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    Un petit clin d'oeil aux admirateurs de Brassens (dont je suis) et aux lecteurs de François Villon


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    Les mots Lazuli 

    Quand je n'aurai plus de mots, quand je les aurai tous épuisés, quand ils seront usés, qu'ils n'auront plus de couleur, plus de parfum, plus de saveur, dis-moi que tu trouveras d'autres mots pour moi seule, toi, dis-le moi que tu les réinventeras...
    Ces mots nouveaux, tu les feras rebondir comme des balles de toutes les couleurs, comme les perles d'un collier rompu...
    Dis-le moi que tu les feras tomber sur moi, les mots en pluie, comme des gouttes d'eau... J'ai soif de mots, j'ai soif de tes mots comme un voyageur perdu dans l'infini...
    Au plus noir de ma nuit.. donne-moi du lazuli...

    eva baila, le 13 août 2009 (© texte et photos ).

     


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    Gustave Doré (Gravure pour l'Enfer de Dante)

     

    Frères humains qui après nous vivez

    N'ayez les coeurs contre nous endurcis

    Car si vous avez pitié de nous, pauvres,

    Dieu en aura plus tôt de vous miséricorde.

    Vous nous voyez attachés ici, cinq, six,

    Quant à la chair que nous avons trop nourrie

    Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,

    Et nous les os, devenons cendre et poussière.

    De notre mal, que personne ne se moque,

    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

     

    Si nous vous appelons frères, vous n'en devez

    Avoir dédain, quoique nous fûmes occis

    Par justice. Toutefois vous savez

    Que tous les hommes n'ont pas bon sens rassis.

    Excusez-nous puisque nous sommes transis, (trépassés)

    Auprès du fils de la Vierge Marie,

    Que sa grâce ne soit pour nous tarie,

    Nous préservant de l'infernale foudre.

    Nous sommes morts, que personne ne nous harie (tourmente)

    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

     

    La pluie nous a lessivés et lavés,

    Et le soleil desséchés et noircis,

    Pies, corbeaux, nous ont les yeux crevés,

    Et arraché la barbe et les sourcils.

    Jamais nul temps ne nous sommes assis,

    Deci delà comme le vent varie,

    A son plaisir sans cesser nous charrie,

    Plus becquetées d'oiseau que dés à coudre.

    Ne soyez donc que de notre confrérie,

    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

     

    Prince Jésus, qui sur tous a maistrie (puissance)

    Fais que l'enfer n'ait sur nous seigneurie.

    N'ayons rien à faire ou à solder avec lui.

    Hommes, ici, n'a point de moquerie,

    Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

     

    François Villon (Ballade des pendus)

     

    Illustration : Gravure de Gustave Doré pour l'Enfer de Dante.

     


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    Je renie les Amours et les méprise,

    Et je les défie à feu et à sang.

    Par ce que j'aimais je suis précipité dans la mort,

    Et les amours ne s'en soucient d'un liard.

    Je renonce à mon habituel plaisir

    Je ne suivrai jamais les amants :

    Si jadis je fus dans leur rang,

    Je déclare que je n'en suis plus.

     

    Car j'abandonne la partie,

    Que celui-là s'en mêle qui en attend quelque chose,

    Moi, je m'en tais dorénavant,

    Car je veux suivre ma détermination.

    Et si quelqu'un m'interroge ou tente 

    Comment j'ose médire des Amours,

    Que cette parole le contente : 

    "Celui qui meurt doit tout dire"

     

    François Villon (Le Testament)
     


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