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Triste et joyeux, je me séparerai d'elle,
si jamais je le vois, cet amour lointain :
mais je ne sais quand je la verrai,
car nos pays sont trop lointains ;
il y a tant de passages et de chemins
que je n'ose rien prédire
Qu'il en soit donc comme il plaira à Dieu !
Iratz e jauzens m'en partrai,
s'ieu ja la vei, l'amor de lonh :
mas non sai quora la veirai,
car tròp son nòstras tèrras lonh :
assatz i a pas e camìs,
e per aissò no'n suis devìs...
Mas tot sia com a Dieu platz !
Il dit vrai celui qui m'appelle avide
et désireux d'amour lointain ;
car nulle autre joie ne me plaît davantage
que de jouir de l'amour lointain.
Mais à mes désirs il est fait obstacle,
car mon parrain m'a dondamné
à aimer sans être aimé.
Ver ditz qui m'apèla lechai
ni desiron d'amor de lonh,
car nulhs autres jòis tan n'om plai
com jauzimens d'amor de lonh.
Mas ço qu'ieu vuèlh m'es ataïs,
qu'enaissì'm fadèt mos pairìs
qu'ieu amès e non fos amatz.
Jaufré Rudel
(Lorsque les jours sont longs en mai - extraits-)
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Bien avant de devenir nos parures, les pierres fines sont les bijoux de la Nature. Longuement façonnées dans le ventre de la Terre, elles se préparent secrètement à briller de mille feux sur nos mains, sur nos seins, dans les yeux des hommes qui nous aiment...
Les Minéraux sont nos alliés, nous embellissent, nous protègent ; ils sont nos grigris, nos complices, nos confidents, ils se laissent caresser, contempler, admirer... Dans leurs reflets filent des étoiles, voguent des vaisseaux, scintillent des larmes, fusent des rires... Les fées sont passées au plus intime des pierres, y déposant des inclusions de bonheur et de joie sacrée, un charme énigmatique et céleste, une clarté divine sauvée de l’oubli...
Sorties du fond de la nuit, du fin fond des temps, les pierres magiques nous accompagnent et nous emmènent là-bas où « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté »…
texte et photos eva baila, septembre 2009 ©
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Malheur à celui qui revient de Venise sans avoir frôlé l’esprit de Casanova !
Casanova est partout, devant, derrière, alentour… sur le bord ciselé des margelles des puits, au fond des cours, au bord du Grand Canal, sur la lèpre des palais abandonnés, Casanova nous suit, nous précède, nous entoure, nous harcèle, nous poursuit, nous envoûte…
Giacomo tour à tour violoniste, écrivain, magicien, séducteur, prêtre défroqué, évadé de prison…
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L'amour montait entre nous
Comme la lune entre les deux palmiers
qui ne se sont jamais enlacés.
L'intime murmure des deux corps
vers la rumeur ramena une houle,
mais la voix rauque fut torturée,
furent pétrifiées les lèvres.
La soif d'étreindre remua la chair,
élucida les os enflammés,
mais les bras en voulant se tendre
moururent dans les bras.
L'amour passa, la lune aussi, entre nous
et dévora les corps solitaires.
Et nous sommes deux fantômes qui se cherchent
et se retrouvent au loin.
Miguel Hernandez.
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