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    camille

     

     

     

    […] ou bien dans la chambre où tu t'endors, où soudain tout me déserte et t'oriente selon les mystérieux indices du prochain matin, tu coules au milieu de tes rêves dans l'enivrement d'être si seule, et travaille avec délices pour les voleurs de nuit toute une ruche de mauvaises abeilles.

    • Liberté grande. Vergiss mein nicht, Julien Gracq, éd. Galiimard, 1946, p. 281

     


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     Domme, Porte des Combes 1

     

    Domme, Porte des Combes

    "La porte des Combes doit son nom au fait qu'une belle arche ogivale, encore solidement étayée par de lourdes murailles, à l'extrémité d'une ruelle à forte pente, donne soudain sur des combes qui, en ancien français, signifient des ravins, des trous de verdure. Pas un chemin au-delà de la porte. Rien que la verte campagne. Un simple sentier, au plus épais de hautes herbes encore mouillées de rosée matinale, descend rapidement vers de vieux potagers, à la limite d'un total abandon. A l'ombre de la pierre grise sur laquelle Domme est bâtie, on découvre de très anciennes petites carrières froides et noires, servant présentement à serrer les outils, les barils, le fourrage.

     

    Domme, Porte des Combes

     


    De très profondes combes, au coeur d'une puissante jungle, d'un vert intense sous le ciel d'un bleu royal aujourd'hui. Une jungle, avec ses figuiers centenaires, ses antiques murettes de pierre, ses taillis de bambous arrosés d'un ruisseau coulant d'un trou dans les remparts. L'endroit paraît rarement fréquenté des humains; j'y suis seul en compagnie des oiseaux, des serpents...
    ... C'est, à Domme, un paradis dont j'aurais pu découvrir depuis longtemps l'existence, loin des falaises et de la rivière qui m'attiraient sans cesse. Pourquoi donc ne suis-je jamais venu par ici ? Un jardin de l'Eden ! C'est pour moi une découverte et un ravissement, à chacun de mes pas qui me conduit toujours plus bas, de jardins en jardins oubliés, envahis par la puissante végétation du milieu de l'été."

    François AUGIERAS in Domme ou l'Essai d'Occupation (Les Cahiers Rouges - Grasset)

     

    Domme, la Dordogne

    photos eva 2008


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    La Vézère aux Eyzies

     

    "La rivière passait en bas du bourg mais, très curieusement, les rives, dans cette traversée n'avaient jamais été aménagées bien que la batellerie, au siècle dernier, utilisât encore assez largement le cours de la Vézère. C'est que l'agglomération des Eyzies n'existait pratiquement pas jusqu'aux premiers jours de l'ouverture de la ligne de chemin de fer. Les travaux de terrassement qu'il fallut effectuer pour asseoir la voie permirent, de façon fortuite, la découverte des gisements préhistoriques qui allaient rapidement porter le site au tout premier rang. Au fur et à mesure qu'avançaient les travaux de fouilles, il devenait évident que la rivière avait joué un rôle capital. Elle était la mère de toutes les civilisations qui s'étaient épanouies sur ses rives. Et c'est elle qui portait nos plus belles expéditions.

    Donc elle coulait là mais derrière une épaisse frange de végétation sauvage. Nulle promenade, ni quai, ni lavoir de pierre ne venaient en diminuer la mystérieuse vie passante. Il fallait franchir des fourrés de ronces et des roseaux, escalader des bois morts laissés par les crues, suivre à demi courbé un tunnel dans la verdure et découvrir enfin la rive. Toute la vie du monde semblait courir là avec ce flot brillant qui palpitait dans les mille éclats du courant."

     

                                         Paul Placet (François Augiéras, un barbare en Occident)

     

    La Vézère aux Eyzies 1

     

    photos eva, mai 2011


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    Les Eyzies-de-Tayac 1

     

    "Nous abandonnâmes la grand-route pour gravir un sentier du côté du Musée. On ne pouvait choisir meilleur observatoire que la maison que j'aperçus à mi-hauteur du roc, prise en partie dans la colline, selon la coutume en Périgord, chaque fois qu'un surplomb de la falaise permet de ne bâtir que trois murs. En quelques bonds il fut devant la porte-fenêtre à plusieurs battants, où j'appuyai mon visage.

    - Regarde.

    La maison n'avait qu'une pièce. Au fond, la roche. Son caractère peu commun s'était donné libre cours dans cette nouvelle habitation qui l'enchantait : d'un côté la Chambre et le Bureau, représentés symboliquement par un tapis neuf étendu sur le ciment, et plus modestement par deux lits, une table, une chaise : la Cuisine devant la cheminée, c'est-à-dire trois casseroles et un chaudron ; enfin l'Atelier représenté par une forge. [...] 

     

    Les Eyzies 1

     

    Notre seuil donnait sur Font-de-Gaume et le soleil levant." 

    François Augiéras (Les Barbares d' Occident, Editions La Différence, collection Minos)

     

    Les Eyzies

    photos eva, mai 2011

     


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