Le balcon flottait dans la douceur immuable de l’eau, du ciel et des collines… Au loin, les plateaux tabulaires accrochaient l’œil comme un appel tendre et pressant…

Le balcon nous portait, légèrement…  à l’écart de tout. Il était un rêve, le cadeau inespéré et généreux sur le tapis de la plaine, la beauté offerte consolant de tout et apaisant les angoisses.  

Le balcon dérivait entre ciel et rivière, croisant la gabarre, les cygnes, les pêcheurs, les rives incertaines… le balcon voguait sur le bonheur tranquille de la plénitude, égoïste et  sans remord restant sourd au brouhaha du morne quotidien…  

Je suis née dans le nid du balcon… et son doux cocon me berce et m’apaise, desserrant l’étau des incertitudes…

eva, ©  3 décembre 2012

texte et photos eva © 

Souviens-toi, de la lumière de l'automne, des baies de rubis qui brillent et se balancent,

et la route jolie qui m'appelle... Tu le sais bien toi, que les routes m'appellent !

Souviens-toi de l'église, petite, posée contre le ciel,

souviens-toi des chemins, des pierres rêches, des petits coins, des derniers bijoux en fleurs...

souviens-toi, souviens-toi, et passons l'hiver mon amour...

Sous la nuée qui roule menaçante, je te cherche,

Et dans les froids reflets d'acier gris, 

Sur le rivage incarnat de l'automne,

Je vois l'ombre des vivants, au loin, qui me nargue...

Et soudain je le sais, tu es là, tu me prends dans tes bras,

Et m'emporte là, où l'on est heureux...

eva © 17 juin 2012

huile sur papier, Gérard Rémigereau.

(dédié à Jean)