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Les garçons sauvages (William S. Burroughs)
"... des garçons-planeurs armés d'arcs et de fusils-laser, des garçons-patins à roulette - cache-sexe bleus et casques d'acier - des garçons-sarbacanes nus leurs longs cheveux flottant sur leurs dos un kriss fixé sur la cuisse, des garçons-frondes, des lanceurs de poignards, des archers, des catcheurs, des garçons-chamanes qui chevauchent le vent et ceux qui peuvent dresser les serpents et les chiens sauvages, des garçons qui aiguisent les os et dans la magie Juju qui peuvent poignarder l'ennemi qui se reflète dans une goutte d'eau, des garçons meneurs de cigales et de puces, des garçons du désert aussi timides que les renards, des garçons-rêves qui se voient dans leurs songes et les garçons silencieux du Désert Bleu - chaque groupe développe ses talents et connaissances et ils évoluent comme une sous-espèce humanoïde. L'unité la plus redoutable et spectaculaire se nomme Fourmis Guerrières ce sont des garçons qui ont perdu leurs deux mains au combat. Ils sont vêtus de bikinis ils portent des sandales en aluminium et des casques d'acier. Musiciens et danseurs les assistent ainsi que des supplétifs électroniques et orthopédiques, leurs armes sont vissées sur leurs moignons, ces supplétifs les habillent, lacent leurs sandales, lavent et huilent leurs corps avec des essences de rose, savon vert, gardénia jasmin, de l'huile de clous de girofle, de l'ambroisie et de l'extrait de muqueuse rectale. Cette odeur accablante vous prévient, ils sont là - les plus petits sont armés de pinces aiguisées comme des rasoirs, ces armes coupent un doigt, un tendon, et l'orsqu'ils chargent leurs pinces font un horrible cliquetis - les plus grands sont armés de longs couteaux à double tranchants fixés sur leurs moignons, ces couteaux peuvent couper un foulard qui flotte."
Les garçons sauvages. (extrait) William S. Burroughs
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Commentaires
29El duendeMardi 2 Août 2016 à 02:07Passée. Je ne connais pas l'auteur. Je n'ai jamais eu envie de lire ces pages qui traînent en bonne place chez les libraires. Donc, rien à dire. :-) juste passée pour te dire bonsoir.-
Lundi 8 Août 2016 à 09:40
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Magnifique texte qui laisse pantois quant à l'ambigüe fascination de l'horreur.
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Lundi 8 Août 2016 à 09:36
J'ai lu ce livre en entier, quasiment à cause de cet extrait génial... Peu importe qu'il ait été écrit sous l'emprise de drogues illicites : il est si visionnaire qu'on ne peut l'ignorer : fascinant et horrible comme l'actualité en marche... des hordes de mutants redoutables qui courent, volent au-dessus de nous, glissent comme des anguilles, et s'écrabouillent sur nos murs de l'incompréhensible... des mutants que nos sociétés matérialistes ont engendrés...
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Indépendamment des références qui viennent forcément à l'esprit dans le contexte actuel, ce texte délirant et halluciné, typique de la beat-generation, est certes dérangeant mais d'une grande beauté formelle. Je ne parle pas du livre dans son intégralité qui est incontestablement excessif et lassant, mais de cet extrait en particulier .Il évoque pour moi 'Orange Mécanique', les dessins d'Enki Bilal ou les manga japonaises. Ecrit sans aucun doute sous psychotropes, les raccourcis verbaux sont saisissants et immédiatement traduisibles en images coups de poing. Un texte BD ou Street Art avant la lettre... Si seulement les dévoyés actuels avaient suffisamment de culture pour sublimer leur haine ...
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Lundi 8 Août 2016 à 09:22
Bonjour Jean-François, oui le livre dans son intégralité est excessif et lassant (Burroughs aussi probablement, je ne pourrais le dire puisque je n'ai lu de lui que ce livre) mais ce qui m'a fait retenir ce texte est sa "grande beauté formelle" comme tu le soulignes, mais aussi son aspect visionnaire incontestable...
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La vie est parfois effrayante, très souvent effrayante! Malheureusement, "Les garçons sauvages" est assez près de la réalité… si l'on pense au petit garçon "utilisé" pour justicier des prisonniers, ou aux petites filles bourrées d'explosif et "guidées" pour obtenir le plus possible de victimes… tout cela est tellement affreux et inhumain et pourtant c'est la réalité… et la il ne s'agit pas de ne pas lire un livre pour ne pas avoir des cauchemars… les cauchemars sont la…. il s'agit la de réalité… et devant la réalité on ne peu pas tourner la tête… mais quand même, je crois en un demain meilleur, je crois à la vie et à la beauté, toujours…
Oui… William Burroughs était surement un visionnaire! ou peut-être un voyant...
Merci Eva, pour ce billet qui fait réfléchir… et quel besoin de réflexion que l'on a….
@Henri-Pierre : oui, c'est ce que j'ai tout de suite pensé en lisant ce roman dérangeant il y a 8 ans
Certains écrivains sont des voyants dont l'esprit caracole hors du temps. Ainsi Burroughs...
Bad trip de camé, même si la littérature est belle. Les sabres-vivants des jours de feu sécrétaient leur propre drogue. Death-shoot !
Brrr je me range à l'avis général, ça colle un frisson dans le dos ! Néanmoins remarquablement bien imagé...
Bonjour Eva.
Bonjour Eva, je ne lirai pas cet auteur, il y a de quoi faire des cauchemars et sans aller lire d'ailleurs, on a sous les yeux tous les jours ces horreurs et pire encore ! Bises et douce journée
la "Beat Generation" mon cher Dan ! effectivement, ils aidaient "un peu" leur inspiration avec des drogues de toute sorte... mais parfois, la réalité dépasse la fiction, et souvent la réalité est bien moins poétique que la fiction... N'empêche, Burroughs est un visionnaire (hélas !)
Une fiction pleine d'inventions, pleine de sous-entendus, une sorte de Mad Max qui intrigue toujours le lecteur quand au devenir de l'humanité. N'empêche il devait prendre du LSD pour avoir une telle imagination cet écrivain !
L'auteur relaterait-il ses cauchemars ? J'avoue que je ne prise pas vraiment ce genre. Pourquoi sommes-nous toujours aussi pessimistes quant à l'avenir ? Les siècles passés ont été bien pires pour l'homme alors qu'il ne disposait ni d'une médecine efficace, ni de moyens de transport rapides, de sources d'énergie suffisamment puissante, etc.oui, c'est effrayant : c'est "demain". Dans un monde où il n'y aura pas de partage, il n'y aura que de la révolte et de la violence impossible à contenir...
Comme je disais plus haut : c'est à peu près le seul passage lisible du livre ! Mais quel livre ! Parfois ça vaut la peine de se faire violence...
Sous l'emprise de cette description accumulative !Oui, c'est une histoire affreuse et effrayante... et le livre de Burroughs est terrifiant ! Je ne fais pas de cauchemards parce que l'avenir m'est égal, je vis dans le présent....
MMais elle est affreuse ton histoire ! On se croirait en pire dans les bandes de voyous qui sévissent en France ! Il n'y a que les petits dessins du bas qui m'ont plu. Bises Eva, ne fais pas de mauvais rêves.Merci de m'avoir donné quelques clés. Mais je ne pense pas le lire un jour. Bonne journée EvaMerci Dominique de l'avoir lu quand même... C'est l'extrait le plus lisible et le moins dur de tout le livre. W.S.Burroughs passe pour être un visionnaire... C'est un livre difficile à lire et l'on n'en sort pas indemne. Il est dénué de toute poésie, il décrit une société de mutants (en quelque sorte) et ça fait vraiment peur. Je vous embrasse. eva.
Dur à lire en début de journée. Et je vous avoue n'avoir pas tout compris de cet extrait. Bonne journée à vous. Dominique
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Pareil que El-duende, difficile de commenter un tel texte, alors j‘en profite pour te saluer pour mon retour sur la toile !
Bon retour sur la toile Dan, je vais passer chez toi...