"Nous écrivons nos noms pierre par pierre.

ô éclair, éclaire pour la nuit, éclaire un peu

Nous aimons la vie autant que possible."

Mahmoud Darwich

photos eva, juin 2014

La kasba doit son nom à la tribu des Oudaïa originaire d'Arabie qui, après un passé belliqueux, fut installée à Rabat par Moulay Ismaïl pour protéger la ville de la menace de tribus rebelles. Une partie de l'enceinte qui enveloppe cette "forteresse" bâtie au sommet d'une falaise, et la majestueuse porte des Oudaïa qui la perce datent de l'époque almohade.

Dans les ruelles de la kasba, si on trouve quelques vestiges du XIIe siècle, les maisons de la kasba, peintes à la chaux en bleu et blanc, datent de l'époque des premiers souverains alaouites.

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Séparée de son ancienne rivale Salé par l'oued Bou Regreb, Rabat est la capitale politique, administrative, universitaire et financière du Maroc et la seconde métropole du pays après Casablanca.

Les remparts furent érigés en grande partie sur ordre du Sultan Almohade Yacoub el Mansour à la fin du XIIe siècle. Ils enserrent Rabat et s'étendent sur plus de 5 km. Restaurés et remaniés au XVIIe et XVIIIe siècles par les morisques et les Alaouites, ils sont admirablement conservés. La muraille des Andalous qui limite la médina au Sud fut dressée par les musulmans chassés d'Espagne au XVIIe.

Redoutant les dangers venant autant de la mer que de la terre, ils consolidèrent la courtine de la kasba des Oudaïa en plusieurs endroits et bâtirent la Tour des Pirates dont l'escalier intérieur communique avec le fleuve. Ils percèrent également les vieilles tours almohades d'embrasures pour les canons et creusèrent un système complexe de souterrains reliant la kasba à l'extérieur.

Cette construction militaire solide, qui constituait une défense avancée fut longtemps le repaire protégé des pirates et résista pratiquement à tous les assauts des Européens.

Surplombant la falaise de Bou Regreb et dominant la medina de Rabat, la porte des Oudaïa, monumentale, en pierre rouge est considérée comme un des plus beaux exemples d'art almohade. Mais cette entrée principale de la kasba, construite par Yacoub el-Mansour en 1195, possède une architecture et une esthétique spécifique qui en font moins un ouvrage militaire que décoratif. 

Flanquée de deux tours, elle s'ouvre par un arc outrepassé. Ses façades intérieures et extérieures sont ornées d'un somptueux décor sculpté en relief dans la pierre. Au-dessus de l'arc, deux bandeaux couverts d'un entrelac losangé sont entourés d'un décor floral.

Rabat : la kasba des Oudaïa

L'idée de construire des remparts autour de la ville pour la protéger des incursions ennemies revient à l'Almoravide Ali ben Youssef. La superbe muraille en pisé s'édifia en 1132, mais les autres dynasties - almohade et saâdienne - n'eurent de cesse de l'agrandir et de la restaurer. Longs de 19 km, les remparts sont flanqués de 202 tours carrées et percées de neuf portes. Bab Nikob, la Poterne, n'est en fait qu'une petite percée dans les remparts, effectuée sous le protectorat pour permettre la circulation entre la vieille ville et le quartier moderne, passage qu'emprunte la large avenue Mohammed V. A côté, s'étendent les agréables jardins de Moulay Abdeslam...