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    "Cette question du mariage gay m'intéresse en raison de la réponse qu'y apporte la hiérarchie ecclésiale. Depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, le modèle familial, c'est celui de l'Eglise, c'est la Sainte Famille. Mais, examinons la Sainte Famille. Dans la Sainte Famille, le père n'est pas le père : Joseph n'est pas le père de Jésus, le fils n'est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n'a jamais fait l'amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille, c'est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque-là sur la filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l'adoption. Dans la Sainte Famille, on fait l'impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l'adoption. L'Eglise, donc, depuis l'Evangile selon Saint-Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l'adoption : il ne s'agit plus d'enfanter mais de se choisir. A tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez jamais parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant "je t'ai choisi", "je t'adopte car je t'aime", "c'est toi que j'ai voulu". Et réciproquement : l'enfant choisit aussi ses parents parce q'il les aime. De sorte que pour moi, la position de l'Eglise sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l'Evangile selon Saint-Luc, ou de se convertir."

     

    Entretien accordé par Michel Serres à La Dépêche du Midi et paru le mercredi 24 octobre 2012.


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    Hédi Guella/Babour Zammar/ par Hamhama2007

    PARIS. Appel d'associations maghrébines et de leurs ami(e)s à un "rassemblement de deuil, de colère, d'indignation et de solidarité pour stopper les politiques de mort des jeunes migrants en Méditerranée" :
    mercredi 12 septembre, à 18h30,
    devant l’Ambassade de Tunisie
    (métro Saint-François-Xavier, ligne 13)

    Encore une fois, plusieurs dizaines de Tunisiens ont disparu lors d’une tentative d’immigr

    ation vers l’Europe. L’embarcation de fortune avec 136 personnes à bord (dont 10 femmes et 6 enfants) a fait naufrage entre la nuit du 6 au 7 septembre 2012, à 20 km de l’île de Lampedusa. Seuls 56 migrants ont pu être sauvés par les garde-côtes italiens.
    Le nombre de disparus et de morts en Méditerranée ne cesse de s’accroître depuis l’avènement de la révolution en Tunisie le 14 janvier 2011, et atteint désormais près de deux mille victimes.
    L’hécatombe se poursuit dans une indifférence totale. Les responsables de ce drame sont :
    - le gouvernement tunisien. En tant qu’autorité, incapable d’apporter des solutions adéquates aux problèmes sociaux des jeunes tunisiens-nes (emploi, pauvreté, sécurité…), il ferme les yeux sur le trafic des passeurs mafieux, il laisse la jeunesse tenter l’immigration illégale et risquer la mort ou la désillusion. Il doit assumer les conséquences de ce drame;
    - l’Union européenne. Par sa politique anti-migratoire, de fermeture et d’externalisation des frontières, elle encourage l’immigration clandestine, sous le contrôle des passeurs et des réseaux mafieux, responsable de milliers de morts en Méditerranée.
    Les associations issues de l’immigration et de solidarité avec les migrants présentent leur sincères condoléances aux familles de toutes les victimes de ce drame, et :
    - appellent le gouvernement tunisien à assumer ses responsabilités en matière d’emploi, de lutte contre la pauvreté et de sécurité pour arrêter cette hécatombe ;
    - disent halte au trafic mafieux entre les deux rives de la Méditerranée ;
    - exigent du gouvernement tunisien le démantèlement des réseaux mafieux impliqués dans ce trafic ;
    - appellent les forces politiques et la société civile en Tunisie à prendre à bras le corps la question des "harragas" et à engager une campagne préventive dans ce sens ;
    - dénoncent les politiques inhumaines en matière d’immigration menées par les gouvernements de l’Union européenne ;
    - demandent la régularisation de tous les sans-papiers en France et en Europe.

    Appel à un rassemblement :
    mercredi 12 septembre, à 18h30,
    devant l’Ambassade de Tunisie
    (métro Saint-François-Xavier, ligne 13)

    Premiers signataires : ACORT, ADTF, AIDDA, AMF, ATMF, ASDHOM, ATTAC, Collectif 3C, CORELSO, CRLDHT, CSP 75, FCMA, FASTI, FSQP, FTCR, Manifeste des libertés, MCTF, REMCC, UNI’T, UTIT, AFAPREDSA,

    Contact : t.benhiba@gmail.com

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