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Par eva-maïa le 2 Mars 2012 à 00:01
"Mon poignard d' or s'enflamme dans la chair pantelante de mes amours sauvages. Je suis un saint assassin. Un cannibale heureux. Un orgueilleux amant. Un iconoclaste."
(Franketienne poète Haïtien)
Et elle, malheureux ! As-tu pensé à celle qui va comme un zombi, comme une morte vivante, ton poignard d’or planté au milieu d’elle…
Elle ne peut rien faire, ni l’arracher ni l’oublier, et ne songe même pas à te haïr…
Elle n’est qu’une plaie vive, « la chair pantelante de tes amours sauvages », elle est la prêtresse de ton poignard d’or, la gardienne de ce culte iconoclaste, la victime consentante de ton amour cannibale…
Tu es l’ogre rieur, ravi, impuni, insatiable…
Elle est la passion fervente, violente et désespérée, tu es son point de non retour…
Ecartelée, elle est le torero encorné dans l’arène de l’amour, et toi, le toro terrible et puissant, le toro bravo, celui qui fonce, l’orgueilleux amant… Celui qu’elle a frôlé d’une main experte, qu’elle a mené avec grâce et habileté au centre de l’arène… celui devant qui elle a baissé la garde imprudemment, dans l’ivresse de la faena…
Tu as déchiré son habit de lumière, d’un seul coup de corne, par inadvertance, sans cruauté, par jeu… Le jeu de l’amour et de la mort… Le seul jeu qui compte dans la vie, un jeu chatoyant, exaltant, fascinant …
Le jeu qui fait frémir tes naseaux, qui fait battre son cœur à tout rompre…
D’un seul coup de corne, à cinq heures de l’après-midi, dans la lumière, tout soudain, tu l’as dépossédée de la muleta, la laissant sans force, sans défense, à ta merci…
© eva, mardi 23 février 2010
(Je remercie Jeanine Gran Riquelme qui m’a fait découvrir Franketienne, poète Haïtien, sa plume de feu, et son poignard d’or) link (Cendre et Braise)
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Par eva-maïa le 18 Novembre 2011 à 09:00
"J'aime une herbe blanche
ou plutôt une hermine aux pieds de silence
c'est le soleil qui se balance
et c'est Isabelle au manteau
couleur de lait et d'insolence"
Louis Aragon
ce poème m' a été cité de mémoire par Dominique Baumont link , un amoureux de l'Afrique et de la poésie.
(photos eva)
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Par eva-maïa le 21 Juin 2011 à 08:38
Tu es comme le matin. Je suis la lampe qui brille,Seule, à l’aube. Souris-moi, et je donnerai ma vie.
Tu es le deuil de mon cœur, pour les boucles de ta tête
Que ma tombe fleurira d’un tapis de violettes.
Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.Dans l’attente de ton regard, …mais, de moi, tu te retires.
Merci. Que Dieu te protège, ô cohorte de douleurs,
Car, lorsque je serai seul, tu resteras dans mon cœur !
De mes yeux je suis l’esclave, lorsque, malgré leur noirceur,
Le compte de mes chagrins leur fait verser mille pleurs.
Mon idole se dévoile aux regards de tout le monde,
Mais personne ne surprend tant de grâce, que moi seul.
Mon amour, comme le vent, quand tu passes sur ma tombe,
Dans ma fosse, de désir, je déchire mon linceul…
(Traduit du persan par Vincent-Mansour Monteil)
Cent ballades du Divân "L'amour, l'amant, l'aimé" ('esbq-o 'âsbeq-o ma'sbuq)
Et c'est bien Hâfez qui a écrit ce beau vers :
"Celui-là ne mourra jamais, dont le coeur ne vit que d'amour"
(photo eva)
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Par eva-maïa le 8 Février 2011 à 00:00
Mon amour pour avoir figuré mes désirs
Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre
Tes baisers dans la nuit vivante
Et le sillage de tes bras autour de moi
Comme une flamme en signe de conquête
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels.
Et quand tu n'es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve.
(Paul Eluard, L'Amour et la Poésie)
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