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Au Sud de la cathédrale se dresse le Palazzo dei Normani, le palais des Normands, où siège le pouvoir politique depuis l'époque byzantine. C'est là que se réunit le Parlement régional. Construit au IXe s. par les Arabes, cet édifice cubique cache, derrière ses hauts murs, de magnifiques jardins où poussent en abondance des orchidées, des papyrus, des figuiers banyans, des balsamines et des kapokiers (ces arbres d'Afrique qui retiennent l'eau dans leur tonc en forme de barrique). Les arbres les plus précieux sont les cicas, des palmiers nains qui atteignent leur taille adulte en 50 ans.
Le Palais arabo-normand, rivalisa en son temps avec Le Caire et Cordoue. Les Arabes bâtirent ce palais au XIe s. sur les ruines d'une forteresse romaine. Au siècle suivant il devint la résidence de Roger II. Des architectes et des artisans arabes lui adjoignirent alors des tours et des pavillons pour le roi normand et sa suite. Il reste peu de choses de cette époque, notamment parce que le palais fut abandonné lorsque Frédéric II quitta Palerme. Les vice-rois espagnols lui préférèrent le Palazzo Steri-Chiaramonte, plus moderne.
Un vaste escalier conduit au premier étage et à la Cappella Palatina, l'un des rares vestiges de la période normande.
La chapelle Palatine, qui ouvre sur une ravissante loggia, fut édifiée en 1132 par Roger II. Les cultures byzantine, arabe, normande et sicilienne convergent dans son architecture et lui donnent un charme unique. Ses mosaïques dorées évoquent les départs des croisades sur le port de Palerme.
Maupassant écrit : "La chapelle Palatine, la plus belle qui soit au monde, le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine et exécutée par des mains d'artistes, est enfermée dans la lourde construction du Palais royal ancienne forteresse construite par les Normands [...]
(et en la pénétrant, on est alors) "saisi comme en face d'une chose surprenante dont on subit la puissance avant de l'avoir comprise"
Dans la pénombre, les mosaïques byzantines se dévoilent peu à peu. Le Christ Pantocrator trône dans la coupole, entouré de huit archanges et de huit saints. Des scènes bibliques, encadrées de motifs décoratifs d'inspiration musulmane, sont représentées sur les parois...
photo eva, juin 2011.
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Piazza Marina, Santa Maria della Catena (début du XVIe s.) doit son nom à la chaîne (catena) qui fermait l'entrée du port. Un large escalier conduit au magnifique porche à trois arcades de cette église de style gothique catalan.
Piazza della Vittoria...
Le Teatro Massimo, récemment rouvert après des années de fermeture, est devenu l'un des symboles du renouveau de Palerme. Conçu en 1864 par Giovanni Battista Filippo Bassile, il fut achevé en 1897. Ses 7700m² en font l'un des plus grands théâtres d'Europe.
photos eva, juin 2011.
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La cathédrale de Palerme, dédiée à Notre Dame de l'Assomption se dresse sur le site d'une ancienne basilique chrétienne transformée en mosquée. Elle a été élevée en 1179-1185 mais les fréquentes restaurations et modifications qu'elle a subies n'ont laissé que peu de traces du monument d'origine.
Depuis la façade, deux grandes arcades ogivales enjambent la rue pour rejoindre le campanile intégré au Palais archiépiscopal. La couronne de Constance d'Aragon est conservée dans ce campanile.
Le porche gothique catalan est l'oeuvre d'Antonio Gambara (1430) et comporte trois arcades et un tympan orné de scènes bibliques et des armoiries de la ville en bas relief. Le portail date du XVe s.. La porte en bois à deux battants est surmontée d'une mosaïque représentant la Vierge.
La cathédrale a conservé plusieurs éléments de l'ancienne mosquée comme ces colonnes du portail. (Un extrait du Coran est gravé sur la colonne gauche du porche sud).
Les petits dômes aux tuiles en majolique ont été ajoutés en 1781 sur les chapelles latérales. Les motifs crénelés courant le long du flan droit de la cathédrale sont typiques de l'architecture normande.
Quant à la coupole baroque, ajout de la fin du XVIIIe s. elle est due à Ferdinando Fuga.
photos eva, juin 2011
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Capitale de la Sicile avec 725 000 habitants, Palerme a longtemps été célèbre pour sa beauté. Cette splendeur est aujourd'hui révolue, mais le charme de la ville tient peut-être précisément au mélange de grandeur et de misère qui la caractérise.
Palerme présente un mélange de styles architecturaux de toutes les époques. Il n'y a pas de plan pour pénétrer dans ce dédale. Le quadrillage des rues, héritage des Espagnols, se superpose au lacis des venelles maures.
Le grand carrefour des Quattro Canti (détail ci-dessus) découpe la ville historique en quatre quartiers traditionnels dont le coeur, le ksar arabo-normand est sensiblement excentré. Le ksar (château en arabe) désigne la cathédrale et le palais des Normands. La cathédrale est un édifice hybride : le dôme contraste étrangement avec la pierre claire, le porche sculpté et la décoration mauresque de la façade.
Ci-dessus : le Palazzo dei Normanni
La cathédrale au porche gothique catalan, sa coupole baroque, ses tours aux baies géminées
Dans un rayon de 500m on peut voir plusieurs églises dont : San Cataldo ( XIIe s.) au style arabo-normand, la Cathédrale et la Chapelle Palatine (qui feront l'objet d'un prochain billet), et l'église baroque flamboyante de San Giuseppe Teatini (1612-1645) dont l'intérieur est revêtu de marbre polychrome, la nef rythmée d'immenses colonnes et le plafond orné de fresques.
De la cité phénicienne qui, dès l'an 8 av. JC s'était établie à l'emplacement de l'actuelle Palerme, il ne reste rien, pas même le nom. Les Grecs la baptisèrent Panormos (le "tout-port") à cause des ports qui s'étendaient le long de la Conca d'Oro (la conque d'or) une baie plantée de citronniers qui scintillaient sous le soleil.
Sous la domination de Byzance une église a été édifiée à l'emplacement de l'actuelle cathédrale. Le Palazzo Reale servit de résidence aux souverains avant d'accueillir le siège du gouvernement régional.
Au IXe s. sous la colonisation arabe, Palerme s'est développée au point de devenir une véritable métropole. Elle abritait la population la plus hétéroclite d'Europe. Des commerçants juifs et lombards, des architectes grecs, des artisans turcs et syriens, des artistes venus de la lointaine Perse et même des esclaves noirs s'y côtoyaient. A l'apogée de la civilisation arabe la ville comptait près de trois cents mosquées. A partir de 1072, sous la domination normande, Palerme fut alors considérablement embellie et connut une nouvelle prospérité culturelle. Les habitants s'inspirèrent, pour la décorer, d'éléments mauresques. Les faubourgs furent plantés de palmeraies, de vignes, d'orangeraiens et de rizières.
Sous la domination espagnole, la vieille ville arabe fut réaménagée dans le style baroque. De larges avenues furent percées dans le labyrinthe arabe qui donnèrent naissance à de nouveaux quartiers. Mais derrière le grand carrefour des Quattro Canti, la vieille ville maure conserva ses venelles tortueuses, ses marchés bourdonnants et ses immeubles insalubres.
Extrait de"SICILE" Bibliothèque du voyageur éditions GALLIMARD
photos eva, juin 2011
à voir également sur le blog de Benissa :
http://benissa.over-blog.com/article-les-marches-de-palerme-65137357.html
et http://benissa.over-blog.com/article-les-fontaines-de-palerme-65375310.html
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