• Sandro Botticelli

     

     

    Botticelli m'enchante, me fascine. Il agit sur moi comme un charme. Au musée du Louvre, il y a une sorte de fresque dans un passage du grand hall, et avant même de lire l'étiquette, on SAIT que c'est un Botticelli. Il s'agit d'une fresque découverte en 1873 dans une villa située près de Florence, et dissimulée pendant des siècles sous d'autres couches de peintures. Elle fut endommagée lorsqu'on l'ôta des murs pour la transférer sur toile (dim.211x284cm). Vendue plus tard au Musée du Louvre, c'est le Botticelli le plus beau qu'il m'ait été donné de contempler. Le craquelé rend plus émouvante encore la grâce divine des visages de ces jeunes filles. Pendant plus de quarante ans, j'ai rêvé de connaître "La Naissance de Vénus" et "Le Printemps", et lorsque j'ai pu enfin les voir à la Galerie des Offices à Florence, j'ai été déconcertée par les reflets de la protection de verre qui arrête le regard du visiteur. Alors, je me suis souvenue de cette fresque au Louvre, si proche, et si attendrissante par sa fragilité...

    eva ©

     

    Sandro Botticelli

     

      


    18 commentaires
  •  

    Fernando-pessoa1.jpg

     

     

    "Toutes les lettres d'amour sont

    ridicules.

    Elles ne seraient pas des lettres d'amour si elles n'étaient pas 

    Ridicules.

    Moi aussi en mon temps, j'ai écrit des lettres d'amour,

    Comme les autres,

    Ridicules.

    Les lettres d'amour, si amour il y a,

    Sont fatalement

    Ridicules.

    Mais tout bien compté,

    Il y a guère que ceux qui jamais

    N'ont écrit de lettres d'amour

    Qui sont

    Ridicules.

     

    Ah, retrouver le temps où j'écrivais

    A mon insu

    Des lettres d'amour

    Ridicules...

     

    La vérité c'est qu'aujourd'hui

    Ce sont mes souvenirs

    De ces lettres d'amour

    Qui sont

    Ridicules.

     

    (Tous les mots accentués,

    Comme les sentiments accentués

    Sont naturellement

    Ridicules.)

     

    Fernando Pessoa

     

    Assinatura_pessoa_fernando.jpg  

     

     

     

    Fernando, Fernando, es-tu moins ridicule depuis que tu n'écris plus de lettres d'amour ? Es-tu plus heureux depuis que tu n'es plus ridicule ? Tous ces mots ridiculement accentués qui te portaient haut et loin, tous ces mots perdus qui servaient à tant d'autres à la fois, (parce qu'on n'invente rien en amour)... tous ces petits galets ronds et doux lavés par l’eau vive de l’amour, silex durs et brillants taillés par l’ardeur de l’amour, flammes dansantes de l’impatience criée, Fernando, Fernando, du Noir d'abîme où tu es, qu'en est-il de ton intranquillité ? 

     

    eva 30 novembre 2013©

     


    15 commentaires
  • Les mots prisonniers...

     

      

    Tes mots dorment ici,

    mots ronds et parfumés, chauds, doux et colorés,

    vibrants et ronronnants...

     

    Ils attendent le signal,

    pour sauter sur mes mains,

    sur mes joues, sur ma bouche,

    dans mon corsage, là où mon coeur bat fort...

    En déferlante, tes mots jailliront sur moi, vers moi, en moi...

    Ils me feront la fête, comme le chien fidèle, au retour de la maîtresse !

    Bondissant, me léchant partout, ils se coucheront dans mon giron,

    et je les caresserai, avec reconnaissance...

     

    Ces mots-là ne sont plus à toi... 

    Ils dorment là et je les tiens,

     

    J'ouvre les plis et un à un, et ils viennent à moi,

    Entre les pages ils glissent sur mes doigts,

    Entre mes cils je les reconnais,

    C'est comme si tu venais juste de les écrire...

    et ça me fait sourire…

     

    Ils dorment à l’ombre de ma joie…

    eva © (texte et photo)


    32 commentaires
  •  

    Sénèque...

     

    « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles »

     

    Il avait écrit cette phrase de Sénèque sur la première page de son agenda…

    Il respectait ses parents, il adorait sa femme, il chérissait son enfant. Il était passionné par son travail, aimé de tout son entourage…  Il osait toujours entreprendre le plus difficile…

     

    Et puis, cette année-là, il s’était retrouvé bloqué dans une impasse, comme un bel animal apeuré…

    Et les autres, à l’autre bout de la rue répétaient : « il a tout pour être heureux… c’est un type formidable… » et lui, il se sentait si mal, si mal, qu’il en avait perdu le sommeil, la joie de vivre, et la perspective de retrouver la paix, la sérénité…

     

    alors, il est parti, il a franchi le miroir… pour ne plus avoir à se prouver à lui-même et aux autres que…

    « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles »

     


    26 commentaires