Sur le même site de Paestum, les deux autres temples grecs tout aussi remarquables, sont Héra I et Héra II. 

Le Temple d'Héra II (ou Temple de Neptune), édifié vers 450 av. J.-C. est l'un des temples grecs les mieux conservés d'Europe, et l'une des plus hautes manifestations du classicisme ; ses formes puissantes donnent un parfait exemple de la maturité de l'architecture dorique en Grande Grèce. Les merveilleuse harmonies entre ses éléments est le fruit du rapport de 2 à 5 entre la largeur et la longueur, d'où résulte une valeur égale des espaces pleins et vides.

La colonnade (36 colonnes) est parfaitement conservée, de même que l'entablement, la frise des métopes, les corniches et les deux frontons. Un ordre double de colonnes superposées divise le naos (la partie du temple comprise à l'intérieur de la galerie à colonnades où se trouve la statue du culte) en trois nefs, disposition unique en Occident.

Le Temple d'Hera I dont l'absence de caractère religieux et de fronton (écroulé) lui donnent l'aspect  d'un édifice civil, d'où l'appellation fautive de "basilique" des premiers archéologues. Mais il s'agit bien d'un temple dorique, le plus ancien de Paestum, doté d'un autel à l'O. Le nombre impair des colonnes sur les côtés courts, le renflement accusé du milieu des colonnes, l'écrasement de l'échine (corps parabolique du chapiteau) permettent de fixer la construction au milieu du VIe S. av. J.-C. L'effort des éléments porteurs, ainsi souligné, confère à l'édifice une certaine lourdeur : les Grecs ne sont pas encore parvenus à une interprétation métaphysique de l'architecture.

Antéfixe en terre cuite,  en forme de buste féminin (fin VIe siècle av. J.-C.) découvert sur le site du sanctuaire urbain méridional d'Héra. (L'antéfixe est un décor en terre cuite ou en pierre, du bord du toit placé à l'extrémité d'une rangée de tuiles).

 Statue en terre cuite représentant Zeus ou Poséidon, provenant également du sanctuaire méridional d'Héra. (520-510 av JC)

Le Temple d'Hera II ou Temple de Neptune (1ère photo sur cette page) est probablement dédié à Apollon ou à Zeus).

Photos eva ©

Musée archéologique de Paestum (août 2010)

Paestum a été l'un des points d'ancrage de l'empire grec vers 600 av. J.-C. Absolument grandiose dans la plaine solitaire du Sélé, Paestum est le site archéologique le plus romantique du Sud de l'Italie. Sa grande originalité est de posséder trois temples doriques très bien conservés et considérés comme les plus beaux du monde grec (Grèce, Sicile et Turquie comprises). Le charme incontestable de Paestum provient également de son site merveilleux non loin de la mer, dans un paysage bucolique et serein.

A l'extrémité Nord du site, isolé, s'élève le temple de Cérès qui fut en fait érigé en l'honneur de la déesse Athéna à la fin du VIe siècle avant J.C. comme l'attestent les ex-voto découverts à proximité.

Terres cuites votives représentant Athéna,  trouvées sur le site du Temple de Cérès ou Temple d'Athéna, et conservées au Musée Archéologique National de Paestum.

Paestum est l'antique Poseidonia, une colonie grecque fondée au VIIe siècle avant J.C. et consacrée au dieu de la Mer. Elle prend le nom de Paestum quand elle est intégrée à l'Empire Romain en 273 av. J.C. Elle décline à la fin de l'Empire ravagée par la malaria et dévastée lors d'un raid sarrasin en 877. Abandonnée elle restera ignorée pendant des siècles, protégée par la végétation et l'insalubrité du site, jusqu'à ce que la construction d'une route au XVIIIe siècle  n'en révèle les trésors enfouis. (Documentation "Les guides de voyage National Géographic" Italie)

Les éléments architecturaux exposés méritent une attention particulière, entre autres la longue série de plaques de revêtements polychrome de la partie haute d'une toiture avec leurs larmiers, attribuées à un petit édifice et trouvées immédiatement au sud du Temple d'Athéna. Ces éléments sont datés de 580 av JC.

Il ne faut pas oublier quelques remarquables éléments architecturaux en grès (corniche de gouttière, architraves, chapiteaux ioniques de la cella) qui se rapportent au temple d'Athéna, considéré par les spécialistes comme un véritable joyau de l'architecture dorique de l'archaïsme tardif.

Chapiteau ionique du pronaos du Temple d'Athéna.

photos eva ©  (août 2010)

Satyre endormi (détail) Origine : Villa des Papyri (Musée National Archéologique de Naples)

photo eva ©

Le palais fut construit au XIIIe s. par les Rufolo, la plus riche famille de Ravello. Remaniée au XIXe s. par un Ecossais qui conserva ses éléments arabes, la villa est renommée pour sa cour à doubles arcs et son jardin tropical, qui inspira le Parsifal de Wagner. Elle accueille d'ailleurs tous les ans un festival Wagner. 

La cour forme une sorte de petit cloître à deux étages de colonnes richement décorées d'incrustations polychromes.

La Villa Rufolo charme autant par les entrelacs de son architecture que par ses extraordinaires jardins sur le fond panoramique du littoral.

photos eva ©  (août 2010)