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La femme adultère (F.Garcia Lorca)
La femme adultère.
Je la pris près de la rivière, Car je la croyais sans mariTandis qu’elle était adultère.
Ce fut la Saint-Jacques, la nuit, Ses cuisses s'enfuyaient sous moi
Par rendez-vous et compromis, Comme des truites effrayées
Quand s’éteignirent les lumières Une moitié toute embrasée,
Et s’allumèrent les cricris. L'autre moitié pleine de froid.
Au coin des dernières enceintes, Cette nuit me vit galoper
Je touchai ses seins endormis ; De ma plus belle chevauchée,
Sa poitrine pour moi s’ouvrit Sur une pouliche nacrée,
Comme des branches de jacinthes. Sans brides et dans étriers.
Et dans mes oreilles l’empois Je suis un homme , et ne peux redire
De ses jupes amidonnées Les choses qu'elle me disait :
Crissait comme soie arrachée Le clair entendement m'inspire
Par douze couteaux à la fois. De me montrer fort circonspect.
Les cimes d’arbres sans lumière Sale de baisers et de sable,Grandissaient au bord des chemins Du bord de l'eau je la sortis ;
Et tout un horizon de chiens Les iris balançaient leurs sabres
Aboyait loin de la rivière. Contre les brises de la nuit.
Quand nous avons franchi les ronces Pour agir en pleine droiture
Les épines et les ajoncs, Comme fait un loyal Gitan,
Sous elle son chignon s’enfonce Je lui fis don, en la quittant,
Et fait un trou dans le limon. D'un beau panier à couture,
Quand ma cravate fut ôtée, Mais sans vouloir en être épris :
Elle retira ses jupons, Parce qu'elle était adultère
Puis (quand j’ôtai mon ceinturon) Et se prétendait sans mari
Quatre corsages d’affilée. Quand nous allions vers la rivière.
Ni le nard, ni les escargotsN’eurent jamais la peau si fine, Federico Garcia Lorca
Ni, sous la lune, les cristaux (Traduit par Jean Prevost)
N’ont de lueurs si cristallines.
photos eva baila ©
Tags : Lorca
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Commentaires
59coletteVendredi 8 Août 2014 à 18:05Bonjour Eva
Ce qu'il y a de bien avec les rediffusions, c'est que pour les nouveaux comme moi, il y a l'oeuvre et les commentaires.
Lorca... vous me donnez l'occasion d'ouvrir à nouveau cette jolie collection "poètes d'aujourd'hui", j'avais oublié que les dessins étaient aussi de Lorca.
Le poème... tous ont tout dit ! Et comme ils sont nombreux ! "que sont mes amis devenus, que j'avais de si près tenus..."
Je vous quitte quelque temps, je vais voir si le Lot est resté sagement dans son lit, lui !58Philippe 96Vendredi 8 Août 2014 à 18:05Un très beau poème ,la photographie 2 est elle volontairement sombre comme il l'était ;angoissé de cacher à ses amis et connaissances son homosexualité..?Amitiés (Tardivement bonne soirèe)57zidaneVendredi 8 Août 2014 à 18:05à propos que deviennent les mots d'amour.
Dites ! les mots d'amour retournent au puit du néant d'où ils surgirent sans commandement autre que lueurs successive en perle.
cette clarté si faible soit elle nous a mené du tréfond du champ du notre errance.
que les mots d'amour étant ces coquelicots si frêles qu'à la moindre brise s'effeuillent.
à l'égal de ces mots chuchotés que l'être cheri n'écoute hélas plus.
parfois écris restent en boule au fond d'un tiroir
et l'on s'aperçoit que ceux à qui ils étaient destinés. étaient sourd depuis la première tétée.56ZidaneVendredi 8 Août 2014 à 18:05en faits mes écrits s'entassent depuis des décades. la Sensibilité qui se dégage de votre site invite à la reverie, à la méditation. il m'inspire un tant soit peu. en outre, je considère la poésie, la prose, la peinture ne sont en fait qu'un glacis sur les différentes strates de nos vies assez mouvementées. votre aptitude à interpeller les personnes qui passent est tout à votre honneur.55zidaneVendredi 8 Août 2014 à 18:05Civilisation ! certes, le sujet (l'homme) a toujours tenté de s'exprimer. il est parvenu à le faire en usant d'onomatopées et de rales pour créer son langage pour finalement chanter son désespoir, chanter sa liberté perdue, chanter ses sentiments emportés dans le tourbillon des tempêtes. il a mis ses paroles en musique, de l'éclat de ses yeux, ils a barbouilles des supports, de son empreinte, il a marqué sa halte dans une caverne ou dans une taverne. il n'a en réalité que conjuguer au pluriel ses frustration. liberté confisquée. déjà partir à la quête de sa subsistance est déjà un assujetissement. la litterature, les arts, les voyages, sont ils suffisant pour signifier sa présence, son existence ? ou plutôt la recherche d'une condition perdue ou d'un dessein inaccompli ?
parcourir l'ecart séparant l'instinct animal aux lumières de l'ange est chemin bien fastidieux. j'ai évoqué le glacis, touches finales dotant l'ouvrage de la profondeur requise, tels les souvenirs essaimant la nostalgie, le spleen, le regret, la mélancolie et jamais la gaieté.
VIVA LA VIDA, avait été crié
FRIDA, dégage toi du monceau de terre qui couvre ta nudité.
aux hales du soleil d'été langoureusement expose toi sur les galets rejetés par l'atlantique.
se déroule à tes pieds de rosée imbue la prairie
lève toi.
l'écho de ma voix te parvient il
les yeux ejectés, prêt à déchiqueter tout ceux qui te causerait.
pourrais tu appaiser, ces cerbères accroupis à tes pieds qu'ils avaient croqués pour que tu ne puisse courrir vers la prairie.
pourras tu les retenir afin que les noctambules egarés dans les sombres dédales, puissent psalmodier leur prières à ton intention.
VIVA LA VIDA. de ton peinceau tu avais tracé.
BONSOIR EVA54penséesVendredi 8 Août 2014 à 18:05aux femmes adulteres a qui l'on jete la pierre pour avoir avoué avoir un mari , aux amants qui oublient de leur avoir dit aimer leur femme après l'acte accompli, les photographies de violettes et de pommiers sont partient dans l'oubli , ne reste enfin qu'un long silence dans des vies , peut on vivre sans amour alors je dirai oui .......oui Henri-Pierre...et puis : "sa poitrine pour moi s'ouvrit comme des branches de jacinthe"... ça m'a toujours d'autant plus émerveillée qu'il préférait les garçons... Comment, (quand on préfère les garçons) comment peut-on écrire des choses aussi éblouissantes, parfumées, délicates, sur la poitrine des femmes ? Voilà, c'est un grand mystère... qui me fait aimer Lorca plus que tout autre, plus qu'Eluard, plus que Prévert, plus que Neruda...
Et puis, ce machisme affiché du Gitan : "je lui fis don en la quittant, d'un beau panier à couture" !...
Que belleza !
Crissement de la "soie arrachée par douze couteaux à la fois"
Tout Lorca est là, délicatesses et hyperboles, alliances de mots qui s'affrontent comme des joutes amoureuses"la nana adultera"... adultère signifie "l'épouse infidèle"... on peut être infidèle et n'être pas mariée. Celle-ci était mariée, donc, elle fut adultère ! C'est un mot dur, oui, parce que c'est un mot cruel... J'adore cette poésie de Lorca, et j'adore la musique de Manuel de Falla...
"mes amis devenus" s'en sont allés vers Facebook tellement à la mode ! D'autres sont arrivés, peu importe la moindre quantité, je préfère la qualité !
Bon séjour dans mon beau Sud-Ouest que j'aime !
Amour différent pimenté par l'audace
comment se dit adultère en espagnol?
en français il sonne dure il sonne faux il n'est pas très à l'aise ce mot dans cette poésie qui devrait couler comme l'eau de la rivière...Tu crois que "adultère" n'est pas un adjectif qui s'applique aux maris ? Il faudra que je creuse le sujet...
Tout à fait d'accord, "la femme infidèle" serait un plus joli titre et mettrait ainsi chacun à égalité...Tu as raison, le titre est un peu démodé ! et pas très romantique... (mais personne n'a trouvé de mot pour remplacer "adultère"...). Tu as raison dans ce sens où "conjoint" induit une notion de propriété sur l'autre, notion qui ne devrait plus avoir cours (semble-t-il) aujourd'hui. On pourrait titrer "la femme infidèle" qui est une expression moins juridictionnelle (et peut-être plus romantique... Bonne soirée à toi ;))
Un très beau poème à relire sans modération, sauf son titre toutefois qui a bien vieillit, dans nos sociétés occidentales, avec l'évolution des moeurs...
Bon week end à toi j'espère sous le soleilBonne soirée ma chère Laura, bises... (Lorca ne peut que soulever l'enthousiasme : qui a lu Lorca une fois ne l'oubliera plus...)
On peut vivre sans amour, ça évite probablement bien des chagrins... Mais alors, ce n'est pas la vraie vie, et Lorca qui a beaucoup aimé a aussi beaucoup souffert...
quel beau, poème si bien illustré musicalement
tu nous gâtes, Eva, merci beaucoup
bisous et belle soiréeOui, c'est curieux n'est-ce-pas ? Ton billet est magnifique et bien sûr le poème original est un plus...
Les bergères n'étaient pas attifées comme les bourgeoise... elles ne mettaient pas des heures à dénouer les lacets de leur corset... Bisous Danae.
Dans le cas du poème, je ne crois pas qu'il y ait spécialement la notion de défendu..."l'éphémère" peut-être mais pas forcément "le défendu". Le désir surgit et on y goûte pleinement sans qu'il puisse être associé à une notion de péché...On le goûte (ce fruit-là) parce que la vie est courte... Lorca était ainsi, il était une flamme vive, une lumière, oui, il était un être de lumière et d'amour...
Je n'ai pas lu l'histoire d'un viol... une relation consentie n'est pas un viol (sauf peut-être un viol de propriété pour le mari ;))
Ah ! le charme du fruit défendu... Bises.Superbe description ! Dans ce temps là il fallait du temps pour se deshabiller !!! Bises EvaUn peu "chaud" ce récit mais je dois vraiment manquer de poésie j'y vois plus un viol qu'une histoire d'amour...Nous avons des goûts si proche chère Eva. J'avais publié ce poème le 4 septembre dernier, parce que j'étais en Espagne et que Llorca s'imposait, lui LE poète. J'avais mis aussi le texte en espagnol pour avoir la mélodie des mots de cette langue. Je suis heureuse de relire ce poème ici et de partager à nouveau cette émotion avec tes lecteurs. Bonne journée (http://benissa.over-blog.com/article-samedi-poesie-federico-garcia-lorca-55709802.html)Bonsoir Zidane, écrire est essentiel, comme peindre ou composer de la musique. Il ne me semble pas que ce ne soit qu'un "glacis". Les mots sont essentiels et représentent une forme d'expression qui n'appartient qu'à l'espèce humaine. Les animaux ou les plantes communiquent probablement, mais d'une autre façon. J'adore les mots, comme j'aime l'art pictural, il sont une part d'immortalité, ils traversent les âges, et comme les peintures rupestres arrivées jusqu'à nous, les mots sont le témoignage de civilisations parfois disparues et devenues cependant immortelles dans la mesure où elles sont notre histoire à nous les vivants... A bientôt Zidane...
Dis-moi Zidane ! tu es un vrai poète ! En tout cas, tu as tout compris, les mots d'amour ne sont pas toujours entendus... A bientôt Zidane. eva.
superbe poésie: les vers chantent comme une chanson !Merci Dominique, c'était très intéressant et très complet, ça correspond bien aux souvenirs que j'en avais. Bonne fin de semaine à vous. eva.
Un peu plus d'infos sur la Vénus. Amitiés. Dominiquenormal, le jour tombe souvent aussi vite que l'amour ! le temps de lire, le temps de dire...
Dany m'a trouvé un aricle où l'on parle un peu de la Vénus Hottentote que j'ai mis en lien sur mon ernier artcle. Si vous avez le temps allez y jeter un oeil. Bien à vous. DominiqueMême en eaux troubles, mieux vaut en faire des ricochets que leur jeter la pierre..Thank you very much for your visit !
A good scenery for a marvelous poem and a lovely music !
@ bientôt Ilan... eva.What a difference between the first image, and the last one.. Wow.
Splendid scenery, I just wish I could enlarge the photo :)Merveilleuse poésie qu'une amie d'études nous lisait il y a bien, bien longtemps. Elle emportait partout avec elle un recueil des oeuvres de Garcia Lorca et c'est elle qui m'a appris à l'aimer.René-Guy Cadou. (je vais l'ajouter)
J'adore ton poème "Soumaya" ! Les femmes qui sont aimées ainsi ont beaucoup de chance, mais elles ont sans doute beaucoup de charme, une sorte de vivacité, d'amour irrépressible de la vie, le goût de la liberté aussi (pas la liberté pour faire n'importe quoi, j'entends, mais un sens de la liberté comme les oiseaux, un besoin vital). Moi aussi je t'embrasse. eva.Bonjour eva, Et le poème à côté de la photo du chat est de qui? J'adore! Merci pour les coucous et cette nouvelle lecture de Soumaya me flatte beaucoup. Je te dis à bientôt et puisqu'on approche des fêtes, je me permets de t'embrasser. André.C'est exactement cela : "l'amour en marche, le coeur qui danse"
Merci d'avance chère Jeanine. Bises. eva.De Falla et Granados: tu te doutes que ce sont mes préférés! De Falla c'est l'âme de l'Espagne, de toute l'Espagne et pas que de L'Andalousie. C'est l'amour en marche...Avec lui le coeur danse... Je vais te traduire pendant les congés qui approchent une anecdote véridique de "recuerdos de Granada" où on entend Garcia lorca qui parle à de Falla (qui était son ami) Ce sera mon cadeau de Noël...Bises. J.Bonjour Eva, Très belle musique ainsi le poème, les expressions de cette chanson sont fortes pour montrer cette union sensuelle entre une adultère et l'auteur. Bonne journée, Bises SamiaC'est étrange, moi j'adore les hommes, et je ne comprends toujours rien aux femmes !
"La beauté sera convulsive ou ne sera pas" (André Breton). L'amour pareil !
eva.L'amour fou, au sens de Breton? Quant aux hommes qui aiment les hommes et ayant une connaissance rare des femmes, je crois que c'est souvent le cas... ils ont sans doute le recul nécessaire, ou une subtilité, je ne sais pas, en tout cas, on pourrait en citer de nombreux exemples...L'amour charnel est toujours comme une folie... Ne dit-on pas "il l'aime comme un fou"
La photo n'est pas prise de dessous une tonnelle, simplement sur la berge, c'est la vision du couple allongé sous les feuillages !Si tu veux, Jeanine, c'est plus joli comme tu dis !
As-tu écouté la musique de Manuel de Falla ? N'est-ce pas propice à susciter l'amour fou ?La seconde photo est comme oblitérée. Assombrie comme l'amoureux "desengañado" détrompé...La photo comme une vue de sous une tonnelle... Ce qui me frappe dans ce poème ce sont les détails réalistes qui disent la folie passagère du désir charnel...non?Ce qui est extraordinaire dans la poésie de Lorca c'est que, bien qu'aimant les hommes, il avait une connaissance extraordinaire des femmes, comme le montre ce poème. Les deux photos ne font qu'illustrer au 1er degré le poème : un amour interdit entre une femme mariée, et un homme, près d'une rivière, ils repartent à la nuit tombée, tout simplement !
Bonne soirée Philippe et Christel. eva.
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Tes choix soulèvent toujours l'enthousiasme...
Bonne soirée, chère amie.