• Hameau médiéval de Saint Avit, village natal de Bernard Palissy, Lot et Garonne.


    Bernard Palissy (1510-1589), potier, émailleur, peintre, verrier, écrivain, homme de science, brûle ses meubles, puis successivement les portes, les fenêtres et le plancher même de sa maison, pour réaliser la cuisson des essais dans sa quête du secret de fabrication de l'émail.
















































































    photos eva baila ©


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  • "Mais Carthage était défendue dans toute la largeur de l'isthme : d'abord par un fossé, ensuite par un rempart de gazon, et enfin par un mur, haut de trente coudées, en pierres de tailles, et à double étage. Il contenait des écuries pour trois cents éléphants avec des magasins pour leurs caparaçons, leurs entraves et leur nourriture, puis d'autres écuries pour quatre mille chevaux avec les provisions d'orge et les harnachements, et des casernes pour vingt mille soldats avec les armures et tout le matériel de guerre. Des tours s'élevaient sur le second étage, toutes garnies de créneaux et qui portaient en dehors des boucliers de bronze suspendus à des crampons...



    ... Par-derrière, la ville étageait en amphithéâtre ses hautes maisons de forme cubique. Elles étaient en pierres, en planches, en galets, en roseaux, en coquillages, en terre battue. Les bois des temples faisaient comme des lacs de verdure dans cette montagne de blocs, diversement coloriés. Les places publiques la nivelaient à des distances inégales ; d'innombrables ruelles s'entrecroisant la coupaient du haut en bas. On distinguait les enceintes des trois vieux quartiers maintenant confondues ; elles se levaient çà et là comme de grands écueils, ou allongeaient des pans énormes,  à demi couverts de fleurs, noircis, largement rayés par le jet des immondices, et des rues passaient dans leurs ouvertures béantes, comme des fleuves sous des ponts.
     

     

     La colline de l'Acropole, au centre de Byrsa, disparaissait sous un désordre de monuments. C'étaient des temples à colonnes torses avec des chapiteaux de bronze et des chaînes de métal, des cônes en pierres sèches à bandes d'azur, des coupoles de cuivre, des architraves de marbre, des contreforts babyloniens, des obélisques posant sur leur pointe comme des flambeaux renversés. Les péristyles atteignaient aux frontons ; les volutes se déroulaient entre les colonnades ; des murailles de granit supportaient des cloisons de tuile ; tout cela montait l'un sur l'autre en se cachant à demi, d'une façon merveilleuse et incompréhensible. On y sentait la succession des âges et comme des souvenirs de patries oubliées.



    Derrière l'Acropole, dans des terrains rouges, le chemin des Mappales, bordé de tombeaux, s'allongeait en ligne droite du rivage aux catacombes ; de larges habitations s'espaçaient ensuite dans des jardins, et ce troisième quartier, Magara, la ville neuve, allait jusqu'au bord de la falaise, où se dressait un phare géant qui flambait toutes les nuits."    (Extraits de "Salammbô" de Gustave Flaubert)

     












































    Tophet (sanctuaire) de Tanit et Baal Hammon











































    photo eva baila Tunisie mai 2008 ©


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  •  

    A noir,  E Blanc, I rouge,  U vert, O bleu  : voyelles,
    Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
    A, noir corset velu des mouches éclatantes,
    Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

    Golfes d'ombre ;
    E, candeurs des vapeurs et des tentes,
    Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
    I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
    Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

    U, cycles, vibrements divins des mers virides,
    Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
    Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

    O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
    Silences traversés des Mondes et des Anges :
    - O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

    ***



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  • MEMENTO                                                                              MEMENTO

    Quand je mourrai                                                                      Cuando yo me muera,
    Enterrez-moi avec ma guitare                                                     enterradme con mi guitarra
    Sous le sable.                                                                           bajo la arena.

    Qaund je mourrai                                                                      Cuando yo me muera,
    Entre les orangers                                                                    entre los naranjos y la hierbabuena.
    Et la menthe.

    Quand je mourrai                                                                       Cuando yo me muera,
    Enterrez-moi, si vous voulez,                                                       enterradme si queréis
    Dans une girouette.                                                                    en una veleta.

    Qauand je mourrai !                                                                    Cuando yo me muera !

    (Le Livre du Cante Jondo, Federico Garcìa Lorca
    Traduit par Félix Gattegno)

    un grand merci à Sébastien Poutrain qui m'a gentiment posté l'original de ce poème de Lorca
    http://www.notre-amerique-latine.com/
    photo eva baila, Cap Blanc, Tunisie, mai 2OO8© 
     


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