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Balthus
Balthasar Kłossowski, dit Balthus, (Paris 29 février 1908 - Rossinière, Suisse 18 février 2001) est un peintre figuratif français d'origine polonaise.
« La meilleure façon de commencer est de dire, Balthus est un peintre dont on ne sait rien. Et maintenant, regardons les peintures. » Telle est la réponse laconique que le peintre adresse à la Tate Gallery qui, organisant une exposition de ses œuvres, souhaitait également agrémenter le catalogue de quelques éléments biographiques. Le « Roi des chats », titre d’un de ses autoportraits, a en effet toujours souhaité s’entourer d’une aura de mystère, ce qui a sans aucun doute contribué à occulter sa personnalité et son œuvre aux yeux du grand public.
Balthus énigmatique, Roi des Chats, secret comme eux,
Scintillant et précieux comme leurs yeux,
Rétractile comme leurs griffes, somptueux comme leur pelage,
Electrique comme leurs moustaches...
Indifférent, princier, Balthus peint, dans son chalet suisse…
Il peint comme le Chat guette,
Avec soin, concentration, patience, et… magnificence,Le faste du figuratif redéployé en période de l'Art moderne,
Avec cette touche de mystère impénétrable,
A peine… à peine accessible, un rien inexpliqué, un soupçon ésotérique,
Mêlant un zeste d’ambiguïté et une pincée d’insolence…
Balthus peint… et nous, nous voyons sans voir,
Nous contemplons, incrédules, le passage d’Alice de l’autre côté du miroir…
eva, lundi 6 juillet 2009 ©
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Commentaires
Fascination, oui fascination remontant à si loin déjà pour les nymphettes ambigües de ce peintre qui traduit par ses pinceaux ce qu'écrivit Nabokov créant sa scandaleuse lolitaA ses débuts, Balthus peignait beaucoup de paysages, et puis il s'est mis à faire ces tableaux d'atmosphère, ces scènes où l'on attend que quelque chose d'étrange arrive, le temps est suspendu, le geste parfois aussi, et puis les portraits ne sont jamais souriants, les jeunes filles sont graves, ont un regard que tu définis tout à fait bien "trouble et vénéneux". Les grands formats que j'ai vu au Centre Beaubourg (j'ai vu chez toi, que tu as été très lié au Centre Beaubourg...) ceux que j'y ai vu ont une texture granuleuse. J'ai lu aussi quelque part, qu'à cause de cette façon de peindre, Balthus avait beaucoup de mal à conserver ses oeuvres.
"Ambigüité" et "insolence", tout le trouble vénéneux des regards de ses nymphettes sont contenus en ces mots si justes.
On pense aussi à la Lolita de Nabokov, l'un mit en images et l'autre en paroles l'acidité fatale des implacables fruits verts à la fausse innocence.C'est beau Danae, et comme tout ce qui est véritablement beau, ça n'a pas d'âge. Balthus s'est démarqué des autres artistes de son époque, mais si j'en crois Balladine, il y en avait quelques uns qui peignait un peu de cette façon. Bises Danae.
et moi, je ne connaissais pas Hopper, et ce que j'ai vu sur le net prouve que tu dis vrai, il y a comme une parenté...
Tu as raison, la peinture ne doit pas être intellectualisée, elle se reçoit d'un coup, elle se reçoit le coeur battant. La peinture ne doit pas être élitiste
Il y a toujours beaucoup de mystère dans une toile de Balthus. Il y avait souvent des chats dans un coin de ses tableaux...
La peinture de Balthus est vraiment particulière. Elle est unique, surtout pour cette époque contemporaine tournée plutôt vers l'abstraction.
C'est joli mais un peu vieillot pour mon goût personnel ! Les commentaires sont nombreux et intéressants, tu as des visiteurs très doués dans l'art ! Bises EvaMerci pour cette découverte, je ne connaissais pas Balthus et je découvre une oeuvre sensuelle et poétique qui me fait penser à Hopper par sa modernité. Bonne journée à toiJ'adore ! Merci pour ce partage. Bises et bonne journée. DominiqueIl y a tant de choses que les mots ne savent pas raconter, par contre tu sais toi les manier, et une peinture de balthus, comme de beaucoup d'autres peintres, il ne faut pas toujours chercher une signification, et je pense qu'en découvrant ce peintre, tu as laissé ton coeur parlé, c'est comme ça qu'il faut regarder une peinture, ne pas chercher à savoir ce qu'elle veut dire, mais écouter ce qu'elle éveille en nous, c'est pour cette raison qu'il y a autant d'interprétations qu'il y a de spectateurs pour la regarder. En visionnant une toile on est devant un alphabet pas devant un dictionnaire à vous de trouver votre mot, votre phrase, votre livre....Les attitudes sont ce qui saute aux yeux dans ces tableaux. Les sujets sont modernes (tenues vestimentaires) mais la façon de les traiter semble d'une autre époque. Vraiment intéressant. Ton texte lève un petit coin du voile sur ce peintre.Contente de découvrir Balthus. Le poème semble décrire avec acuité le personnage. Les deux vont si bien ensemble.ce n'est pas étonnant Nelly. J'ai vu de grandes toiles de Balthus à Beaubourg, au Centre Pompidou, de très jeunes femmes asiatiques, peintes "à caséine et tempéra", ce qui fait une texture granuleuse, très étrange... Moi j'aime beaucoup cette atmosphère mystérieuse... Tout est mystérieux chez Balthus, on s'attend toujours à ce qu'il survienne quelque chose d'extraordinaire... Bises Nelly.
Ses oeuvres me laissent une étrange impression, je ne sais si j'aime ou pas ...
bises eva, douce nuit.Personnellement je trouve cette peinture d'une extrême sensualité.Moi aussi Claude ! J'ai copié une toile qui s'appelle "Cathia lisant" mais c'était tout au début, il y a plusieurs années, et ma copie n'est pas très fidèle (la jeune fille est plus mince que sur le vrai tableau) Il y a des toiles magnifiques de Balthus à Beaubourg, et j'aime beaucoup la texture (caséine et tempera) ça donne une apparence un peu granuleuse à la peinture, c'est toujours très mystérieux et très sensuel...
"Nous voyons sans voir". Tu as tout à fait raison; c'est sans doute pour ça qu'il existe tant de verbes synonymes : voir, regarder, observer, admirer, contempler, ... Chaque verbe a ses nuances.Eva écrit de bien beaux poème et elle nous offre des peintures superbes.. d'artiste qui devrait être en effet plus connus..
clemJ'ai découvert Balthus à l'ouverture du Musée Beaubourg.
J'ai été fascinée tout de suite, je l'ai aimé immédiatement, sans réserve.
Il n'est pas très connu du grand public, et il est un peu boudé pour les raisons que tu évoques : la représentation des adolescentes, et son style à contre courant.
Bises. eva.<dl> <dd> Voici la réponse de Balthus lui-même :
« Je vois les adolescentes comme un symbole. Je ne pourrai jamais peindre une femme. La beauté de l’adolescente est plus intéressante. L’adolescente incarne l’avenir, l’être avant qu’il ne se transforme en beauté parfaite. Une femme a déjà trouvé sa place dans le monde, une adolescente, non. Le corps d’une femme est déjà complet. Le mystère a disparu.»
Amitiés Dominique. eva.
</dd> </dl>Les tableaux de Balthus sont presque tous placés sous le signe de la connaissance de soi, de la découverte du corps, de ses potentialités et aussi de l'étonnement devant la transformation qui s'opère. C'est une période très narcissique, un passage éphémère qui est capté dans sa globalité par le pinceau de l'artiste. Un grand talent : et que dire des couleurs compassées et des lignes toutes en souplesse. C'est beau! Balthus a eu le courage d'aller à contre courant... C'est encore plus beau... Merci de ce partage!J.J'aime aussi beaucoup Balthus sans toutefois bien le connaître. La jeune fille au miroir est une merveille de sensualité à venir, voire de perversité déja là. DominiqueUn bel hommage à ce peintre que je connaisais pas. A+Many thanks to you ! But do you want to say your pseudo Aminus ? I like your blog Imaginerf...
De lui je ne savais rien...Bonne soirèe..BisesC'est un plaisir de tomber sur du Balthus! Un peintre que je porte dans mon coeur...C'est un peintre que j'avais découvert très jeune dans une encyclopédie des arts que mes parents m'avaient offerte. Je me souviens avoir passé de longues heures à admirer les reproductions de ses oeuvres.
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tout est fascinant chez Balthus... j'ai découvert Balthus à Beaubourg, et j'ai encore parfaitement l'image de cette toile grand format d'une jeune fille asiatique allongée sur un lit, avec un miroir à la main, une odalisque moderne, toute en douceur colorée et suave... Aucune perversité dans ce portrait, juste l'ambigüité légère de la nudité offerte innocemment... La technique à caséïne et tempera qui donne un effet granuleux à la peinture renforce ce contraste de douceur et provocation... J'ai adoré Balthus tout de suite : même les chats de Balthus ont quelque chose de spécial dans le regard, qui fait de leur présence sur la toile quelque chose d'insolite et inhabituel... Le peintre, la jeune-fille, le chat sont en osmose... Toujours ! et en contemplant une toile de Balthus, on a le sentiment que quelque chose va survenir, quelque chose de mystérieux et d'inévitable... ou rien !