•  

    Ce célèbre tableau de Magritte, comme il est indiqué en écriture calligraphique, n’est pas une pipe. Ce n’est que la représentation d’une pipe, l’image d’une pipe. Ce qui est affirmé pour ce tableau, peut l’être aussi pour le noir : le noir n’est pas une couleur, ce n’est que l’absence de lumière. 

     

    Toute la démarche picturale de Magritte vise cette évidence : ce qui est représenté n’existe pas, le peintre est un manipulateur, et le spectateur est le jouet plus ou moins conscient de son imagination.

     








    Il est un tableau de Magritte qui me fascine : "Le domaine d’Arnheim ». Je ne saurais dire comment le titre a été choisi (peut-être inspiré d'une oeuvre d'Edgar Poe).  A l’horizon, se détache sur un ciel de nuit, un aigle qui semble être le prolongement de la montagne, et qui n’est pas un aigle. Ceci n’est pas un aigle, pas plus que la montagne n’est une montagne, c’est l’image d’une montagne qui se transforme en oiseau, ou l’image d’un aigle qui devient une montagne. Et cependant, le nid posé sur le rebord du tableau, semble une réalité tangible : illusion encore, le nid contenant des œufs n’est pas réel, le contenant et le contenu ne sont que l’image peinte d’un nid abritant des œufs… Pour celui qui contemple ce tableau, toute montagne devient l’illusion d’un aigle devenant minéral, et toute montagne est une menace parce qu’elle est l’illusion qu’elle peut bouger et se transformer en rapace, saisir le spectateur dans ses serres et l’emporter comme un petit rongeur ! Illusion, travail insensé de l’imagination, prédominance de l’imaginaire sur le réel… (eva baila ©)

                                                                                                                                        


    45 commentaires
  •  

    l-insoumise.jpg

     

    C'est une insoumise

    plurielle et singulière…

    Hors les murs, hors le temps,

    Hors la loi

    Hors les règles grammaticales,

    Loin des toits de la ville,

     

    loin de tout…


    25 commentaires
  •  


     

     

     

    Le Roi Al Mu’tamid (1040-1095) succéde à son père sur le trône de Séville en 1068. C’est un souverain raffiné, cultivé, un poète d’une grande sensibilité, ami des belles lettres, qui attire une pléiade de poètes illustres parmi lesquels Ibn al-Labbâna, Ibn’Ammâr, ou le grand Ibn Zaydûn. Sa cour est l’une des plus brillantes des Rois des Taïfas.

     

    En 1089 et 1090 les Almoravides s’emparent de son royaume, le destitue en 1091, l’exile au Maroc, où il meurt en 1095 à Aghmat.  

     

    Sa poésie de l’exil continue à nous émouvoir, nous révèlant un homme plein de dignité et de noblesse dans le malheur  de l’exil.

     

    Mausolée d'Al Mut Amid 





















    Mausolée du Roi Al Mutamid à Aghmat (au Sud de Marrakech en direction de l'Ourika) link


    21 commentaires
  •  

    719px-Henri_de_Toulouse-Lautrec_012.jpg

     

    huile sur toile (1894) 115x132.5 

    Musée Toulouse-Lautrec (Albi, Tarn)

     

     

    Les plaintes d'un Icare.

     

    Les amants des prostituées

    Sont heureux, dispos et repus ;

    Quant à moi, mes bras sont rompus

    Pour avoir étreint des nuées.

     

    C'est grâce aux astres nonpareils,

    Qui tout au fond du ciel flamboient,

    Que mes yeux consumés ne voient

    Que des souvenirs de soleils.

     

    En vain j'ai voulu de l'espace

    Trouver la fin et le milieu ; 

    Sous je ne sais quel oeil de feu

    Je sens mon aile qui se casse ; 

     

    Et brûlé par l'amour du beau,

    Je n'aurai pas l'honneur sublime

    De donner mon nom à l'abîme

    Qui me servira de tombeau.

     

    Charles Baudelaire

    (Les fleurs du mal)


    10 commentaires