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    Capri, I Fariglioni

     

    "Soudain, à un tournant, nous apparurent les Faraglioni et je fus content d'entendre Emilie pousser un cri  de surprise et d'admiration. C'était la première fois qu'elle venait à Capri et jusqu'ici elle n'avait pas ouvert la bouche. De la hauteur où nous étions, les deux grands rochers rouges surprenaient par leur étrangeté, semblables, sur la surface de la mer, à deux aérolithes tombés du ciel sur un miroir. Exalté par ce spectacle, je racontai à Emilie qu'on trouve sur les Faraglioni une espèce de lézards qui n'existe nulle part ailleurs : des lézards bleus à force de vivre entre l'azur du ciel et le bleu de la mer..."

     

    5 Capri, villa Malaparte

     

     

    "...Après les Faraglioni, notre sentier serpenta le long de pentes dénudées sans habitations ni jardins. Enfin, dans un coin solitaire, nous apparut une longue et basse construction qui étendait sa grande terrasse au-dessus de la mer : la villa de Battista..."

     

    Extraits du roman  "Le mépris" d'Alberto Moravia, traduit de l'italien par Claude Poncet

    (Illustrations : Les Faraglioni et Villa Malaparte où fut tourné le film de Jean-Luc Godard) photos eva.


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    aube

     

     

    "Je vous ai vus, grands champs baignés de la blancheur de l'aube; lacs bleus, je me suis baigné dans vos flots - et que chaque caresse de l'air riant m'ait fait sourire, voilà ce que je ne me lasserai pas de te redire, Nathanaël. Je t'enseignerai la ferveur.

    Si j'avais su des choses plus belles, c'est celles-là que je t'aurais dites - celles-là, certes, et non pas d'autres."

     

    André Gide (Les nourritures terrestres)

     

    aube

     

    photos eva ©


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    ROUTE 5

     

    " Cet élan absurde du corps et de l'âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c'est bien là la vie d'un homme ! On ne peut pas, au sortir de l'enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.  

     

    Tu as bien fait de partir Arthur Rimbaud, nous sommes quelques uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi"

                                                                                                                          René Char.


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  • ROUTE 5

     

    "Aspirant tout avec délices, en vain cherchions-nous à lasser nos désirs, chacune de nos pensées était une ferveur, sentir avait pour nous une âcreté singulière. Nous usions nos splendides jeunesses, attendant le bel avenir, et la route y menant ne paraissait jamais assez interminable, où nous marchions à grands pas, mordant les fleurs des haies qui remplissent la bouche d'un goût de miel et d'exquise amertume....

     

    douceur

     

    [...] "Crois-tu pouvoir en cet instant précis goûter la sensation puissante, complète, immédiate de la vie, sans l'oubli de ce qui n'est pas elle ? L'habitude de ta pensée te gêne; tu vis dans le passé, dans le futur et tu ne perçois rien spontanément. Nous ne sommes rien Myrtil, que dans l'instantané de la vie; tout le passé s'y meurt avant que rien d'à venir n'y soit né. Instants ! Tu comprendras de quelle force est leur présence ! car chaque instant de notre vie est essentiellement irremplaçable..."

                                                                                             André GIDE (Les nourritures terrestres)

     

     

     insecte

     

    photos eva, juin 2010 ©


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