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20 décembre 2012
Une petite pensée pour tous ceux, trop nombreux, qui ne peuvent pas fêter Noël dans la joie...
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La clef du bonheur est là, sous les pinceaux de Klee
Dans son « parterre de fleurs » - « flower bed » de Lumière -
« fleurs de lits » luxuriantes et joyeuses, Klee du bonheur,
Klee du paradis, comme l’oiseau du même nom,
Fleur de Lys de la volupté, fleurs de lits odorantes et soyeuses,
Aux pétales effleurés par le souffle des amants, effeuillés par leurs mains,
Chiffonnés par leur nuit. La clef du bonheur est tombée du ciel de lit…
© eva, 19 décembre 2012
illustration : "flower bed" huile sur carton de Paul Klee, Musée Guggenheim de New York
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"Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte sur un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent."
Paul Eluard.
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Au commencement
les animaux furent imparfaits
longs de queue, et tristes de tête.
Peu à peu ils évoluèrent,
se firent paysage
s'attribuèrent mille choses,
grains de beauté, grâce, vol...
Le chat,
seul le chat
quand il apparut,
était complet, orgueilleux,
parfaitement fini dès la naissance
marchant seul
et sachant ce qu'il voulait.
L'homme se rêve poisson ou oiseau
le serpent voudrait avoir des ailes
le chien est un lion sans orientation
l'ingénieur désire être poète
la mouche étudie pour devenir hirondelle
le poète médite comment imiter la mouche
mais le chat
lui
ne veut qu'être chat
tout chat est chat
de la moustache à la queue
du frémissement à la souris vivante
du fond de la nuit à ses yeux d'or.
Il n'y a pas d'unité
comme lui
ni lune ni fleur dans sa texture :
il est une chose en soi
comme le soleil ou la topaze
et la ligne élastique de son contour
ferme et subtil
est comme la ligne de proue d'un navire.
Ses yeux jaunes laissent une fente
où jeter la monnaie de la nuit.
ô petit empereur
sans univers
conquistador sans patrie
minuscule tigre de salon,
nuptial sultan du ciel
des tuiles érotiques
tu réclames le vent de l'amour
dans l'intempérie
quand tu passes
tu poses quatre pieds délicats
sur le sol
reniflant
te méfiant de tout ce qui est terrestre
car tout est immonde
pour le pied immaculé du chat.
Oh fauve altier de la maison,
arrogant vestige de la nuit
paresseux, gymnaste, étranger
chat
profondissime chat
police secrète de la maison
insigne d'un velours disparu
évidemment
il n'y a aucune énigme
en toi :
peut-être que tu n'es pas mystérieux du tout
qu'on te connaît bien
et que tu appartiens à la caste la moins mystérieuse
peut-être qu'on se croit
maître, propriétaire,
oncles de chats,
compagnons, collègues,
disciples ou ami
de son chat.
Moi non,
Je ne souscris pas.
Je ne connais pas le chat.
Je sais tout de la vie et de son archipel
la mer et la ville incalculable
la botanique
la luxure des gynécées
le plus et le moins des mathématiques
le monde englouti des volcans
l'écorce irréelle du crocodile
la bonté ignorée du pompier
l'atavisme bleu du sacerdoce
mais je ne peux déchiffrer un chat.
Ma raison glisse sur son indifférence
ses yeux sont en chiffres d'or.
Pablo Neruda.
Merci à Jean-François, qui m'a fait découvrir ce poème...
et dont le blog est un voyage à lui tout seul... http://memoirederivages.over-blog.com/
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