseau serait restitué à celui-ci après l'arrosage de mes plantes. "
(extrait de la lettre de Monet envoyée au Préfet le 17 mars 1893)
Une opposition du Conseil Municipal et de certains habitants du village bloque le projet. Les prétextes sont : "Moi je m'y oppose" et la raison n'est pas invoquée. Et le plus curieux de la part des cultivateurs, c'est de prétendre que l'eau du ru va être empoisonnée et menacer le bétail qui vient s'y abreuver deux fois par jour parce que l'on ne connaît pas ces plantes aquatiques qui sont... des plantes indigènes... Après beaucoup de démarches suivies d'enquêtes, deux arrêtés préfectoraux en date du 24 juillet 1893 donnent les autorisations et l'affaire est close.
photos eva, 28 septembre 2011
Tags : jardins, peintres
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Commentaires
Par bonheur, Monet a su défier l'administration.c'eût été vraiment dommage qu'il n'ait pas pu réaliser son projet, c'est tellement irréel ...
bon après-midi eva, bisous
NellyCe n'est pas seulement l'idée de l'adaptation qui rebute certaines personnes... C'est l'idée même du changement... Ils sont incapables d'IMAGINER autre chose... C'est cela l'immobilisme... Ne jamais bouger, pour ne pas avoir à changer de "point de vue"...
C'est vrai que certains sont désemparés par le changement parce qu'il va falloir faire l'effort de s'adapter. Et pourtant c'est ce qui a sauvé l'espèce humaine : sa capacité à s'adapter."... ce qui est vivant doit se renouveler pour continuer à vivre, et ce qui ne se renouvelle pas meurt" C'est Reverdy qui nous le dit.
Bonsoir Eva.comme tu dis ! C'est vraiment ce qui fait la particularité de ce jardin, et toute la fin de vie de Monet (qui souffrait de la cataracte) a été consacrée à la réalisation de ces grandes toiles des nymphéas dont la renommée a fait le tour du monde...
Si tu savais... Ils sont toujours comme ça dans cette région de la France ! Certes, ils savent ce que sont les nénuphars, mais pour le reste... Quand ils voyagent ils sont soulagés de rentrer ici parce qu'ils sont perdus quand il fait chaud trois jours de suite ! Ils sont réfractaires à tout changement : ils ont grogné quand on a fait les premiers regroupements d'écoles (il y a 35ans) parce qu'ils ne voulaient pas que leurs enfants montent dans les cars de ramassage, et maintenant ils freinent pour les regroupements concentrés parce que... c'est encore du changement ! Ne rien changer, voilà le leitmotiv...
Il faut que j'y retourne. Je n'ai rien vu !:-))
J'aime cette anecdote très révélatrice d'une certaine France : ne bougeons rien, restons entre nous alors que la vie est mouvement... Tout ce qui est nouveau et exogène fait peur! Il est vrai que les paysans voyageaient peu ...Tu imagines? une interdiction administrative et Monet n'aurait pas peint ses oeuvres magnifiques. Il aurait été privé de son jardin et... nous aussi !!!Il a bien eu raison de se démener pour obtenir l'autorisation pour ce petit ruisseau, qui apporte une grande sénérité à ce beau jardin.oui, j'ai tenu à en faire part, pour montrer combien il est difficile de réaliser ses rêves de beauté...
Une petite dérivation de la rivière et hop les plantes indigènes poussent pour le plaisir de Monet et du nôtre ! Bisous EvaJe suis le feu et vous êtes l'eau Eva... Bises et bon début de semaine. DominiqueUn détail à propos de l'eau alimentant ces jardins que j'ignorais totalement, heureusement que le bon sens a finit par l'emporter !
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merci Mario ! bon week-end à toi aussi !